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L’italie Casse La Tirelire “france-a-fric”

L’italie Casse La Tirelire “france-a-fric”

L’exploitation morbide, voire inhumaine durant les 5 derniers siècles de l’Afrique par l’Occident pèse tellement sur le passé, le présent et le futur des deux entités au point que l’on s’attendait tôt ou tard à ce que ce dernier paie, de façon directe ou indirecte un lourd tribut à son suprémacisme hérétique. Qu’il soit en nature ou en délires anthropophasiques [1], l’essentiel est qu’il (l’Occident) n’en sorte pas indemne, et que ses dirigeants n’échappent pas au couperet divin. Celui-là même qui nous exhorte à combattre l’arrogance, porteuse des germes d’une autosuffisance aveugle qui pousse à l’abus. Car, quoi que vous fassiez, un jour, il vous sera rendu. Et “jour” ne pourrait être meilleur que celui du Seigneur à savoir ce dimanche 20 janvier 2019.

Du coup, le premier pays à être rattrapé par ses vieux démons “africains”, n’est ni plus ni moins que l’Italie, classée – tenez vous bien – en tête des pays européens dans le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique) portant sur les investissements directs – nous, nous disons plutôt ciblés – en Afrique durant les années 2015 et 2016 grâce à sa société nationale italienne des hydrocarbures – ENI (en italien Ente Nazionale Idrocarburi), qui, à elle seule polarise plus de 70% de l’ensemble de ses investissements dans le continent avec un volume total de 11,6 milliards de dollars derrière la Chine, à l’échelle mondiale (38,4 milliards dollars), suivie des Émirats arabes unis (14,9 milliards dollars) et des Etats-Unis (10,4 milliards dollars). Fort heureusement que “ce n’est pas en accusant son prochain d’un forfait que l’on peut pour soi-même éviter un châtiment.”[2]

Paradoxalement, c’est bien Signore Luigi Di Maio, se estesso – lui-même, vice-président du Conseil italien, chef de file antisystémiste du Mouvement 5 Étoiles (M5S), et par ailleurs ministre du Développement économique du gouvernement qu’il partage avec la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini (ministre de l’Intérieur), qui, en déplacement de campagne dans l’Est de Rome, s’est convulsivement mis à vendre la mèche en faisant office de balance. Ce qui n’est certes pas bon ni mauvais, mais tout dépend de ce qui se trame derrière sa pensée, pour reprendre Sir William Shakespeare !

Les collines et montagnes de la région des Abruzzes, lui ont servi de vases communicants pour décharger abyssalement sur la France en l’accusant publiquement « d’appauvrir l’Afrique » et “d’aggraver la crise migratoire” ; tout en étalant au grand jour leur modus operandi et avouant inconsciemment leurs pêchés communs. Puis s’ensuit le grand déballage du linge sale partagé pendant plusieurs siècles de domination. Il poussa le bouchon plus loin en arguant que “Si aujourd’hui il y a des gens qui partent, c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains », puis pestant ouvertement que « il y a des dizaines de pays africains où la France imprime une monnaie, le franc des colonies, et avec cette monnaie, elle finance la dette publique française« .  En guise de conclusion, il renchérit que « si la France n’avait pas les colonies africaines, parce que c’est ainsi qu’il faut les appeler, elle serait la 15e puissance économique mondiale alors qu’elle est parmi les premières grâce à ce qu’elle est en train de faire en Afrique » ; avant de finir par exhorter que « l’UE devrait sanctionner la France et tous les pays qui comme la France appauvrissent l’Afrique et font partir ces personnes (les migrants), parce que la place des Africains est en Afrique pas au fond de la Méditerranée. »

