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Hold-up Présidentiel Au Sénégal: La Troisième Alternance Empêchée, La Première Alternative Reportée

C’est devenue une coutume de Macky/APR/BBY d’annoncer les chiffres avant de voler les suffrages et les faire confirmer par les institutions dédiées à cet effet (CENA, Commission de Recensement des votes et Conseil Constitutionnel). Ces forfaitures ont été réalisées lors :

– du référendum-waxeet 2016

– des législatives-chaos orchestré de 2017

– du parrainage-sélection 2018

– de la présidentielle 2019-« j’en fais mon affaire »

Dicter aux institutions censées être non partisanes ce qu’elles doivent annoncer montre que la formule d’Obama selon laquelle « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes » est un mensonge qui contient une vérité parce que justement « les hommes forts produisent des institutions fortes et vice versa les institutions fortes produisent des hommes forts ». Il y a donc une dialectique de l’interdépendance entre « hommes forts et institutions fortes » bien différente du demi-mensonge obamien repris en écho par les esprits aliénés.

L’autocratie Mackiste/APR/BBY se croit tout permis et veut encore une fois que l’opposition accepte d’être les dindons de la farce. Or cette fois, la déclaration commune des 4 candidats ne reconnaît pas « les résultats Kandji » et refuse de faire recours à l’arbitrage du Conseil Constitutionnel considéré comme indigne de confiance.

Macky/APR/BBY gagnent par le coup d’état permanent pour se maintenir au pouvoir, mais le Sénégal et les Sénégalais perdent tout ce que les Assises Nationales avaient mis en orbite pour doter le pays d’un contrat national et moral fondé sur l’état de droit, des institutions indépendantes respectables et respectées (justice, législatives, administration).

L’alternance représentée par la coalition Idy 2019 est écartée

Contre le vol des élections et la félonie des institutions chargées de dire le vrai, il n’y a que le soulèvement populaire, à l’instar du 23 juin 2011, qui peut faire respecter la volonté du peuple. Or manifestement il y a pas grand monde pour tenir la rue et braver la répression pour obtenir un second tour permettant une troisième alternance libérale.

Il est clair que tous les moyens (distribution et rétention des cartes d’électeurs, fichiers réels, parrainage-sélection, inscription dans les bureaux de vote, bourrage des urnes, nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits, proclamation des votes sans compter l’achat des consciences avec l’argent du contribuable, etc) sont totalement et unilatéralement sous le contrôle de Macky/APR/BBY. Macky lui même l’a confirmé en refusant d’attribuer l’organisation en amont, pendant et en aval des élections à une Commission Eectorale Indépendante (CENI), c’est donc un jeu d’enfant que de fabriquer les résultats à la Kandji (58%) qui ne sont que les chiffres améliorés du zèle dicté par le premier ministre (57%) à peine quelques heures après la clôture du vote et qui rappellent drôlement ceux de la présidentielle 2007.

Les résultats Kandji attribuent à la coalition libérale concurrente Idy 2019 la seconde place. Ce qui fait que dans le plan B du hold-up Mackiste/APR/BBY, les voleurs ont pensé en faire « le chef de l’opposition » fixé dans la Constitution-waxeet en comptant sur le fait que Idy est connu pour être « opposant radical le jour et opposant négociateur la nuit ».

La signature des 4 candidats au bas de la décision de rejeter les résultats Kandji et de refuser le recours au Conseil Constitutionnel tire le tapis sous les pieds de Macky/APR/BBY en posant clairement la nécessité de sortir du cycle infernal des putschs électoraux des libéraux néocoloniaux au pouvoir.

Se pose donc la question que va faire le « vainqueur » après la fête pour conjurer le cauchemar de la frayeur de perdre ? Libérer Khalifa Sall, laisser rentrer et blanchir Karim Wade, chercher à réconcilier la famille libérale néocoloniale, garder les sociaux libéraux du PS/AFP/PIT/LD. Peut-il coupler élections locales et législatives ou va-t-il les organiser à des moments différents ? L’équation est comment écourter la durabilité du mépris que les Sénégalais affichent pour les « 58% volés » par Macky tout comme ils l’ont fait pour le « ma waxoon waxeet » de Wade ? L’élection d’une nouvelle Assemblée Nationale apparaît probable pour qu’elle reflète les résultats Kandji et pour sa mise en conformité avec la disposition constitutionnelle du « chef de l’opposition ». Celle d’aujourd’hui reflète les législatives 2017 du chaos dont les résultats faisaient de la coalition PDS suivie de celle de Khalifa Sall les principaux opposants des députés godillots de l’APR/BBY.

