2012-2019. Sept ans dans moins d’un mois. Malgré vents et marées, la coalition Bby a résisté. Elle a survécu à la houle de la grande côte et aux pluies hors saison qui avaient l’habitude d’emporter les grandes coalitions.
Au Sénégal avec l’avènement du second tour à l’élection présidentielle, les coalitions politiques qui existaient déjà se sont renforcées. Suite aux problèmes internes de deux grands partis, à savoir le Ps et le Pds, l’arène politique commence à s’enrichir de nouveaux partis.
Dans le Ps, avec son Mouvement «Abdoo nu doy», Iba Der Thiam claque la porte en 1993. Il sera suivi, en 1998, par Djibo Leyti Kâ, dégoûté du Ps, suite au fameux congrès sans débats et un an après, de Moustapha Niasse en 1999, à travers l’appel du 16 juin. Ces barons socialistes vont tous créer leurs propres partis pour faire face au Président Abdou Diouf.
Dans le Pds, Jean-Paul Dias, Serigne Diop et Ousmane Ngom se séparèrent du Pape du Sopi, imitant ainsi les Fara Ndiaye et Cie, et créèrent leurs partis.
En 2000, après le 1er tour, deux grandes coalitions verront le jour pour accompagner Abdou Diouf ou Abdoulaye Wade.
Le deuxième tour, organisé le 19 mars 2000, voit le jeu des alliances qui sera décisif dans l’issue du scrutin.
Djibo Kâ, avec ses 7,1%, rejoint Diouf qui avait plus de 41%. Cette décision du natif de Thiargny ne sera pas sans conséquence. Les Sénégalais vont assister à une scission au sein de l’Urd, car la majorité ne voulait pas rater le premier train de l’alternance politique du Sénégal.
Moustapha Niasse, avec 16,8%, accepte de soutenir Maître Abdoulaye Wade qui sera élu, en 2002, 3ème président de la République du Sénégal. C’est la première fois depuis l’indépendance du Sénégal que l’on assiste à une alternance démocratique grâce à une coalition dénommée Front de l’alternance (Fal).
Moustapha Niasse est nommé Premier ministre. A ses côtés, tous les partis membres du Fal 2000. Malheureusement, cette coalition n’a pas fait long feu. La guerre des leaders de parti finira par la faire éclater en morceaux. Juste un an, Moustapha Niasse, leader de l’Afp, claque la porte et sera suivi par Amath Dansokho du Pit et Abdoulaye Bathily de la Ld.
En 2007, une autre coalition autour du Président Wade lui donne un second mandat au 1er tour. Cette coalition n’ira pas loin, car des leaders de parti vont claquer la porte du «Sopi». Au-delà des partis alliés, le Pds connaîtra des problèmes internes avec comme résultat la démission du Président Macky Sall du Pds en compagnie de certains de ses camarades, Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lô, alors députés, Abdoulaye Badji et Me Alioune Badara Cissé, pour ne citer que ceux-là.
Pour la Présidentielle de 2012, jamais le vocable «Unité, en français» ou «Benno» en wolof n’a autant été usité. Ainsi, d’autres coalitions prennent place, à savoir : Benno siggil senegaal, Benno ak Tanor, Macky 2012, Idy4Président, Fal 2012 de Abdoulaye Wade, etc.
Macky Sall envoie Abdoulaye Wade au second tour. Une coalition se forme rapidement autour du leader de l’Apr pour faire partir le Pape du Sopi. Aussi, les Sénégalais assistent-ils à la naissance de la coalition Benno book yaakaar (Bby).
Entre 2012 et 2018, cette coalition participe à deux élections législatives, un référendum, une élection locale et prépare une élection présidentielle en 2019. Malgré les aléas, elle a réussi à garder sa cohésion.
Face aux attaques internes et externes, elle a su développer une stratégie qui a contribué à sa massification et à son renforcement. Il convient de saluer et de magnifier le travail des leaders qui la composent.
Avec leur engagement et leur détermination, le Président Macky Sall a été investi le samedi 1er décembre 2018 à Dakar Arena.
Devant un parterre de chefs d’Etat membres de l’Internationale libérale et de leaders de parti du Sénégal et d’ailleurs, Bby a montré à la face du monde que la démocratie a une belle histoire au Sénégal. Une première au Sénégal pour ne pas dire en Afrique.
En sept (7) ans, il est noté une parfaite entente entre les leaders aux idéologies différentes. Ils ont accepté de cheminer ensemble pour l’intérêt du Sénégal. A travers Bby, l’histoire retiendra qu’au Sénégal, de 2012 à 2019, une coalition a résisté aux multiples secousses et soubresauts politiques.
Prenant la parole dans la salle de l’Arena face à des milliers de personnes, le Président Alassane Dramane Ouattara dira : «Monsieur le président de la République, candidat d’une grande coalition de la majorité présidentielle, j’ai décidé d’être à vos côtés pour vous témoigner toute notre admiration et notre gratitude. Je ne suis pas surpris de la présence du Parti communiste. Ce congrès est l’un des plus beaux que j’ai vécus dans ma carrière politique.» Quant à Mohamed ibn Abdoul Aziz, président de la République islamique de Mauritanie, il a rendu «hommage au Sénégal pour sa culture démocratique».
Cette cérémonie d’investiture a été aussi une occasion pour le vice-président du Parti communiste de magnifier la «forte cohésion entre les partis de Bby» qui constitue à ses yeux «un exemple à donner aux autres».
Certes le mérite revient à tous les leaders de Bby, mais c’est d’abord à l’actif de Monsieur le président de la République Macky.
«Vous avez réussi à maintenir à vos côtés depuis 2012 tous les partis» Mimi Touré, son Envoyée spéciale dixit.
Mme Hakima El Haite, président de l’Internationale libérale, lui a rendu un vibrant hommage en ces termes : «Il est facile pour un leader de gagner des voix, mais pas de gagner les cœurs. Monsieur le Président Macky Sall, vous avez gagné le cœur des Sénégalais.»
Elle a parfaitement raison, car gagner le cœur d’autant de leaders de parti, c’est sans nul doute gagner le cœur des Sénégalais.
Vive Benno bokk yaakaar !
Vive la République !
Vive le Sénégal !
Talibouye AIDARA
Communicant/Journaliste
Cadre Apr département de Bignona
aidara.or.t@gmail.com