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Yonnu Yokkute – Pse, Le Vrai Bilan Du « salltennat »

Depuis plus de dix jours, le candidat sortant Macky Sall fuit le débat démocratique et la confrontation de programmes dans cette campagne avec les autres candidats, se contentant de tentant d’hypnotiser les électeurs. Il fait le sourd – non muet sur les tares de sa gouvernance et de la politique économique qu’il a déterminé. Il tente de nous faire croire qu’il a fait sienne la boutade galvaudée qui veut que l’élection présidentielle est « la rencontre d’un homme avec son peuple ».

Nous réfutons cette acception monarchique de l’élection présidentielle, issu de l’exemple despotique du président français De Gaulle. Elle mène à tous les abus de pouvoir auxquels nous avons assisté ces 7 dernières années. Pour nous, coalition Idy2019, l’élection présidentielle est la validation par le  peuple du chef de file de l’équipe porteuse de la meilleure offre programmatique pour un développement social et économique durable et la mieux en capacité  de gouverner le pays, dans la recherche constante de consensus et de respect des équilibres.

A cet égard, dans le pays de diversités et d’équilibres qui est le nôtre, le peuple veut une coalition au pouvoir d’Etat. Et non un deus ex machina, sorti de la cuisse de Jupiter et descendu de sa tour d’ivoire le temps d’une élection, pour y remonter à nouveau, une fois élu. La preuve en est, si besoin, que  tous les 5 candidats vont à l’élection en coalition, y compris le candidat sortant Macky Sall .

De ce qui précède, il est clair que le candidat sortant Macky Sall doit rendre des comptes pendant la campagne présidentielle, après que les Sénégalais lui aient donné 20 000 milliards de budget, pour son quinquennat de 7 ans, alias le Salltennat. Au nom du peuple sénégalais et en prenant à témoin celui-ci, notre candidat Idrissa Seck exercera son plein droit, et même son devoir impérieux, de demander des comptes à Macky Sall, qui a déterminé la politique de la nation, impulsé et parrainé toutes les pratiques de gestion des affaires du pays durant 7 ans.

Certes, tous les Sénégalais sont d’égale dignité dans leur ambition à servir le pays, par l’action politique. Toutefois, nous ne pouvons pas laisser le bénéfice du doute à celui qui a déterminé la politique de la nation et géré avec ses équipes, parce que nous l’avons vu à l’œuvre et au pied du mur. Nous devons donc mettre sur la table et parler de son actif balbutiant  et embryonnaire, comme de son passif énorme qui nous mène droit dans le mur. Quand on présente un bilan, on se doit de faire aussi la reddition des comptes qui va avec.

Le PSE n’est pas le programme de Macky Sall. Le programme pour lequel il a été élu par défaut durant la non-élection de 2012 (non-élection car seuls lui et Abdoulaye Wade ont fait campagne, tous les autres candidats étant dans un combat de principe contre un troisième mandat abusif de Wade), ce programme-là, c’est le Yonnu Yokkuté. Après coup, une fois élu, Macky Sall a fait concocter un PSE,  « Plan pour Servir l’étranger », selon nous, par le cabinet américain Mc Kinsey. Cabinet expert en tout, notamment en plans de libéralisation des économies pour servir les intérêts des multinationales qui sont ses clients, mais aussi en études de faisabilité et autres sondages d’opinion. Mc Kinsey, surtout connu  pour ses scandales de corruption en milliards, pour lesquels il suffit de se rendre sur l’encyclopédie en ligne Wikipedia pour être renseigné. Le PSE, Plan pour Servir l’Etranger, ce sont  27 projets dits phares qui ne sont pas structurants car sans cohérence autre que de créer un goulot d’étranglement à l’entrée de Dakar avec la nouvelle ville de Diamniadio, d’une part, et d’autre part, de laisser les multinationales étrangères s’accaparer les secteurs clés en rapatriant au passage la totalité des dividendes de leurs activités dans leurs pays respectifs, sans transformation structurelle de notre économie, ni valeur ajoutée pour  notre pays.

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Ce jugement n’est ni raciste, ni xénophobe, car l’auteur de ces lignes est issu de la diaspora sénégalaise, a été par ailleurs directeur d’Alliance française, travaillant avec la coopération française au Sénégal et enfin, est père d’un enfant de nationalité française. Ce qui est en débat ici et maintenant, c’est que nous n’avons pas non plus le complexe de l’étranger. Quitte à faire appel à l’étranger, Macky Sall aurait dû, pour avoir un PSE qui sert les intérêts du Sénégal, faire appel comme  notre candidat Idrissa Seck à l’expertise des innombrables talents sénégalais, qui vivent et travaillent à l’extérieur du Sénégal. Comme Idrissa Seck a aussi fait appel pour la mise en musique de son programme à nos compatriotes qui vivent au Sénégal, dans une compréhension univoque de l’égale dignité entre Sénégalais du Sénégal et Sénégalais de la diaspora.

