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L’impÉratif D’agir Sur Le Capital Humain

#Enjeux2019 “Investir sur une ressource infinie qu’est le capital humain est, sur le long terme, plus rentable que n’importe quel autre investissement.” Cette incitation lancée à l’endroit du gouvernement sénégalais, lors de la première journée du 8ème Groupe Consultatif, organisé les 17 et 18 décembre 2018 à Paris, est du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, M. Hafez M. H. Ghanem.

En effet, dans son discours, ce dernier n’avait pas manqué de souligner que, du dernier score de 0,42, sur une échelle allant de 0 à 1 attribué en 2018 à notre pays, était ressorti que : le niveau de productivité dont un enfant qui y est né aujourd’hui peut espérer atteindre à l’âge adulte sera inférieur de 58 % au niveau qu’il aurait pu atteindre s’il avait suivi une scolarité complète et avait vécu en pleine santé. Pour en avoir le cœur net, l’institution de Bretton-Woods a utilisé comme critères de base le questionnement suivant :

  • Survie : un enfant né aujourd’hui atteindra-t-il l’âge d’aller à l’école ?
  • Scolarité : quelle sera la durée de sa scolarité et quels seront ses acquis ?
  • Santé : cet enfant sortira-t-il du système scolaire en bonne santé, prêt à poursuivre ses études ou à entrer sur le marché du travail à l’âge adulte ?

Cela va s’en dire que sa méthodologie de calcul diffère essentiellement de celle du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui prend en compte plusieurs données impliquant, entre autres, le savoir ou niveau d’éducation de la population, la santé/longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance) et le niveau de vie (logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat). Et pour preuve, dans son dernier rapport d’“Indices et indicateurs de Développement Humain (IDH) : Mise à jour statistique 2018”, publié le 14 septembre 2018, le Sénégal est classé 164e au classement mondial (sur 189 pays) et 31e à l’échelle africaine (sur 53 pays, la Somalie n’étant pas prise en compte). Lorsque, près d’un mois après, il s’est vu décerner la 11 ème place en Afrique et la 121ème (sur 157 pays classés au lieu des 189 habituels) sur une échelle entre 0 et 1, par la Banque mondiale.

Au final, quoique, notre pays ait – certes – gagné au classement du PNUD une place sur le plan africain et perdu 2 places au niveau mondial par rapport à l’année précédente (2017), cela n’enlève pas, pour autant, le fait qu’il soit toujours catégorisé parmi les pays dits en voie de développement, affichant un taux « faible » en matière d’IDH.

Ensuite, s’il est bien vrai que d’énormes progrès aient été, cependant, notés dans le cadre de la transformation structurelle de l’économie et de la croissance, premier des 3 axes sur lesquels repose le référentiel de politique économique et sociale du pays – le PSE (Plan Sénégal Émergent) -, il n’en demeure pas moins que les investissements effectués jusqu’ici dans son deuxième axe dénommé “Capital humain, Protection sociale et Développement durable”, notamment dans l’éducation (310 milliards de FCFA en 2011 à 477 milliards de FCFA pour le budget 2019), et la santé (Programme d’Investissements Sectoriels – PIS 2011/2015 : de 38, 945 Milliards de FCFA en 2011 à 69, 047 Milliards de FCFA en 2016, soit une augmentation de 30, 102 Milliards de FCFA en valeur absolue et de 77% en valeur relative), sont loin d’être suffisants pour nous sortir de ce gouffre du sous-développement. Un vrai paradoxe, à l’aune de la tendance haussière du taux de croissance du PIB réel depuis 2012 estimé successivement à 4,3 % en 2014, 6,4 en 2015, puis 6,2 en 2016 et 7,2 en 2017. Comme quoi, croissance économique ne rime pas forcément avec progrès humain. Résultat des courses, d’une part, le panier de la ménagère languit désespérément d’être renfloué comme il se doit, et, d’autre part, les poches de pauvreté et d’exclusion n’en finissent pas de se remplir.

D’où cette foudroyante réplique des opposants à certains membres du régime en place qui se targuent souvent des avancées macroéconomiques en survolant volontairement la non amélioration significative des conditions de vie des populations : “croissance kenn dou ko lekk”, littéralement, “La croissance, ne se mange pas !” Allusion qui n’est pas entièrement fausse, non plus.

