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Et la prophetie de mahammad se realisa !

On a beau retourner la chose de tous les côtés, force est de se rendre à l’évidence. La prophétie de Mahammad Dionne s’est réalisée. Elle annonçait le futur tragique d’hommes politiques investis d’une certaine confiance par le peuple sénégalais. Eliminer Karim et Khalifa devenait une certitude à intégrer subtilement dans les prospectives de pensée des Sénégalais. Une prophétie mortelle car d’une violence inouïe qui déstructure et paralyse des certitudes puisque Macky Sall a délibérément choisi pour les Sénégalais les candidats avec qui il veut croiser le fer. Ni Wade et encore le lointain Abdou Diouf ne s’étaient jamais illustrés dans une telle tentation. «Le prophète» Mahammad Dionne avait prédit cinq candidats pour la présidentielle. Sa prophétie s’est accomplie puisque le Conseil Constitutionnel a validé le crime politique décrété sans état d’âme par le Dieu Macky. Gloire à lui et à son prophète… Mahammad !

Le régime de Macky Sall vient de s’illustrer à travers un nouveau fait accompli. Une première dans la marche de la démocratie sénégalaise. Tout comme Mohamed, le Prophète de l’Islam qui n’a pas appris le Coran dans sa tendre enfance, mais a reçu les 117 sourates du Livre Saint à chaque occasion d’un événement majeur de sa prophétie directement du Tout-puissant Dieu Allah par l’intermédiaire de l’Ange Gabriel… Alors qu’on me pardonne tout blasphème, tout comme l’adage du petit maure et de la tente, Mahammad Dionne avait prophétisé qu’il y aurait 5 candidats pour la présidentielle de 2019. Le message n’est pas sorti de nulle part.

Mahammad Dionne n’a été que le messager parfait de son Dieu Macky Sall. Au sortir d’une rencontre des cadres de Benno en novembre dernier pour les besoins du congrès d’investiture de leur candidat, Mahammad Dionne avait versé dans la prophétie – il ne porte pas le nom de son homonyme pour rien ! — en prédisant que, malgré les nombreuses déclarations de candidatures à la candidature, seuls cinq candidats (y compris son mentor) vont s’affronter pour le 24 février. Au sortir de la longue nuit de suspense de ce dimanche 13 janvier au Conseil Constitutionnel, sur sept candidats qui avaient échappé au filtre du parrainage, cinq ont convaincu les 7 sages, tandis que 2 (Khalifa et Karim) sont restés à quai. Ils ne participeront pas au rendez-vous électoral du 24 février prochain. Puisqu’il ne faut guère compter avec les recours que leurs partisans vont introduire dans les 48 h devant les 7 mêmes sages qui ont déjà affiché leurs certitudes. Rien ne pourra renverser la tendance et faire croire à un miracle venant du Dieu Macky Sall et ses affidés du Conseil Constitutionnel.

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 La prophétie, voire la messe est dite. Allez, circulez, il n’y a plus rien à faire ! Encore une fois, le régime de Macky Sall inaugure dans les annales politiques le concept du fait accompli. La prophétie politique est un instrument qui s’est bien illustré au moyen âge et jusqu’à une époque récente dans la modernité démocratique. Elle reste un moyen privilégié pour interpréter et façonner tant la pensée que la réalité politique, surtout dans un pays comme l’Italie fortement ancré dans la Papauté. Dans le contexte italien, ces usages de la prophétie politique, mêlés à la tradition religieuse dont ils se détachent parfois, trahissaient une quête d’efficacité de la parole ou de la pensée aux prises avec la nécessité impérieuse du cours de l’histoire. Il est clair alors que Mahammad Dionne a voulu transposer un tel mécanisme en cherchant à préparer l’opinion à la matérialisation de la prophétie de son Dieu Macky Sall. Une bêtise politique. Puisque, au-delà d’une farce, l’approche s’ouvre sur un très grave soupçon de crime politique bien préparé. Elle participe à entacher le processus électoral puisque l’objectif mesquin, c’est de rendre possible une réélection en faisant de sorte que le combat ne puisse pas se faire avec des combattants valeureux.

Or, même si on ne saurait ranger les quatre combattants rescapés des filtres du Conseil constitutionnel (Idrissa Seck, Madické Niang, Ousmane Sonko, Issa Sall) dans la rubrique des poids plumes électoraux, il est clair que Khalifa Sall, de par ses victoires électorales, et, surtout, Karim Wade qui représente la principale force de l’opposition à travers le PDS sont d’un poids électoral qui fait forcément peur à Macky Sall et à son régime. Toute une stratégie politique maquillée à la sauce judiciaire fut donc déployée pour arriver à des fins de noyautage des candidatures de Karim et Khalifa. L’objectif est presque atteint puisque l’opinion était déjà préparée à la prophétie de Mahammad Dionne. Reste à savoir la tournure que prendra la riposte des partisans de l’ex -maire de Dakar et du candidat du PDS. Une riposte fortement attendue pour donner une réponse politique à la énième forfaiture du régime de Macky Sall.

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