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La marche vers l’alternative patriotique

Notre coalition Sonko Président arrive en troisième position dans un mouchoir de poche avec le second la coalition Idy 2019 selon les résultats Kandji. Des centaines de milliers de Sénégalais ont voté pour l’alternative patriotique qui allie les conclusions des Assises Nationales avec la sortie de la France du CFA, le rejet des APE, la renégociation de tous les contrats miniers avec les Multinationales et de tous les accords de sujétions à la françafrique, la séparation réelle des pouvoirs Exécutif, Législatif et judiciaire, etc.

Malgré la machine à voler de Mackiste/APR/BBY, il était difficile, voire quasi-impossible de masquer la montée en puissance dans le peuple de l’adhésion au programme patriotique, anti-libéral, anti-impérialiste de la coalition Jotna de Sonko Président s’offrant comme alternative à la mal-gouvernance libérale néocoloniale.

La présidentielle 2019 a révélé l’existence d’une tripolarisation de la scène politique : les libéraux néocoloniaux au pouvoir et transhumants (APR/BBY/PS), les libéraux (Reewmi/Taxaw Dakaru/Grand Parti, etc) et les patriotes unis à la gauche de l’alternative souverainiste anti-libérale et panafricaine. L’ancienne bipolarisation entre les sociaux libéraux (PS et ses démembrements) et les libéraux (PDS et ses démembrements) implose et cède de plus en plus la place dans cette période transitoire aux coalitions nées de la sélection du parrainage calculé pour préparer le coup d’état électoral présidentiel.

Macky/APR/BBY vont s’atteler à ce qu’ils savent faire le plus, à savoir débaucher à coups de transhumances ou/et alimenter une opposition libérale factice pour brouiller les pistes et tenter de faire de l’ombre à l’alternative anti-libérale et patriotique. Macky/APR/BBY vont tout faire pour bloquer l’ascension du camp patriotique et son leader O. Sonko, y compris en cherchant à l’embastiller tout comme ils l’ont expulsé de la fonction publique et vont aussi organiser les élections locales et l’éventuelle dissolution de l’Assemblée Nationale ou à date échue des législatives avec cet objectif que l’on peut résumer par le slogan « tout sauf l’alternative patriotique ».

La campagne présidentielle a montré une force montante fulgurante sur le plan électoral, une grande capacité collective à partager les propositions programmatiques tant par les réseaux sociaux que sur le terrain par le déploiement auprès des masses.

Le leader O. Sonko et le directoire de campagne de la coalition ont montré collectivement un grand sens tactique en cherchant à rallier par le discours et les actes l’électorat populaire qui, pour divers raisons, rejetait l’injustice et la mal-gouvernance Mackiste/APR/BBY. C’est ainsi qu’il faut comprendre la rencontre avec le vieux crocodile libéral néocolonial A. Wade, lequel est obnubilé et motivé que par le sort de son fils biologique. C’est ainsi qu’il faut comprendrde la visite en prison au social-libéral Khalifa Sall et au doxontu à Sandaga avec le social-libéral Barthélemy Dias, etc.

La Coalition Sonko Président doit être maintenue sur la base du programme Jotna, mais il faut s’attendre à des débauchages face à l’adversité répressive et corruptrice que Macky/APR/BBY vont nous faire subir.

Les forces anti-libérales, anti-impérialistes et panafricaines doivent aussi fusionner dans un grand parti de l’alternative patriotique. La rébellion contre la mal-gouvernance de la jeunesse saine du pays, leur énergie, l’enthousiasme de leur engagement, de leur don de soi patriotique, leur savoir faire et leur maîtrise de la communication moderne, du langage d’aujourd’hui alliés à l’expérience, à la mémoire des luttes du passé et aux valeurs programmatiques de la gauche historique en rupture avec l’opportunisme sont les deux mamelles nourricières de l’alternative aux alternances libérales du Sénégal.

Il y a aussi un potentiel de démultiplication du leadership à faire éclore pour éviter ce qui est arrivé plusieurs fois dans l’histoire de l’Afrique résistante. Les exemples sont légion: Sankara, Lumumba, Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Cabral, etc. L’impérialisme et les bourgeoisies néocoloniales neutralisent un leader et tout s’effondre. C’est ce que l’Asie a su déjouer dans les cas Chinois, Vietnam, Nord-Coréen et que l’Amérique du Sud expérimente actuellement à Cuba, au Venezuela. La construction du leadership collectif collégial et démocratique sous le contrôle de la démocratie participative de la base est l’assurance-vie de la pérennisation du projet et du combat émancipateur.

