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Panafricanisme, Nationalisme, Mondialisation

Panafricanisme, Nationalisme, Mondialisation

La question est : existe-t-il des points de repères pour un projet historique continental commun, pour et par l’Afrique ? Entre le nombrilisme qui fait office de patriotisme, et la mondialisation honteusement acceptée comme une fatalité incontournable, quels « débats africains » devons-nous poser pour l’avenir du continent ?

Evidemment, on ne peut pas s’assoir sur nos problèmes domestiques, encore moins les ignorer, mais faut-il pour autant en faire la seule préoccupation ? Y’en a marre du « parrainage » et des parrains ; marre des petits achats de conscience qui vont avec ; marre des défilés des « transhumants » à sens unique qui constituent des éléments de jouissance du « camp-réceptacle-marron beige » du Macky. Avec les inévitables petits meurtres de circonstances propres aux campagnes et élections africaines.

Si on oubliait un moment que le « Pape » du Sopi est un retraité du poids de la vie (son âge), qu’il n’est plus la « constante » qui jadis faisait et défaisait des vies et des carrières ; que le « prince héritier » (son fils) ne fait plus peur à personne depuis qu’il n’est plus le ministre « de la terre et du ciel », et constitue plus, un boulet pour l’avenir des prétendants au trône qu’un catalyseur d’énergie, encore moins un réceptacle d’espoirs ; oui, si on oubliait tout ça, pourrions-nous enfin discuter de « futilités » comme « l’avenir commun d’une Afrique commune »?

Patriotisme, nationalisme, serinent à longueur de journée nos dirigeants pour calmer leur jeunesse, leurs opérateurs économiques, réveiller et remuer la fibre nationale malmenée par « l’envahissement » d’une supra mondialisation hors contrôle. Des oripeaux pour faire semblant de faire peur aux « investisseurs étrangers » et autres « partenaires au développement » pour qu’ils signent les contrats ou le peuple descendra dans la rue.

Alors, une question peu patriotique et nationaliste qu’on ne peut raisonnablement pas éviter : pourquoi prend-on d’assaut chaque année, le Club de Paris et ses bailleurs, pour financer nos budgets gagés à plus de 60% sur la « générosité » de ces bailleurs de fonds?

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Pourquoi, sous prétexte de notre arriération économique non assumée (à qui la faute après plus de 50 ans « d’indépendance »), nos ressources minières (de toutes natures) ne peuvent être extraites, mises en valeur que par ces étrangers qu’on vilipende pourtant à longueur de journée ? Pourquoi on lâche les meutes contre « les français qui prennent la place de nos opérateurs économiques » (Auchan entre autres) alors que nos opérateurs s’installent dans les transports et autres immobiliers tous ultra cher ? Pourquoi nos marchés, leurs moyens de vivre, ne respectent aucune règle d’hygiène et de santé et sont des sources et vecteurs de maladies?

Pourquoi notre sécurité est toujours tributaire et l’intangibilité de nos frontières héritées dépendent-elles des différentes variantes de la « Monusco » et autres « Barkane » sentinelles de nos vies?

Pourquoi nos urnes, « outils techniques » de nos souverainetés réclamées à grands cris « nationalistes, voire panafricanistes » et autres machines à voter nous viennent-ils toujours de ces détestables « envahisseurs étrangers »? 

Pourquoi, 50-60 ans après, est-il toujours plus simple, plus rapide, moins cher de voyager avec les compagnies étrangères, passer par les capitales étrangères (européennes), que par nos aéroports, ports et autres « borders-lines »?

Pourquoi, avons-nous accepté comme parole du Saint Coran ou de l’Evangile des interdits comme : « limitation à deux mandats ; pas de troisième mandat ; etc…? Pourquoi, pourquoi avons-nous accepté ces règles édictées, dictées par « des étrangers » qui, eux-mêmes , ne respectent pas ces « interdits » imposés?

