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Institutions Républicaines : L’irrespect Banalisé

Institutions Républicaines : L’irrespect Banalisé

Depuis l’avènement du Président Macky Sall à la Magistrature suprême du Sénégal, toutes les vertus cardinales de notre société (kersa, soutoura, worma, yar, sak) semblent avoir déserté le pays de la téranga. Le nouvel opus du groupe Keur Gui de Kaolack (Kilifeu et Thiat) a mis en exergue une exécrable insolence, des paroles discourtoises à l’encontre du chef de l’Etat et des plus hautes autorités. On ne le sait que trop. Le hip-hop, un genre musical inspiré, original et moderne, né dans les bas-fonds des quartiers noirs aux Usa, dénonciateurs des tares des sociétés anglo-saxonnes, incite les adeptes de ce flow à l’impertinence, la raillerie et l’ironie mordante. Pourtant outre-Atlan­tique, peu de rappeurs franchissent le Rubicon des injures aux autorités politiques, morales ou religieuses. Chez nous, la nouvelle détestable mode est devenue le créneau de certains rappeurs en mal d’inspiration.

Il aurait pu s’inspirer de Malal Talla «Fou malade» qui, bien que partageant une vision politique avec les kids de Kaolack dans le mouvement Y’en a marre, s’interdit de franchir les sentiers immoraux de la vulgarité qui peut être l’apanage de tout citoyen dépourvu d’esprit civique. L’artiste de Guédiawaye qui s’est bonifié, l’âge et l’expérience aidant, favorise le rap institutionnel tout en tentant de préserver son intégrité artistique et morale. Les jeunes Kaolackois ne sont pas les seuls fautifs dans ces dérapages verbaux qui sont devenus si récurrents que peu de gens s’en offusquent ; ils sont les derniers à injurier l’institution présidentielle avec leur titre Sai Sai  au cœur.

De Los Angeles à New York en passant par Montréal, quelques membres de notre diaspora s’évertuent à manquer de respect au chef de l’Etat dans des vidéos diffusées par YouTube. Assane Diouf, Françoise Hélène Gaye, Ousmane Tounkara. A l’intérieur du Pays, Aby666 déverse ses insultes sur la classe maraboutique sans distinction confrérique. Certains politiciens ne sont pas en reste et ne manquent pas, faute d’arguments, d’utiliser l’arme des faibles : Les insultes. Les adeptes des injures et autres invectives déplacées ignorent que la force d’une Nation démocratique réside, à n’en pas douter, dans le respect des institutions républicaines incarnées par des hommes, librement choisis par le Peuple souverain. Il est temps que la puissance publique sévisse afin de mettre fin à ces dérives verbales.

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E. Momar WADE

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