L’histoire ne nous pardonnera pas de rater l’opportunité de fonder par la fusion le grand parti-front rassemblant les classes et couches sociales qui ont intérêt à sortir du système néocolonial : la bourgeoisie souverainiste, l’intelligentsia éthique, la jeunesse estudiantine, les femmes laborieuses, les paysans, les éleveurs, les pêcheurs, les artisans, les travailleurs de l’informel et la classe ouvrière. Ce parti-front des classes sociales contre le néocolonialisme, à l’instar du RDA à l’échelle ouest-africaine en octobre 46, s’appelle aujourd’hui à l’échelle du Sénégal Pastef.

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1er mars 2019

LA BATAILLE A GAGNER POUR LES PROCHAINS RENDEZ VOUS ÉLECTORAUX: LA COMMISSION NATIONALE INDÉPENDANTE (CNI)

Diagne Fodé Roland

Au journaliste à Macky Sall lui demandant si il ne pouvait pas enlever à son Ministre de l’Intérieur l’organisation en amont, pendant et en aval des élections comme l’avaient fait A. Diouf et A. Wade, la réponse a été « jamais, je refuse ». Il en est de même du refus de ne pas nommer et de ne pas présider les institutions de la Magistrature, notamment son conseil supérieur.

La déclaration signée par les candidats (Idy, Madické, Issa, Sonko) qui rejete les résultats Kandji et refuse de recourir à l’arbitrage du Conseil Constitutionnel pose très clairement la question des conditions à réunir pour que les prochaines échéances électorales ne soient pas sous le contrôle exclusif et total du camp présidentiel pour qu’elles soient non partisanes, transparentes, démocratiques.

C’est non seulement l’affaire de toute l’opposition, mais aussi de tous les démocrates et tous les citoyens attachés à l’état de droit condition de la paix et à la défense des avancées démocratiques qui ont permis deux alternances dans le pays.

Mais avec l’odeur du pétrole et du gaz qui va décupler la gouvernance corrompue, il doit être dit que le défi à relever est celui de la mobilisation du peuple pour empêcher Macky/APR/BBY non seulement de refaire le coup du « ma waxoon waxeet » pour un troisième mandat, mais de voler les locales et les législatives à venir.

Le mépris passif affiché par le peuple pour les résultats Kandji est en réalité l’accalmie avant la tempête de la révolte populaire contre les vols électoraux sans vergogne. A bon entendeur, salut!

CRITIQUE DU PROGRAMME DE JOTNA COALITION SONKO PRÉSIDENT

OU QUAND L’EX-GAUCHE SIGNE SA VASSALISATION VENALE AUX LIBÉRAUX ET AU SYSTÈME NÉOCOLONIAL

Diagne Fodé Roland

Dans une sortie de dernière minute avant la clôture de la campagne pour réaffirmer son allégeance aux libéraux MACKY/APR/BBY, l’idiot utile, Ibrahima Sène, ci-devant ex-marxiste du PIT-S, fustige ce qu’il appelle les « mesures phares du programme JOTNA de la coalition Sonko Président » qu’il résume ainsi :

– « démissionner de la présidence du parti », « supprimer les fonds politiques »,  » Supprimer le HCCT, le CESE et le HCD »,  » Retirer l’exécutif du conseil supérieur de la magistrature »,  » Supprimer la tutelle fonctionnelle du Ministère de la Justice sur le parquet »,  » Faire un appel à candidature pour les postes de Directeurs et de Directeurs Généraux »,  » Porter le congé de maternité à 6 mois selon les modalités convenues avec les partenaires sociaux »,  » Reversement de la pension de la femme décédée à ses ayants droit »,  » Recensement et identification des enfants de la rue à l’état civil et orientations dans les daaras publics modernes avec apprentissage de métiers dès le jeune âge »,  » Instituer un fonds de pension et d’un fonds d’investissement de la Diaspora »,  » Relancer les projets de revitalisation des vallées fossiles et construction du canal du Cayor et du Bao »,  » Réserver la mer territoriale (12.000 nautiques) à la pêche artisanale »,  » Auditer et renégocier tous les contrats, conventions et accords défavorables à l’Etat du Sénégal »,  » Mettre en œuvre un plan de sortie du CFA dans le cadre de l’UEMOA et de la CEDEAO, à défaut, en autonomie ». Il faut arriver à un degrés de malhonnêteté confinant à l’abrutissement politique que seul l’intérêt vénal peut expliquer pour caractériser ces « mesures phares » de  » maintien du Parti Etat », de « bureaucratisation plus poussée de l’Etat dont les Grands Commis et le pouvoir judiciaire sont hors du contrôle des Elus de la Nation », de  »  » sujétion et de cadeaux fiscaux au grand capital  » et tenez vous bien de « projet salafiste de société ».

