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Le Ballet Du DÉsespoir À Paris

Quelques engagés néophytes, une poignée de jeunes déboussolés qui se cherchent et surtout quelques politiciens noyés par le bilan extraordinaire de Macky Sall dans la diaspora. Telle a été la composition de la manifestation organisée vendredi par ce qu’ils appellent la plateforme de Paris. Sous cet été indien du parvis des droits de l’homme, il y a tout au plus cinquante personnes qui ont répondu à l’appel. Avec elles, des ténors venus de Dakar : Babacar Gaye du PDS, Abdoul Mbaye, Barthélémy Dias, Bamba Fall et l’activiste dont la popularité se mesure par sa virtualité éclatante. Je veux nommer notre sœur Françoise Helene Gaye qui, pour l’occasion serait venue des Etats-Unis. Avec autant de personnalités et si peu de participants, l’échec est criant. Seulement dix manifestants par leader, c’est humiliant. La déception est immense. Le désamour des sénégalais de France en vers ceux qui se réclament de l’opposition est sans conteste. La diaspora leur a définitivement tourné le dos. Quel triste sort. Quel déboire pour ces personnes qui, chaque mois, créent une nouvelle coalition pour masquer leur incapacité à parler d’une seule voix. Quelle fin tragique pour ces responsables qui, en quittant le Sénégal pour la France, pensaient se retrouver au milieu d’une foule immense.

Devant les images, j’ai eu pitié. Pitié de mon grand frère Ben Jelloul l’homme de tous les combats. Ce respectable sénégalais de la société civile, comme 50% des présents, combattait Babacar Gaye en 2012, sur le même lieu car conscient de sa participation à une dévolution monarchique du pouvoir. Pourquoi souhaite-il son retour aux affaires en 2019 ?

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J’ai eu pitié de mes amis Meissa Touré et d’Ibrahima Diop, ces fidèles militants du PDS dont la sincérité dans leur lutte contrastent avec celle des opportunistes aux convictions douteuses qu’ils côtoient dans cette plateforme. Je me demande pourquoi cheminent-ils avec des politiciens déchus qui ont comme unique objectif, d’exister grâce au malheur d’un prisonnier.

Enfin j’ai eu pitié de ces quelques jeunes qui sont manipulés par des responsables qu’ils suivent sans discernement et qui les conduisent inéluctablement vers le cimetière de leur militantisme naissant.

J’ai essayé de trouver des visages inconnus dans ce petit groupe de manifestants. Malheureusement ils me sont tous familiers. Ils appartiennent chacun à un parti politique ou à un mouvement. Leurs arguments sont les mêmes. Les méthodes ne sont jamais inédites. Ils ne savent pas proposer des alternatives, ni des projets pour le Sénégal. Ils ont le même champ lexical : Tout sauf Macky, avec un fond de haine, d’insultes et de soif de vengeance. Tout ce que notre nation n’a pas besoin. Le cocktail qui est contraire à nos valeurs.

Je suis triste et nostalgique. Nostalgique des grands opposants comme Abdoulaye Wade face au pouvoir socialiste. Même dans l’adversité extrême, il excellait dans la décence et dans le respect des individus. Tout le contraire de certains opposants actuels qui versent dans la diffamation et la calomnie. Je suis triste parce qu’il nous faut un minimum d’opposition dans notre démocratie mais il n’y en a pas.

Evidemment, je suis rassuré. Rassuré parce que j’étais parmi les manifestants de 2012. J’ai fait la comparaison avec 2018. Jamais, un leader n’est venu de Dakar pour nous aider à mobiliser. Les sénégalais venaient de manière spontanée. Ils croyaient en nous, ils se battaient avec nous. Voilà ce que l’opposition actuelle a essayé de reproduire depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, en vain. Ainsi, cette manifestation est l’apogée d’une débandade manifeste, symbole d’une faillite des détracteurs de notre magnifique bilan. Cette énième participation de ces leaders à une manifestation en France n’est autre que le dernier d’un ballet de responsables désespérés qui, étant incapables de mobiliser à Dakar, tentent de se tailler une bonne image à Paris. Quel funeste destin politique !

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Malick Faye (Liko) est responsable de la communication BBY France et membre de la direction du PS.

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