Et pourtant, des études économétriques ont suffisamment démontré qu’associer « la croissance du PNB et une répartition assez équitable du revenu, constitue généralement le moyen le plus efficace de parvenir à un développement humain durable. De plus, même en l’absence d’une croissance économique satisfaisante ou d’une répartition relativement égale du revenu, une bonne allocation des dépenses publiques peut permettre d’améliorer de façon significative les résultats en matière de développement humain.” L’important – selon le PNUD – c’est la manière dont la croissance économique est gérée et répartie au bénéfice de la population.

C’est pourquoi, il a tiré la sonnette d’alarme depuis belle lurette à travers son premier rapport mondial sur le développement humain publié en mai 1990 sous l’administration du capitaliste américain William H. Draper III. Il n’empêche que nous constatons, d’année en année, avec stupeur et non sans amertume qu’il n’a toujours pas perdu de son côté sombre.

Pour rappel, dans le quatrième point de la “vue d’ensemble” de ce rapport, le Sénégal avait été cité avec Oman, le Gabon, l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Mauritanie, le Cameroun et les Emirats Arabes-Unis comme des pays en voie de développement ayant enregistré des résultats en terme de développement humain nettement inférieurs à leurs compagnons d’infortune d’alors, parmi lesquels, le Sri Lanka, le Chili, le Costa Rica, la Jamaïque, la Tanzanie et la Thaïlande, malgré leur revenu largement supérieur.

D’ailleurs, un saisissant exemple y avait été donné sur le cas du Sri Lanka qui, à l’époque, avec un revenu moyen par habitant de seulement 400 dollars, avait réussi la prouesse d’atteindre une espérance de vie de 71 ans et un taux d’alphabétisation des adultes de 87 %. Là où, dans le monde industrialisé, le niveau de revenu moyen par habitant avoisine les 11 000 dollars. Principal enseignement tiré : la vie ne commence pas avec des milliers de dollars en poche ! Mais, pourquoi Diantre, n’avons-nous pas alors saisi la balle au rebond, depuis ? Ou bien les œillères placées par les organisations internationales ont-ils détourné notre capacité de discernement ? Ou encore existerait-il des intentions inavouées ou peut-être bien dirigées prospectivement pour rendre utiles et nécessaires certaines organisations en cherchant perpétuellement – comme du reste, elles ne cessent de le rappeler – à créer une émulation entre pays en voie de développement ?

– L’éducation de base comme le facteur le plus –

Loin de nous l’idée de vouloir répondre à toutes les questions qui se posent, mais nous pourrons toutefois relever qu’aucune nation ne s’est développée, sans au préalable miser, dans ses instants de décollage, sur son capital humain, seule source de compétitivité intarissable.

De surcroît, il est économiquement permis de réorganiser, à n’importe quel moment d’un mandat électif donné, les priorités de la plupart des budgets nationaux pour y accroître la part destinée aux dépenses axées sur le développement humain. Attention ! investissement humain ne saurait se résumer qu’au social. Encore qu’il soit bon de mener des politiques publiques orientées vers le social, mais, pourvu que les aides, en tant que telles soient bien ciblées et les investissements cohérents. Donc, investissons, mais faisons-le utilement ! La preuve par trois : “À l’heure actuelle (en Afrique), en moyenne 39 % des budgets consacrés à la santé sont utilisés <1>pour l’achat de produits médicaux, alors que les dépenses consacrées <2> au personnel de santé (14 %) et <3> aux infrastructures (7 %) sont faibles. Une analyse des habitudes de dépenses suggère que les pays ayant des systèmes de santé performants consacrent jusqu’à 40 % de leurs investissements au personnel et 33 % aux infrastructures,” lit-on dans le nouveau rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) lancé par sa directrice régionale pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, en marge de la soixante-huitième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique (RC68) qui s’est déroulée du 27 au 31 août 2018 à l’hôtel King Fahd, à Dakar.

Aussi, la sécurité (et l’insécurité) de tout être humain doit être la priorité dans l’élaboration des grandes orientations économiques et sociales des États ; d’autant plus que l’éducation de base est considérée comme le facteur le plus important dans la contribution au développement humain et à l’éradication de la pauvreté proprement dite. Et qui dit pauvreté, dit impécuniosité, dérivée de l’insolvabilité.