Revenons aux marqueurs, à l’ADN, des attributs du système dit démocratique, avec ses règles, ses fondations-fondamentales : le pouvoir POUR et PAR le peuple. Moyen de l’acquérir, le garder, le perpétuer, le perdre : le suffrage des électeurs. Donc du peuple. Dont l’autorisation, la délégation, voire le blanc-seing , s’obtient par la consultation électorale périodique….

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Alors, qu’on me permette quelques questions impertinentes, voire carrément hérétiques dans nos cerveaux en continuelle décérébration : qui a décidé de l’uniformité des processus d’acquisition, de conservation, de dévolution du pouvoir?

La première puissance économique européenne, l’Allemagne, se tape depuis plus de trois législatures Angela Merkel ; personne n’y trouve à dire. C’est normal paraît-il. Avant elle, Margaret Tacher avait eu plus de deux mandats pour déstructurer complètement l’économie britannique. C’était « normal » parait-il. Musevéni est au pouvoir depuis plus de trente ans, les donneurs de leçons la ferment parce qu’il aide à la lutte contre le terrorisme. Kagamé fascine tout le monde parce qu’il a mis fin au génocide dans son pays, mis au pas, au cachot et en exil, tous ceux qui avaient la velléité de penser autrement, de « mal penser ».

Paul Biya, 85 ans, 36 ans au pouvoir, rempile pour sept longues autres années, personne des pays donneurs de leçons et propagateurs de « morale républicain et démocratique » n’a élevé la voix encore moins crié au scandale.

Si on adopte le système qu’on dit le « moins mauvais » des systèmes politiques, le système démocratique, il faut accepter qu’outre les fondamentaux : élections régulières, séparation des pouvoirs (l’Exécutif, le Parlementaire, le judiciaire, et les pouvoirs annexes-presse), il ne peut y avoir un système « universel à géométrie variable » selon les intérêts de l’ex-puissance colonisatrice, et par-dessus tout,  membre de l’injuste Conseil de sécurité, avec droit de veto, et droit de résolutions sur toutes les questions.

Les « nationalistes, panafricanistes » feraient bien de réfléchir au sens de la souveraineté en général, et celle du peuple en particulier.

Qui, à l’exception de nos peuples peut décider de nos textes fondamentaux et de nos choix de vie, politique et sociétale?

On peut et on doit rédiger et décider de nos règles de vie en société et non accepter, endosser comme des prêt-à-porter, des recettes empoisonnées. Nous pouvons encadrer nos Constitutions pour une meilleure vie en communauté et un meilleur encadrement de nos dirigeants.

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Par exemple, un président sortant candidat, ne doit disposer que d’un minimum de moyens de sécurité. Fini les cortèges kilométriques, avec des véhicules de l’Etat, les moyens de l’Etat. En campagne électorale, il doit disposer des mêmes  moyens que les autres candidats.

Les députés partisans ne doivent pas disposer encore moins jouir des moyens dus à leurs charges de députés. Ils doivent battre campagne avec leurs propres moyens : leurs voitures personnelles ; pas de voitures de service et autres tickets d’essence; 

C’est encore plus valable pour les DG des agences et autres Directeurs de sociétés nationales : les moyens mis à leur disposition pour leurs fonctions ne doivent en aucun cas être utilisés pour leur campagne électorale.. 

Toutes ces mesures doivent être réglementées, encadrées formellement. Tous les candidats à des postes électifs (conseils municipaux, députés etc.) doivent utiliser leurs moyens propres et non les moyens et services de l’Etat.

Avec ces mesures et précautions républicaines, avec des Constitutions non traficotées par des « tailleurs », avec l’affirmation que la seule souveraineté est celle du peuple, le nombre de mandat est superfétatoire. C’est le peuple seul qui choisit son (ses) dirigeant(s). C’est lui qui décide s’il garde et peut mettre au chômage un président qui n’aurait pas respecté ses engagements ou satisfait à ses attentes. Tout doit être décidé par le Peuple. Parce que c’est pour le peuple. Les référendums servent à ça! 

Il me semble qu’on devrait consacrer plus de temps et d’énergie à nos « sénégalaiseries » comme dirait Ibou du « P’tit railleur », et à nos nombreux « débats et priorités » africains.

dndiaye@seneplus.com

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