Bis repetita, un des députés de son Mouvement, et pas des moindres, Alessandro Di Battista (membre du directoire depuis 2014) ne s’est pas fait prier pour lui emboiter le pas en brûlant en direct au cours d’une interview sur Rai1, un billet de banque de 10 000 francs CFA ; cela sans omettre d’attaquer virulemment le système colonialiste français en Afrique en ces mots « disons franchement des colonies françaises, CFA… Si nous n’abordons pas la question de la souveraineté monétaire en Afrique, tout ceci ne sert à rien. Actuellement la France près de Lyon, imprime la devise utilisée dans 14 pays Africains. Tous ces pays africains, précisément de la région subsaharienne qui, non seulement ont une monnaie imprimée par la France mais pour maintenir un taux fixe d’abord avec le franc français et aujourd’hui avec l’euro », avant de terminer par “ces pays sont obligés de payer environ 50% de leur argent sur un compte courant géré par le trésor français, avec lequel vous payez un montant négligeable de dette publique française à environ 0,5%. Mais surtout la France à travers cela, contrôle la géopolitique de cette région où vivent 200 millions de personnes qui utilisent un billet de banque et pièce imprimés en France. Elle gère également la souveraineté de ces pays, empêchant ainsi leur indépendance légitime, souveraineté monétaire et valeur fiscale, sans oublier la possibilité de faire des politiques expansionnistes, jusqu’à ce qu’ils vont déchirer ce qui n’est qu’une escroquerie pour moi, un fac-similé et une menotte pour les peuples Africains. »

Comme seule réponse à apporter face à de si graves accusations, nous n’avons eu droit qu’à la convocation de l’ambassadrice d’Italie à Paris (Teresa Castaldo) au quai d’Orsay et cette phrase lapidaire d’un bouc émissaire à court d’idées “la France ne jouera pas au « concours du plus bête »” de la part de Nathalie Loiseau, la ministre française des Affaires européennes au sortir du Conseil des Ministres du mercredi 23 Janvier 2019.

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Waouh ! Quoique ces différentes déclarations consistant à se rejetter mutuellement la faute ne les dédouanent pas d’être autant coupables et complices de part et d’autre, le moins que l’on puisse dire est que les extrémistes italiens anti-immigration ont dit tout haut ce que de moins audibles voix ont depuis toujours tenté de faire entendre en vain. Cela, avec la lâcheté sournoise de la communauté internationale qui, à coup sûr, n’arrête pas consciencieusement de le penser tout bas ! Ce que, bien avant eux, de nombreux intellectuels européens, français, de surcroit, à l’instar du Socialiste humaniste et spécialiste du développement, René Dumont [3] ainsi que l’économiste – historien et un des porte-étendards dénonciateurs de la politique africaine de la France, François‐Xavier Verschave [4] n’ont cessé de décrier à travers leurs ouvrages.

De la traite négrière à la « France-­à­‐fric » en passant par la colonisation suivie de la “Françafrique”, la France nous a nargués avec le même scénario digne d’un film de mafia italienne. France-Afrique, cette expression du président ivoirien Félix Houphouët‐Boigny créée en 1955, désignant à l’origine les relations loyales entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique subsaharienne est dévoyée « Françafrique » puis “France-à-fric” par son concepteur et droit de l’hommiste François-Xavier Verschave qui la décrit comme : « une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisé sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d’interdire l’initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie ».

Pour l’affirmer, nous vous livrons synthétiquement la clandestinité dans laquelle, cette politique basée exclusivement sur la mainmise à tout prix sur l’Afrique est opérée en toute ignobilité au coeur de l’Élysée.

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Aujourd’hui et plus que jamais, «Rester à l’ombre pour ne pas attraper de coups de soleil», comme disait ironiquement à qui voulait l’entendre et coopérer le grand maître d’oeuvre de la Françafrique, Jacques Foccart, secrétaire général de l’Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974, représente l’unique  méthode qui vaille pour que “Tout part d’elle (France) pour aboutir à elle, sans laisser aucune possibilité, aucune ouverture, aucune initiative aux anciennes colonies, nouvellement indépendantes qui travaillent désormais sous sa direction”, aimait rappeler René Dumont, le grand défenseur de la cause des agriculteurs africains.

