Paradoxalement, la décision du Conseil constitutionnel n’a pas ramené la confiance dans le camp marron. Les événements survenus depuis dimanche montrent que l’incertitude reste à son paroxysme du côté de chez Mackyavel.
L’enlèvement et la détention arbitraire de dizaines de jeunes leaders karimistes et khalifistes, l’instauration d’un état de siège non déclaré à Dakar notamment, les menaces d’arrestation des candidats et leaders de l’opposition – qu’il convient de prendre au sérieux -, le déploiement au grand jour des milices mackoutes dites « Marrons du feu », … sont, entre autres signes, des manifestations de l’affolement et de la frénésie d’un candidat que rien ne semble pouvoir rassurer.
Le dictateur Mackyavel paraît avoir compris que l’exclusion de Karim, Khalifa et des autres candidats de l’opposition ne suffit pas à lui garantir un « deuxième mandat au premier tour ». Que l’opposition garde malgré tout son destin en mains, d’autant qu’elle a enfin réalisé son unité. Que son idée fixe de transformer 35% des voix en 53% demeure une gageure. Que son braquage électoral ne peut réussir qu’au prix de la violence et du sang. Et il s’y attelle. Ouvertement.
La complicité internationale dont il bénéficie est édifiante. Certes, on sacrifiera aux rituels de l’observation électorale. Mais en taisant les tricheries et l’illégitimité. Car, à l’instar d’autres dictateurs africains, Mackyavel est chargé d’installer durablement un régime autoritaire, capable de juguler le mécontentement des populations, le temps pour une poignée de multimilliardaires étrangers de siphonner nos réserves pétrolières et gazières. Et d’enfoncer nos populations dans la pauvreté pour longtemps encore. Comme en Afrique centrale.
A la notable exception de l’Eglise, les appels bruyants à la « paix » n’échappent guère aux accusations d’hypocrisie. On ne dit pas la vérité au dictateur Goliath. On ne dénonce pas son coup de force contre les candidats de l’opposition, ses violations de la loi électorale, la violence de ses tontons mackoutes, ses chars et mitraillettes flambant neufs exhibés à tous les coins de rue. On ne demande pas le respect des libertés démocratiques et des normes d’un scrutin équitable. Non, c’est le faible David, le recalé, l’emprisonné, l’exilé, qu’on engueule et qu’on somme de cesser toute résistance, au nom de la « paix ». La paix des cimetières.
Tout au long de l’histoire humaine pourtant, le chétif David a toujours terrassé le puissant Goliath. « Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse ? » (Coran, II, 249). Les valeurs gouvernant la victoire de David sont universelles. D’abord, la conviction, qui est le contraire de la transhumance des « buveurs d’eau de rivière » et autres mangeurs de compal. Ensuite, l’endurance face à la répression policière et aux exactions mackoutes. Enfin, la fermeté dans la résistance contre l’oppression.
« Et si Allah ne neutralisait pas une partie des hommes par une autre, la Terre serait corrompue » (Coran, II, 251).
Ancien député
Secrétaire général du Mps/Selal