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Ibrahima Sène veut faire prendre des vessies pour des lanternes et insulte les Sénégalais, car n’importe quel enfant de 5 à 10 ans comprend parfaitement que refuser de signer les APE, renégocier les contrats sur l’exploitation des richesses du sous sol qui n’attribuent au plus que 10% au pays et sortir la France du CFA est exactement le contraire de  » la sujétion par des cadeaux fiscaux au grand capital », que sortir le président et le ministre de la justice « du conseil supérieur de la magistrature et supprimer leur tutelle sur le parquet » c’est exactement assurer l’indépendance de la justice, etc.

Ibrahima Sène et tous les thuriféraires-griots des libéraux néocoloniaux qui accuse de « salafisme » ne sont pas à une contradiction près quand ils ne cessent d’agiter que  » notre pays est pourtant sous la menace jihadiste » extérieure tout en faisant croire que la présidence Sonko c’est le « salafisme au pouvoir au Sénégal ». Ces gens là dans leur panique de la défaite électorale en sont réduits à piétiner le principe même de la laïcité qui sépare l’Etat des religions mais préserve le droit à chacun d’avoir ou non une religion.

Le bouquet c’est cette définition de la « coalition Sonko Président 2019 » comme « une alliance de couches moyennes petites bourgeoises d’extrême gauche, et d’extrême droite salafiste ». C’est exactement quasi mots pour mots ce que disent le président Français Macron, la droite, le Parti Socialiste Français des Gilets Jaunes, de la France Insoumise et de JL Mélenchon en France. Comme quoi les travaux pratiques de la collaboration de classe au pouvoir et les postes de sinécures pour clientèles politiques font tomber les opportunistes ex-marxistes dans la colonisation mentale qui caractérise leurs maîtres libéraux néocoloniaux comme Macky Sall vantant sans vergogne sa servilité volontaire à l’impérialisme Français par les « desserts aux tirailleurs Sénégalais ».

Ibrahima Sène écrit:  » A l’analyse de ce Programme, l’on s’étonne de voir qu’il est endossé par Cheikh Tidiane Dièye de la Société Civile, Madièye Mbodji de YAW et Dialo Diop du RND, qui pourtant, se targuent d’être d’ardents défenseurs des « Conclusions des Assises nationales » sur les réformes institutionnelles, de la souveraineté économique et monétaire de notre pays, et de présenter le Candidat Sonko comme celui de la «rupture avec le système » comme le préconisaient les « Conclusions des Assises nationales » ». Rien d’étonnant que ce sieur « s’étonne » (sic) des positions justes de la gauche de rupture, celle de la dignité, celle des mains propres, celle de la continuité historique du combat révolutionnaire de notre classe ouvrière et de notre peuple, celle qui s’inscrit dans la tradition révolutionnaire et communiste incarnée par Lamine Arfan Senghor, Tiémokho Garang Kouyaté, les 23 signataires du Manifeste du PAI du 15 septembre 1957, Seydou Cissokho, Cheikh Anta Diop, Cheikh Tidiane Diatta, Iba Ndiaye Diadji, le cheminot Djiby Seck, l’ouvrier thiessois Badiane Gueye, Moussa Jileen Diop, Ndongo Diagne, Birane Gaye, Assane Samb, celle de la jonction avec la rébellion de la jeunesse « saine » (dixit A. Diouf) opposée à la mal- gouvernance libérale néocoloniale,

Marx dénonçait la méthode des opportunistes de son temps qui consistait à « bombarder à la manière des singes les autres avec ses propres excréments ». C’est exactement ce que fait Ibrahima Sène de qui personne ne s’étonne aujourd’hui qu’il en soi réduit à ne plus différencier la soumission (PSE de Macky/APR/BBY) et l’émancipation (Coalition Sonko Président), le néocolonialisme qui sous-développe et mal-développe (libéraux Macky/APR/BBY) et la libération nationale qui sort le pays du sous-développement (Coalition Sonko Président).

Le « secret » de cet abrutissement mental n’est rien d’autre que la poche de l’idiot utile qui doit donner des gages à ses maîtres libéraux et impérialistes. Il n’a même pas l’excuse de ce que certains ont appelé « la maladie de la sénilité de l’âge mûr » quand on voit l’honneur et la dignité avec lesquels les doyens Alla Kane, Moctar Fofana Niang, Jo Diop, Sadio Camara poursuivent le combat libérateur et émancipateur de leur tendre jeunesse.

21/02/19

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