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Attention A L’effet Boomerang !

Ce filtre, créé dans le but de barrer la route aux candidatures qualifiées, à tort ou à raison, de «fantaisistes», est en passe de devenir le plus grand «acteur» de cette élection présidentielle sénégalaise dont le Premier tour est prévu le 24 février prochain. Pour l’heure, c’est Idrissa Seck qui se taille la part du lion avec différents ralliements et non des moindres, notamment, El Hadji Malick Gakou, Hadjibou Soumaré, Moustapha Guirassy, Amsatou Sow Sidibé entre autres.

Et, depuis hier, Mamadou Lamine Diallo et l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye sont venus gonfler les rangs de la coalition Idy2019. Ce qui n’est pas négligeable même si rien ne garantit un suivisme aveugle des militants et autres sympathisants des leaders susmentionnés vers leur nouveau point de chute. Et pour cause, une élection présidentielle reste une rencontre entre un homme et son peuple. L’automaticité de report des voix n’est donc pas si évidente. L’exemple de feu Djibo Leyti Kâ en 2000, avec ses 14 %, en est une parfaite illustration.   

Toutefois, les alliances fussent-elles contre-nature, restent dangereuses pour le candidat sortant, le Président de la République Macky Sall. D’ailleurs, elles font partie, selon Aly Khoudia Diaw, d’une des trois logiques électorales que le sociologue a développées dans un article publié dans Sud Quotidien (édition du 2 février). 

«Les 25 candidats recalés sont une force électorale incontournable, déterminée et engagée. C’est une question d’amour-propre, de vengeance, de riposte politique pour renverser le régime en place», a-t-il écrit. Vengeance ! C’est le mot qui semble d’ailleurs animer certains recalés qui estiment qu’ils ont été savamment écartés par le régime en place. 

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Vers un duel Macky-Idy ?

Tel un phénix, Idrissa Seck a su renaitre de ses cendres. L’ancien Premier ministre avait perdu du terrain, beaucoup de terrain même dans son différend avec son ancien mentor, Me Abdoulaye Wade. Des «rencontres de midi» en 2007, à la Présidentielle de 2012, Idy était passé d’un redoutable adversaire à un homme politique quelconque en passe de perdre sa base thiessoise que beaucoup considéraient comme un bastion imprenable. Mais, dès l’arrivée de Macky Sall à la Magistrature suprême, le président du Conseil départemental de Thiès a repris du poil de la bête. Il a été d’ailleurs le premier de la coalition  Benno Bokk Yaakar, à rompre les amarres avec le Macky dès la première année de la deuxième alternance sénégalaise le 25 mars 2013. Une sortie sur la TFM qui fera date. 

Véritable stratège, il noue une alliance avec Khalifa Sall, en maille à partir avec la justice, et accepte de lui céder la tête de liste nationale, lors des élections législatives de 2017. Le retour de l’ascenseur serait en marche, avec un soutien de l’ancien maire de Dakar. 

Mais, toutes ces alliances ne semblent pas indisposer le candidat Macky Sall. De Benno Bokk Yaakar, il a réussi à bâtir une coalition dont la longévité étonne plus d’un observateur. Mieux, il l’a transformé à une Majorité présidentielle avec des pontes de l’ancien régime notamment, Modou Diagne Fada et Thierno Lô pour la conquête de Darou Mousty ; le ralliement d’Abdoulaye Baldé pour freiner les ardeurs d’Ousmane Sonko à Ziguinchor ; de Me Aïssata Tall Sall pour parachever la victoire au Fouta. Mais l’arme de destruction massive dont dispose le candidat sortant, surtout dans le monde rural, c’est bien sûr son Programme d’Urgence de développement communautaire (PUDC). Idy sera-t-il capable de le transformer en pétard mouillé ? En tout cas, on s’achemine vers un duel entre les deux hommes. Au premier et/ou au second tour !

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