Pour se prémunir ainsi, d’éventuelles mauvaises surprises, la Banque mondiale, en “bon banquier”, soucieux du remboursement périodique de ses créances, a voulu subtilement contourner la situation à travers l’ICH, généralement pris comme une source d’informations fiables pour alimenter d’intenses débats publics sur les priorités nationales, pour pousser le Sénégal à investir davantage dans l’éducation, la santé, les infrastructures matérielles et immatérielles, qui ne répondent pas à des logiques marchandes, en se servant de la mise en œuvre, prévue d’ici des mois, de son deuxième objectif du nouveau Cadre Stratégique de Partenariat  (CPF), comme prétexte. Une stratégie structurée autour de trois objectifs majeurs que sont : (i) la stimulation de la compétitivité et la création d’emplois grâce à une croissance basée sur le secteur privé ; (ii) le développement accéléré du capital humain pour améliorer la productivité et déclencher le dividende démographique ; et (iii) l’amélioration de la résilience et de la durabilité dans un contexte de risques importants, et constituant, d’après son vice-président pour l’Afrique , l’unique moyen de pouvoir obtenir une croissance, à la fois, plus forte, durable et inclusive. Avec, en appoint transversal, la transition digitale et la question genre.

L’un dans l’autre, ces débats autour du capital humain, jadis cantonnés dans les cercles des décideurs, sont subitement placés au cœur de leurs objectifs, c’est le moins que l’on puisse dire ! Le troisième sommet annuel sur le capital humain 2018, tenu à Bali, en Indonésie du 9 au 15 octobre 2018, en marge des assemblées générales annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI, et coïncidant avec la présentation du nouvel Indice du Capital Humain (ICH), initié par la première citée afin, disent-ils, d’accélérer la réalisation d’investissements nombreux et de qualité dans les populations, et de favoriser ainsi l’équité et la croissance économique, en dit long !

– Singapour, modèle du siècle par excellence –

S’il y a un pays qui n’a pas attendu de se faire remonter les bretelles avant de prendre en main son destin, c’est bien le Singapour, officiellement République de Singapour. Petit pays, dépourvu de ressources naturelles et héritier colonial d’importants problèmes socio-économiques – émeutes raciales, chômage massif, difficultés de logement et d’accès à l’eau – Singapour, est devenu, à force d’endurance et de persévérance, moins d’un demi-siècle après son indépendance en 1965, la 3ème économie de la planète par son PIB par habitant et trône présentement à la 1ère place de l’Indice du Capital Humain (ICH) de la Banque mondiale de 2018. Cela, sous la main de fer dans un gant de velours du People’s Action Party fondé par Lee Kuan Yew, figure emblématique du pays, jusqu’à sa mort le 23 mars 2015, « minister Mentor » du gouvernement. « Démocratie autoritaire » ou « dictature bienveillante », ce ne sont sûrement pas les populations qui s’en plaindront, car disposant d’un très haut niveau de vie et bénéficiant d’un des meilleurs systèmes de soins au monde pour un coût raisonnable.

Bien qu’elles cotisent pour leur santé, les sommes non dépensées sont automatiquement réinvesties et leur rapportent des intérêts. Ce qui lui a valu d’être souvent surnommé « La Suisse d’Asie ». Tout en maniant bien la carotte et le bâton, le gouvernement fait régner l’ordre, la propreté et la sécurité sur leur machine économique.

Les ministères sont gérés comme des entreprises privées avec des fonctionnaires extrêmement bien payés, mais à tout moment, révocables. En termes de sanctions, le simple fait de mâcher du chewing-gum dans le métro ou de fumer dans la rue, en dehors des endroits spécifiquement désignés à cet effet, ou encore de jeter du papier par terre équivaut respectivement à une amende comprise entre 500 et 1000 dollars. Décidément, on ne fait pas d’omelette sans impérativement casser des œufs !

– Que faire pour que le Sénégal parvienne enfin à sortir la tête de l’eau ? –

Dans un pays comme le nôtre où le capital humain ne participe qu’à 41% de la richesse nationale pendant que 25% de nations qui investissent le plus en éducation et en santé obtiennent chaque année 1,25 point de PIB supplémentaire, s’armer d’ingéniosité et d’efficience devrait être de mise pour satisfaire les besoins de la génération actuelle sans compromettre l’aptitude des générations futures à faire autant des leurs ; tout en optimisant au mieux l’intégration du coût d’opportunité de l’accumulation du capital humain comme nous l’enseigne le lauréat du prix Nobel d’économie de 1992, Gary Becker.

