C’est quoi ces fumées toxiques qui suintent un peu partout du pays à l’aube de choix majeurs pour le pays du 24 février ? Une loi qui parraine des exclusions massives ; des recalés estomaqués qui nagent en eaux troubles entre résignation et révolte ; des admissibles presque honteux de leur réussite miraculeuse ; un président-candidat qui jouit des prédictions advenues de son camp : Il n’y aura pas plus de 5-6 candidats », avaient vu en rêve onirique, son Premier ministre, repris par celui qui est chargé de veiller à l’intégrité de notre Justice. Désormais, ils ne doutent plus de rien, même pas à la possibilité que la majorité des sénégalais, disent n’avoir rien vu du bilan dont ils parlent et les envoient à la retraite anticipée.
C’est quoi ces effluves de sourdes révoltes qui sourdent un peu partout des banlieues (lieux bannis ?), ces cimetières d’espoirs déçus, de rêves brisés, de misères entassées comme des décharges de vies foutues ? Cela s’appelle l’échec d’une politique proclamée « sociale » parce qu’on a augmenté le nombre des « bourses de la pauvreté», soigné plus de malades parce que leur nombre a augmenté ; jeté sur les trottoirs quelques quarante mille de sa jeunesse estudiantine…
C’est quoi ces victoires honteuses d’un camp qui aspire non seulement à rempiler, mais rêve de perpétuité. C’est quoi ces meutes de courtisans et de parasites de la République abimée, qui se ruent sur une frêle proie (Sonko) qui a la prétention de détrôner le Prince, celui-là même qui usa de subterfuges juridiques légitimées par des juges auxquels la « populace » a dénié toute « sagesse », et d’un tailleur d’un genre nouveau de costumes de princes : il confectionne, selon la mode et les commandes, des régimes des frelons et des Républiques abimées. Et le Prince, à l’occasion d’une de ces rencontres inutiles qu’il affectionne pourtant tant, leur promis : « je ne permettrais plus qu’on vous vilipende ». Autrement dit, citoyens fermez-là et laissez vos juges toute injustice assumée.
Je sens sourdre des complicités « françafricaines » d’un Hexagone mis à genoux par des sans culottes affabulés d’un jaune fluo aux quatre coins des carrefours du pays de Marianne. C’est d’abord son ministre des sous, ancien facho étudiant, mué en une droite à la lisière de l’extrême, qui tisse des lauriers au « Prince du Macky » et s’invite au pays de la « Téranga » au mois d’avril quand celui-ci sera réélu. A n’importe quel prix ! Oui, pourquoi ne pas tout faire pour garder à son poste celui qui est venu au secours d’un grand moribond économique de France en lui offrant un marché léonin d’un TER à l’utilité improbable ? User de subterfuges pour offrir nos futurs gaz et pétrole à une multinationale de Marianne qui n’avait aucune chance si les règles d’appels d’offres en la matière avaient été respectées. Mais qui respecte encore des règles dans ce pays dont les dirigeants font tout pour tout dérégler ?
Demain, ils feront comme en RDC aujourd’hui : ils diront qui a gagné et feront tout pour l’installer. Parce que voyez-vous, quand l’ex ministre de la guerre au Sahel, de deals avec certains seigneurs de guerre du Sahel, devenu ministre des Affaires étrangères et européennes de Macron, à la faveur d’une honteuse transhumance, (il était un baron socialiste de la Bretagne), décrète que les résultats fournis par la Ceni de « KIN » (en RDC) ne sont pas ceux attendus, que feront-ils demain à Sunugaal, quand celui qu’ils aident, parait-il, de temps en temps à payer des salaires, sera déclaré recalé ?
Voilà pourquoi tout cela n’augure rien de bon. De Kinshasa aujourd’hui, à Dakar dans quelques semaines, la politique du pré-carré « is coming back ». Résistance !
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