Au total donc, le PSE est un plan de l’Etat du Sénégal commandé au cabinet américain précité, plan qui souffre des tares originelles et structurelles déjà évoquées. Avec en plus, un horizon temporel, 2035, qui ne mange pas de pain et qui permet à ceux qui le proclament d’être surs de ne plus être aux responsabilités étatiques pour avoir à rendre des comptes au peuple et d’être absous par le tribunal de l’Histoire, toujours indulgent avec les reliques politiques. A cet égard, le fameux taux de croissance dont le régime Sall se prévaut, croissance réexportée pour l’essentiel, est d’ailleurs déclinant d’année en année: 7,2% en 2017, 7% en 2018 et 6,7 % projeté en 2019. Un taux de croissance avec extraversion vers l’étranger des richesses créées, qui ne permet  aucunement de résorber le chômage, notamment celui des jeunes. Un chômage dont l’ANSD nous dit que le taux est de 15%, quand la Central Intelligence Agency (CIA) assure que ce taux de chômage est de 40% en réalité. Car nous sommes passés experts, avec ce régime Sall, dans les méthodes de calcul qui permettent de masquer les réalités socio-économiques d’un pays encore qualifié par toute la communauté internationale de PPTE (Pays Pauvre Très Endetté) et dont le pouvoir nous dit qu’il est « émergent ». Concluons ici, en rappelant que sur 54 pays africains, 37 ont lancé un plan visant à devenir émergent à moyen terme, comme l’écrit le journal Le Monde.  

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Jugeons donc le candidat sortant sur son Yonnu Yokkuté tant chanté et dont on essaie de nous faire accroire que le PSE est une extrapolation. Ce qui est faux comme nous l’avons démontré, et lequel PSE est carrent pour faire émerger le Sénégal, comme démontré par l’évaluation de sa première phase en 2018.

Voici les 10 « grands engagements » de Macky Sall en 2012, dans son Yonnu Yokkuté, qu’il n’a aucunement respecté et a complètement trahi :

1/ Réhabilitation du chemin de fer Kayes – Tambacounda-Dakar : en 2019, Macky Sall  remet cela sur le tapis après avoir trahi son engagement de 2012. Le pivot de notre dream team Idy 2019, Idrissa Seck, a bien mis ce point important au centre de son programme économique, ce qui fera de Tambacounda un pont puissant vers l’hinterland de la CEDEAO et de l’UEMOA. Et Idrissa Seck le réalisera. .

2/ Construction de dix nouveaux hôpitaux de niveau régional : on est très loin du compte. Inutile d’épiloguer.

3/ Construction du pont de Rosso : cette infrastructure n’est pas ébauché. Ce qui est aussi le lieu de rappeler que le pont sur le fleuve Gambie inauguré à Farafégny par Macky Sall est un édifice qui appartient à la Gambie et non l’État du Sénégal.

4/ Créer une industrie pharmaceutique locale : ceci n’a pas été fait.

5/ Créer un incubateur d’entreprises dans chaque région : nous attendons encore.

6) Faire passer les sages du Conseil constitutionnel de 5 à 7 et faire nommer un des sages par l’opposition parlementaire : il a porté le nombre à 7 et totalement écarté l’opposition du processus de nomination des juges du Conseil constitutionnel, prérogative dont il s’est entièrement accaparé.

7) Présence capitalistique minimale de 25% du secteur privé national dans les secteurs clés où investissent les multinationales étrangères (Télécoms, mines, BTP…) : on en est très loin, et le Conseil National du Patronat sénégalais qui se définit comme « le parti de l’entreprise », a bien raison de dire qu’on est encore très loin du compte, en l’absence de volonté politique de celui qui dirige le Sénégal depuis 7 ans.  

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8) Réhabiliter le Petit Train Bleu Dakar-Rufisque-Thiès : cela n’a pas été fait. Nous continuons à assister au spectacle indigne de passagers du Train Bleu qui au départ de Dakar, à 18h, escaladent les fenêtres du train pour être sûrs de trouver une place assise ou un espace où se tenir debout jusqu’à Thiès. A la place, le PSE de Macky Sall nous a imposé un clinquant TER sur 37 000 mètres, qui nous aura coûté 1200 milliards.

9) Mettre en place le FAISE, mécanisme de captation cohérente et d’orientation des investissements de la diaspora sénégalaise : le FAISE a été bien mis place, mais avec une mission totalement à l’inverse de ce qui était promis. Au lieu d’attirer les investissements de la diaspora pour des projets structurants, le FAISE a fini en fonds d’octroi de financements à des Sénégalais de l’étranger sur une base de clientélisme politique.

10) Limiter le gouvernement à 25 ministres maximum : On serait tenté de dire « least, but not last » pour paraphraser l’adage. Car un mois seulement après son élection, Macky Sall trahissait cet engagement, pour aboutir à un gouvernement inflationniste, avec en plus une flopée de ministres-conseillers et des secrétaires d’État vite rebaptisés ministres, pour siéger dans un Conseil des ministres populeux. Notre candidat Idrissa Seck s’engage lui bel et bien à limiter la taille du gouvernement à 25 ministres. Et il le fera.  

Macky Sall doit donc se soumettre à la reddition des comptes et rendre le tablier, parce que battu démocratiquement, du fait qu’il est sociologiquement minoritaire, avec sa « minorité présidentielle » Benno Bokk Yaakar (seulement 49% aux législatives, moins de la moitié des Sénégalais). Afin que nous ne continuons pas sur le chemin d’oppression et de régression du « Yonnu Yaakkuté ». La sanction du peuple souverain est attendue le 24 février prochain. Nous espérons et travaillons à ce qu’elle aille dans le sens de sortir le sortant Macky Sall. Pour ouvrir la voie à la mise en place de politiques publiques endogènes et de redressement national, portées par l’équipe expérimentée, vertueuse et gagnante dont Idrissa Seck assure le leadership.

Avec en tête, deux uniques préoccupations : garantir les intérêts supérieurs du Sénégal et améliorer le bien-être collectif de tous les Sénégalais.

Ousseynou Nar Gueye est Secrétaire national à la Communication et à la Coopération africaine de S.U.D, Coalition Idy2019







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