Surtout que le retard est pressant et perceptible de partout : « Une classe du cycle primaire compte en moyenne 39 élèves pour un enseignant en Afrique subsaharienne et 35 en Asie du Sud, mais 16 à 18 dans les pays de l’OCDE, en Asie de l’Est et Pacifique, ainsi qu’en Europe et Asie centrale. D’autre part, tandis que 28 et 27 médecins respectivement soignent 10 000 personnes dans les pays de l’OCDE et d’Europe, et dans les pays d’Asie de l’Est et Pacifique, ces chiffres sont réduits à huit seulement en Asie du Sud et moins de deux en Afrique subsaharienne”, s’alarme Achim Steiner, l’Administrateur actuel du PNUD dans le dernier rapport précité.

Il urge de promouvoir une meilleure répartition mondiale des possibilités de développement en investissant davantage sur le capital humain qui, définit stricto sensus, en 1964 par Gary Becker, dans son ouvrage “Human Capital” comme étant “l’ensemble des capacités productives qu’un individu acquiert par accumulation de connaissances générales ou spécifiques, de savoir-faire, etc. »[1], est depuis, fondamental dans la détermination de la croissance économique, de sorte que son défaut de prise en compte en biaiserait totalement l’analyse.

Un grand nombre d’économistes de renom contemporains sont unanimes sur le rôle moteur que joue le capital humain dans la réalisation d’une croissance économique d’un pays, particulièrement celui en voie de développement. Du précurseur Theodore Schultz (Prix Nobel 1979), avec ses fameux travaux sur l’impact de l’éducation des enfants et de la formation des adultes sur l’innovation et la productivité, publiés en article en 1959 et intitulés « Investment in man : an Economist’s view » [2] avant d’être parachevés en 1961 dans l’AER sous « Investment in Human Capital »[3] ; où il s’oppose aux modèles de croissance standard dominant (Harrod-Domar et Solow), qui relient le taux de croissance à l’accumulation du capital physique, au formalisateur de la décision d’accumulation du capital humain, Gary Becker, en passant par les théoriciens de la croissance endogène développée, en premiers, par Paul Romer (1986) [4] et Robert Lucas (1988) [5] suivis de Pierre-Yves Hénin et Pierre Ralle (1994) [6], et tout récemment par P. Aghion et E. Cohen [7]. Idem pour notre Doyen Honoraire membre des Académies, le Professeur Moustapha Kasse, qui n’y est pas allé par quatre chemins pour exhorter le Sénégal à “continuer à investir dans le capital humain. Il est essentiel de mettre davantage l’accent sur la formation de capital humain, en s’attachant en particulier à redéployer les dépenses publiques vers le secteur éducatif, les soins de santé primaires et les autres services sociaux.”[8] Plus tranchant que tout, il déclare purement et simplement dans sa très récente tribune de fin d’année 2018 que “l’École et la Santé sont à réformer en profondeur et certainement dans la douleur.”[9] Une approche ultra humaniste, lourde de sens et de conséquences, et qui suppose un arbitrage cynique en faveur de l’éducation et la santé, au détriment des autres secteurs. En des termes on ne peut plus clairs : opérer des jeux d‘”économie à somme nulle” [10] comme l’exige la pensée économique du moment. Sommes-nous prêts à assumer cette forme de transparence tendant à “déshabiller Pierre pour habiller Paul” ? Là se trouve l’équation de discorde !

Investir dans le capital humain, n’a jamais été chose aisée encore moins automatique pour beaucoup de pays en voie de développement, qui pourtant, en ont le plus besoin, en raison des contraignantes mesures d’austérité budgétaires en leur encontre instaurées depuis les années 80 ; ce qui a entaché toute possibilité de priorisation nationale dans les politiques publiques, à défaut d’un coup de maître.

– L’investissement sur le capital humain –

Pour ce faire, nous avons trois hypothèses d’investissement sur le capital humain qui se présentent devant nous : – l’investissement au sein de la famille ; – le learning by doing (apprentissage par la pratique – externalité) ; – le learning or doing (apprendre ou faire – secteur éducatif).

Le plus en vue demeure incontestablement “ le learning or doing” qui se fait par le renoncement à du travail pour accumuler du capital humain. Exemples : vous pouvez vous enfermer dans une bibliothèque pour accumuler des connaissances ou vous pouvez passer du temps dans un système éducatif ou encore dans les deux cas, vous renoncez à aller sur le marché du travail. Ce manque à gagner doit être compensé par les gains issus d’un salaire plus élevé le restant de votre vie de travail.

