S’il ne se prend pas pour Jupiter, ou en tout cas sorti pas loin de ses cuisses, il endosse les habits d’un Empereur, jaloux de « ses » arènes où seul LUI, peut convoquer sa cour, ses courtisans, pour admirer ses lutteurs. Ainsi, l’Empereur Macky Sall ne veut voir personne organiser des séances de lutte dans « son » Dakar Arena. Il a ainsi expulsé le PUR (parti de l’unité et du Rassemblement) de l’enceinte de l’édifice. Pour le coup, le Pur du Pr. Issa Sall et de Moustapha Sy, n’ont pas fait montre d’un grand courage qu’on leur avait connu durant les années de braises (enfin les Moustarchidines), en acceptant de se plier aux ordres de Son Empereur les « Rondeurs », qui proclame à la face du monde, ses « convictions républicaines » et qui, prétend-il, a le « Sénégal au cœur » ! A défaut de l’avoir « à cœur » !
Dire du Sénégal qu’il vogue vers des prairies toxiques avec les multiples petits pas qui dessinent le parcours d’un État autoritaire, est, semble-t-il, faire preuve d’un nihilisme inqualifiable et d’une cécité dont seule la mauvaise foi peut expliquer. Soit. Mais qu’on m’explique au nom de quoi et de qui un parti légalement constitué, voire toute autre structure, ne pourrait pas occuper la salle en échange de paiement rubis sur ongles. Y-a-t-il un article dans le cahier des charges de « Dakar-Macky-Arena », disant que seul le parti au pouvoir et ses différents satellites-alliés, peuvent et doivent jouir de cette salle ? Gratuitement ou en payant ! Du reste, l’opinion est en droit de savoir les conditions d’accès, d’occupation, de cette salle. Comme du reste le coût de son occupation et combien le « candidat » de Benno bok yaakar a payé pour l’organisation de son show d’investiture ? N’est-ce pas cela la transparence commerciale ?
Parce que tout de même, que l’on sache, l’Etat, (donc, les contribuables) a contracté une dette vis-à-vis de la Chine pour ériger cette infrastructure ; que ce sont eux, les contribuables, qui rembourseront les chinois ; que cette salle doit être rentabilisée non seulement pour le remboursement de la dette chinoise, mais aussi pour faire face à ses dépenses de fonctionnement !
Les comptes rendus de presse ne donnent nulle part les raisons données aux responsable du Pur pour leur refuser la salle. Par contre, on apprend qu’ils font contre mauvaise fortune bon cœur et délocalisent leur manifestation à la fameuse avenue et place du Centenaire. Avec ses symboles et souvenirs tragiques ! Car, même si on est en décembre, tous les esprits se rappelleront les tragiques évènements du 16 février 1996 qui se sont soldés par la mort de 6 policiers, plusieurs blessés et des dizaines d’arrestations dont le président du Pur, Sérigne Moustapha Sy. Plusieurs responsables et militants de l’opposition Wade, Bathily, Landing, Pape Malick Sy ( si ma mémoire est bonne) etc., furent interpellés, arrêtés et parqués dans un hangar à la gendarmerie de Colobane.
Ce n‘est pas jouer à l’oiseau de mauvais augures que de rappeler ce dramatique fait historique encore présent dans l’esprit des victimes, parents de victimes, et les acteurs politiques et syndicaux de l’époque. Mais c’est volontairement qu’on rappellera les combats menés par l’opposition de l’époque (années 80-90) contre l’occupation illégale et anti républicaine des édifices publiques (Assemblée nationale, Palais présidentiel) par le Parti socialiste alors qu’il avait « Sa » Maison à Colobane. Me Wade était à la tête de ce combat. Le PS finit par organiser ses réunions ailleurs. Mais Me Wade lui-même, finit par tomber dans les mêmes travers. Et fit même pire en transformant le Palais en auberge espagnole, une arène nationale de lutte de ses militants et le lieu de corruption des repentis et autres truands de la République.
En digne héritier et fils putatif, le nouvel Empereur est même allé plus loin que son ancien mentor : ses ouailles en ont forcé les grilles et se sont bagarrés pour le partage du butin présidentiel, fruit de rapines très peu républicaines et très loin du « cœur Sénégal ». La démocratie et les valeurs républicaines sont le fruit de combats …des démocrates et des républicains. Elles ne sont jamais données. Et leur approfondissement ne va jamais de soi.
C’est pour cela qu’il ne faut pas accepter que le « meilleur candidat » autoproclamé, rogne chaque jour que Dieu fait les acquis démocratiques et républicains, fruits de plusieurs décennies de luttes. Il ne peut pas exister d’édifices publics destinés au seul usage du prince du moment et de ses compagnons de prédation. Comme il ne devrait y avoir de quartiers où on ne peut pas marcher, se rassembler ; des quartiers exemptés de gaz lacrymogènes et d’autres quartiers-poubelles. Cela s’appelle la ségrégation ; l’inégalité de droits.
Les fameux « gilets jaunes » français viennent de rappeler à « Jupiter Macron », que le Palais de l’Elysée et l’avenue du même nom appartiennent à toute la République. Y compris aux nouveaux sans culottes qu’ils sont.
La République est UNE et INDIVISIBLE. Quand on commence à la charcuter, morceau par morceau, avec « un tailleur constitutionnel » hors pair, on est sur les sentiers périlleux de la dictature. Et la dictature est le régime préféré des « princes » et autres « aspirants empereurs ». Et qui, contrairement à ce que leur ego démesuré leur fait croire, sont loin d’être les « meilleurs » futurs présidents. Par contre, il est vrai qu’ils sont les plus grands « renieurs » des engagements et autres serments, mais aussi les « meilleurs » protecteurs des voleurs de la République.
A l’envolée « lyrico-griotique » du ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, maître d’œuvre de l’évènement, qui déclare sans rire : « vous êtes à la tête de la plus grande coalition politique de l’Afrique », j’en ajoute une couche : « la plus grande coalition de voleurs de deniers publics » que vous avez soustrait des rigueurs de la justice. Même la veille du congrès, un centriste auto-proclamé a appris à ses dépens, que la posture du centre, est d’une imposture politique très instable. Les houles politiques ne permettent pas des postures d’équilibriste.
PS : Paix et salut au grand frère Sidy Lamine. Qui, avec BT (Babacar Touré), m’accueillirent chez eux quand la RTS jugea dans les années 80, que j’étais « incompatible » avec la définition qu’on avait du service public à l’époque. A voir comment on traite encore l’information dans ces services, je me demande si cela a beaucoup changé depuis.
Repose en paix le grand pionnier. Tu ne mérites pas que ceux qui disent t’aimer, se déchirent alors que ton corps était encore chaud ! Et même pas encore sous terre.