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Le Ter Sera-t-il La Der Des Scandales ?

Le Ter Sera-t-il La Der Des Scandales ?

Le montage des grands projets de l’Etat du Sénégal a fini, de par les incongruités qu’on y décèle, de donner des cheveux blancs aux patriotes de ce pays épris de la défense des intérêts matériels et moraux de notre chère nation.

On a l’impression de voir une certaine forme de colonisation s’installer à nouveau dans notre pays avec des sociétés françaises qui raflent tous les grands marchés et qui mettent en oeuvre tous nos grands projets.

C’est le cas avec Total pour les hydrocarbures, Bolloré pour le Port autonome de Dakar, Eiffage pour l’autoroute à péage, Auchan dans la distribution, sans chercher à être exhaustif.

Cette situation aussi paradoxale qu’elle puisse être, remet en cause un des principes fondamentaux qui ont jusque là prévalu dans les relations partenariales.

En effet, le financement a toujours été un moyen pour les bailleurs d’imposer leur diktat aux pays financés.

« Qui finance dicte sa loi » a-t-on l’habitude de dire.

 » Ku la abbàl ay guët fuko neex ngay xool », disent les wolof.

Comme dans le projet de l’autoroute à péage, ceux qui financent n’ ont pas imposé leur volonté.

Ce sont, par contre, les entreprises françaises maîtresses d’œuvre : EIFFAGE, pour l’autoroute à péage et ALSTROM, pour le TER, qui nous imposent des conditionnalités que seule la raison de nos gouvernants connait les véritables raisons.

A l’initial annoncé pour un coût de 568 milliards, le financement est passé à 700, puis 800 milliards avant de tomber enfin sur un coût de 1200 milliards.

Cette nébuleuse sur le financement du TER va en s’accentuant si on fait des comparatifs avec la LGV( appellation marocaine ) ou le TGV du Nigéria.

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Le TER sénégalais, pour une distance de 57 km reliant Dakar à Diamniadio et une vitesse de 160 km/h, a coûté 1200 milliards de F CFA.

La LGV, pour une distance de 400 km reliant Tanger à Casablanca et une vitesse de 320 km/h, a elle coûté 1400 milliards de F CFA.

Le TGV nigérian, construit sur les mêmes normes techniques que notre TER coûte 552 milliards pour une distance de 187 km reliant la

capitale Abuja à la ville de Kaduna.

Même au Maroc, pays émergent, la réalisation d’un tel projet a nécessité des explications quant aux motivations du gouvernement sur la pertinence, le financement et l’exploitation future du projet.

Même si la France a mobilisé près de 51 % du financement, le Maroc a exigé, une fois le financement bouclé, que la totalité de la construction se fasse en territoire marocain avec la mobilisation de 452 ingénieurs dont les 2/3 sont des Marocains et le reste des Français.

Il a fallu que ces ingénieurs marocains soient allés se faire former en France pour revenir avec leur expertise au service de la réalisation de ce projet. qui a déjà créé 1500 emplois pour le pays chérifien.

Ainsi, le transfert de compétences et de technologie, un élément clé pour une autonomie industrielle, a été un critère important dans le choix des autorités marocaines.

Ainsi, l’extension future de la ligne LGV se fera avec les Marocains sans la présence technique des Français.

Le Maroc, soucieux de son développement ferroviaire a profité de ce projet pour ouvrir un institut de formation très moderne sur les métiers ferroviaires.

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Comparativement, le TER sénégalais est construit en France pour être rapatrié au Sénégal sans la mise à contribution d’une quelconque expertise sénégalaise.

Cela pose le problème de l’exploitation qui sera certainement confiée aux techniciens français avant qu’on ne songe à former des nationaux pour cette tâche.

Aussi la future extension vers l’ AIBD ne pourra-t-elle se faire sans l’expertise des techniciens français.

Pour ne pas conclure sur cette gravissime affaire, nous disons qu’il est temps de mettre fin à cette nouvelle forme de colonisation avec des investissements qui profitent plus aux entreprises étrangères et qui impactent certes sur notre taux de croissance qui fait la fierté de nos gouvernants, mais qui ne se traduisent pas en termes de développement mesurable par l’amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens dont le taux de pauvreté ne cesse de croître.

Ces entreprises françaises, peu soucieuses de notre développement économique et social, font main basse de nos ressources naturelles et récupèrent de la main droite les financements qu’elles nous donnent de la main gauche.

Oui aux priorités !

Tous unis pour la défense des intérêts de la République !

Fait à Thiès le 21 novembre 2018

El Hadji Abdou Wade dit Mara.

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