À la lumière de tout ce qui précède, nous proposons modestement à :

  • Elaborer par nos soins une stratégie nationale de développement du capital humain ;
  • Persévérer dans la lutte contre les goulots d’étranglement que sont les inégalités sociales en protégeant les plus vulnérables ;
  • Investir dans le développement des habiletés cognitives et non cognitives (motivation, persévérance, contrôle et estime de soi) dès la petite enfance (0 à 5 ans) ;
  • Faire de l’éducation une priorité nationale en investissant dès le secondaire dans les créneaux porteurs tels que les métiers, techniques, professionnels ; et en mettant l’accent sur la formation continue et l’intégration des chômeurs, de même que du secteur informel dans le circuit ;
  • Veiller à ce que les dépenses destinées au secteur de la santé soient consacrées prioritairement au personnel et aux infrastructures.  

Dès lors, toute négligence du potentiel humain serait un emprunt aux générations de demain qui n’ont jamais rien demandé de pareil.

Le Sénégal n’est, en vérité, pas le seul pays en voie de développement à subir les désastreuses conséquences des Programmes d’Ajustements Structurels (PAS). Mais force est de reconnaître qu’il fait partie des rares dont les régimes se projettent à revaloriser leur capital humain dans un futur proche. Objectivement, il sied de relever que l’éducation et la formation professionnelle, la santé ainsi que l’économie numérique inclusive occupent des places de choix dans les cinq initiatives majeures de la seconde phase du PSE (2019-2023), car y étant respectivement considérées comme axes de progrès, facteur d’inclusion sociale et pilier dans sa mise en œuvre ; sous réserve d’un second mandat.

Le retard économique n’est point une malédiction encore moins une fatalité. Il suffit juste d’y croire et d’œuvrer exclusivement pour une meilleure amélioration des conditions de vie, sans détournement d’objectifs. D’aucuns l’ont essayé et l’ont réussi, alors pourquoi pas nous ?

Une petite dose de “démocratie autoritaire ou “dictature bienveillante” à la singapourienne ne ferait pas de mal, non plus, dans une société de “Masla” [11] où tout semble être permis et, aucune loi n’est applicable comme il faut.

À Bon Entendeur Salam !

#Enjeux2019

Elhadji Daniel So est juriste et financier de formation, il est détenteur d’un Diplôme d’Études Supérieures Comptables et Financières) et d’un Master en Droit Privé. Il est le président de “En Mouvement ! Défar Sénégal – Ensemble, Construisons le Sénégal.

[1] Gary Becker, 1964 (première édition), « Human Capital : A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference to Education » ;

[2] Schultz. T. « Investment in man : an Economist’s view », Social Service Review, vol.33, 1959 ;

[3] Schultz. T. Mars 1961, Investment in Human Capital, American Economic Review, Vol 51 ;

[4] Romer, P.M. (1986), « Increasing Returns and Long-Run Growth », Journal of Political Economy, Vol. 94, N°. 5, pp. 1002-1037 ;

 [5] Lucas, R. (1988), « On the Mechanisms of Economic Growth », Journal of MonetaryEconomics, Vol. 22, N°. 1, pp. 3-42 ;

[6] Hénin, Pierre-Yves, Ralle, Pierre, « Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour la politique économique », Revue économique, Vol. 44, n° hors série, 1994 ;

[7] Aghion P., Cohen E., Education et croissance. Conseil d’analyse économique, Janvier 2004 ;

[8] Moustapha K., revue économique “Sénégal un modèle économique et politique : la preuve par les faits” – p. 6 ;

[9] Moustapha K. “Précampagne électorale présidentielle : entre ambition, insuffisance et pratiques ambiguës : les velléités démocratiques mises à mal”, 2ème partie – (§) 8, décembre 2018 ;

[10] Une pensée à somme nulle est une pensée en circuit fermé. Cela signifie que le remplissage d’un côté est un écoulement strictement identique de l’autre côté ;

[11] Selon le Dr Massamba Gueye, docteur ès-Lettres, spécialiste de la littérature orale, le vrai « masla », c’est la capacité à vivre socialement et à faire vivre socialement en harmonie. Mais avec le temps, le terme est tellement galvaudé qu’il fait presque office de synonyme de malhonnêteté, félonie, « nafek » (hypocrisie) en wolof.







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