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La StratÉgie De Destabilisation D’idrissa Seck

Le silence persistant et assourdissant du candidat de la coalition IDY2019, continue de susciter une perplexité anxieuse et du pessimisme plutôt injustifié.

Des analystes politiques vont même jusqu’ à décréter sa perte de vitesse. La nature a horreur du vide, dit-on. Mais de quel vide s’agit-il ? Le vide n’est pas synonyme de néant. Le candidat Idy ne remplit pas actuellement les médias mais il est dans le temps empli de préparations et de concertations pour être à l’heure du rendez-vous. Il est juste dans le silence radio.

Sur le terrain politique, c’était plutôt le trop-plein qui commence à se vider. Dans le brouhaha des candidatures et le tohu-bohu des invalidations, il fait entendre son silence. Le silence de l’écoute des incertitudes et celui de l’observation des jeux de stratégies électorales. Mais surtout, c’est le lourd silence qui déroute et déjoue les pièges du coup d’état permanent de l’adversaire tyranniquement omnipotent pour une obsession forcenée d’un 2e mandat. N’est-ce pas par cette stratégie qu’il a si brillamment franchi les obstacles minés du parcours vers sa candidature définitive. Là où la tonitruance d’impétueux prétendants au pouvoir suprême finit dans l’insuccès.

Certains ont professé qu’en ramant dans la barque silencieuse, il court le risque d’être débordé par le catamaran médiatique conduit par notre Mélenchon local qui n’aurait pas bien jaugé semble-t-il, la force des vents contraires et qui risque de passer de Mélenchon à Fillon en nageant dans des eaux troubles. Youssou Ndour nous chantait : «Bëy bou andoul ak moromi beyum, bou moytouélé ande ak thiéré ».

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Le mutisme volontairement stratégique du marin expérimenté Idrissa Seck est comme l’ébauche de mille métamorphoses. Il sait que, du haut de ses deux campagnes présidentielles précédentes, même un catamaran a besoin de vents favorables pour être propulsé. Et comme disait De Gaule : « Rien ne rehausse l’autorité mieux que le silence, splendeur des forts… ». Il a bien appréhendé et intégré la mesure du totalitarisme institutionnel qu’il a en face de lui. L’analyse qui semble prévaloir chez lui, repose sur une grande interrogation : Comment gagner contre un président sortant cynique et sans éthique, avec son fichier électoral truqué, sa carte électorale façonnée pour favoriser ses électeurs, sa distribution sélective et anticipée des cartes électorales privilégiant les partisans de BBY, sa Cena assujettie et inopérante, ses juges et ses préfets à sa solde pour cautionner les forfaitures inclues dans le processus électoral, son Conseil constitutionnel asservi à sa volonté et prêt à valider des résultats préfabriqués d’avance par son Ministre de l’intérieur « niouth niath », dont il impose le maintien uniquement pour cette sale besogne et enfin avec ses forces de défense et de sécurité renforcées en armes de répression lourdes pour un hold up électoral ? Macky le despote n’a-t’il pas, jusqu’à présent, depuis son waax waxète sur la réduction de son mandat, imposé son tempo et gagné son bras de fer avec l’opposition ? Idy comprend bien que nous ne sommes plus dans une démocratie ni dans un Etat de droit, mais dans une dictature institutionnelle où tous les pouvoirs sont entre les mains d’un seul homme-état. Il sait qu’avec un tel dictateur, seul un  rapport de force inversé, émanent de la fédération des forces de l’opposition et des forces populaires, peut contenir la houle despotique. Jouer le peuple contre le roi usurpateur et délégitimé, en gagnant la cause de la majorité silencieuse, par la défense de ses intérêts et de ses valeurs. Être l’envoyé du peuple. Tel semble être son nouveau leitmotiv.

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Mais comment porter la voix du peuple dans le silence ? Ecoutons le grand stratège de guerre qu’était Napoléon 1er : « Sachez écouter et soyez sûr que le silence produit souvent le même effet que la science». Macky lui-même avait réussi cette prouesse de supplanter les autres candidats en 2012, en allant à l’écoute des populations avec peu d’appui médiatique et en étant moins exposé aux feux de l’actualité. Même si son faufilage est fait avec le fil du lâchage inélégant de ses collègues luttant contre le 3ème mandat de Wade. Ce qui augurait du reste, la trahison du peuple dont il a fait une règle de conduite. A contrario, en France lors des présidentielles de 2017, Jean-Luc Mélenchon fut le champion toutes catégories des réseaux sociaux et des méga-meetings surmédiatisés. Il ne renversa point la table, malgré un discours et un programme de rupture radicale. Tout comme la France, le Sénégal n’est pas prêt pour une rupture radicale. Voilà pourquoi Idrissa opte pour un programme de rupture transformationnelle (1.3.15.45 code à déchiffrer). Un programme qu’il met au devant de sa propre personne, par une nouvelle génération de jeunes talents politiques en piédestal. Un vrai berger est celui qui conduit son troupeau en étant derrière. Tout un symbole ! Tout un art ! Idrissa par son silence se bonifie et se prépare à assumer un destin que seul son créateur peut lui prescrire ou lui proscrire. Il a en une intime conviction. N’est-ce pas Alfred de Vigny : « On étouffe les clameurs, mais comment se venger du silence… Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse ».

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Idrissa Seck après le génie de sa « marche bleue » qui porta enfin Wade au pouvoir en 2000, nous revient 19 ans après, avec sa stratégie du « Tek Tekaral » pour faire gagner la seule coalition « FOLLY MACKY » : IDY 2019 !







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