Ce stratagème qui remonte aux années 50, tout au début de la floraison d’indépendances accordées aux  colonies françaises  d’alors, coïncidant avec la naissance des « réseaux Foccart », se caractérise par le rôle des réseaux extra-diplomatiques (services de renseignement, relations privilégiées avec les dirigeants africains, entreprises, etc.) et l’ingérence directe des autorités françaises dans les affaires intérieures des anciennes colonies ; et ce, dès la proclamation de leur soit disant autonomie. D’où son livre visionnaire que certains qualifient même de “prophétique” dénommé “L’Afrique noire est mal partie – Éditions Seuil, 1962.”

Au grand dam du ministère des Affaires étrangères, la politique africaine de la France a toujours été concoctée, au vu et au su de tous, au palais de l’Élysée où quasiment tous les présidents de la Vème République française et leurs conseillers se retrouvent périodiquement autour d’une officieuse “cellule africaine” pour décider unilatéralement du sort de l’Afrique en contre partie de l’assistance militaire et de la stabilité financière qu’ils se targuent de lui offrir afin de mieux maintenir l’influence sur elle qui, à y regarder de plus près semble devenir  inhérente au progrès de la France.

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Dès lors, du Général de Gaulle à Emmanuel Macron en passant par Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, l’esprit d’Afrique continue de planer entre les murs élyséens et l’indispensabilité de son contrôle constamment dans leur ligne de mire pour demeurer dans le Top 10 sur le plan économique mondial. Afin de brouiller les pistes et de ne pas éveiller des soupçons de récidive d’un colonisateur des temps modernes, il lui a fallu juste avoir l’ingéniosité de faire disparaître progressivement les traces par des jeux de mots en faisant passer respectivement la fameuse “cellule africaine ” indissociable de la personne de son fondateur Jacques Foccart à “Cellule Afrique” ensuite “conseiller pour les affaires africaines” puis «mentor africain» enfin “conseiller diplomatique Afrique” avant d’atterrir sur “la favorisation du contact direct.”

Sachant maintenant qu’avec cette dernière option, la France, se doit d’élargir autant que possible son champ d’action, une armada de maillons est mise en place pour sécuriser la chaîne d’exploitation. Ainisi, elle ne lesine sur aucun moyen pour ratisser large en bloquant toutes les issues de sortie à l’Afrique.

Pour vous donner un ordre d’idées sur l’ampleur de cette manoeuvre malsaine, nous vous renvoyons vers le dossier du 2 juin 2010 de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique titré : «France-Afrique, les nouveaux réseaux».[5] En avant goût, vous y verrez comment à travers les ONG et associations, les cabinets d’avocats d’affaires, les camaraderies entre générations, les médecins, les intellectuels et même les loges maçonniques, la France parvient – elle à mailler le territoire africain par une infiltration de ses citoyens convertis patriotiquement en éléments de renseignements dans tous les secteurs et domaines de prédilection via l’entité “Élysée connection”. Quant à nous, nous avions mis les pieds dans le plat avec notre contribution en date du 21 septembre 2017 intitulée “Le Franc CFA, cette énigmatique monnaie communautaire !” qui révèle l’emprise que la France sur l’Afrique avec le Franc CFA comme épée de damoclès.

Du moment que la place qu’occupe l’Afrique dans les intérêts de la France au niveau mondial n’est plus à démontrer, que leur (aux deux) arrivera-t-il si le cordon ombilical était définitivement coupé ? ……

Qu’Allah SWT veille sur l’Afrique notamment sur NOTRE CHER Sénégal et nous préserve du fatum obscur … Amen

NOTES :

[1]. Le délire anthropophagique est une conviction psychotique : boire le sang de l’homme rapprocherait l’anthropophage du divin ;

[2]. Citation de Samuel Ferdinand-Lop ; Les nouvelles pensées et maximes (1970) ;

[3]. René Dumont – L’Afrique noire est mal partie – Éditions Seuil, 1962 ;

[4]. François-Xavier Verschave – La Françafrique : Le plus long scandale de la République, 1998, Stock, 380 p ;

[5]. Plus loin encore sur : https://www.jeuneafrique.com/dossiers/france-afrique-les-nouveaux-reseaux/







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