D’abord le Sénégal qui changé de statut géopolitique, économique et suscite un intéret majeur au plan international. Les enjeux politiques et de pouvoir sont autrement plus exascerbés depuis 2011. Les relations pouvoir/opposition plus tendues et plus conflictuelles. On l’a senti tres fort par la décision du Président Wade d’arracher un 3eme mandat en 2012. La mobilisation exceptionnelle du peuple sénégalais l’en a empeché par la voie des urnes. Les constitutionnalistes qui n’intègrent pas cette donnée, l’arrêt du 3eme mandat par le peuple sénegalais comme limite juridique et constitutionnelle à ne pas franchir, n’ont rien compris du droit et des sciences politiques.
Mars 2012, l’election du président Macky Sall, tout le monde s’était dit ça y est enfin, voilà ce rendez-vous du Sénégal avec l’histoire est le bon, parceque pour la première fois les conditions idéales sont réunies pour refonder les institutions démocratiques et républicaines, l’Etat de Droit, l’Administration, la Justice, etc. Avec la jonction d’une révolution citoyenne et des Assises nationales. On connait la suite. Rendez-vous raté du président avec l’Histoire. 2019, nous avons une situation postélectorale, dissensuelle à l’image de toutes les étapes du processus. Abdoulaye Bathily résume ce raté de l’histoire politique par les terribles termes de « sécheresse démocratique ».
DEUXIEME RENDEZ-VOUS DU PRÉSIDENT MACKY SALL AVEC L’HISTOIRE, DEUXIÈME RENDEZ-VOUS DU SÉNÉGAL AVEC L’HISTOIRE
Cette fois l’échec n’est pas permis. Aujourd’hui, le président Macky Sall est en situation au sens sartrien et existentiel du terme et il semble en avoir conscience avec son premier message apres la publication des résultats par le Conseil constitutionnel par la main tendue à l’opposition et son appel au dialogue. Est-ce suffisant pour être entendu ? Assurément non avec la réaction semi-négative de l’opposition. Parce que comment dialoguer avec Khalifa Sall en prison et Karim Wade en exil et certains opposants dans les liens de la détention. Mais aussi quels sont les termes de réference du dialogue, l’agenda, le format, les organisateurs, les modérateurs et le sort réservé aux conclusions et recommandations. Peut-être le deux après la prestation de serment, on aura des précisions sur ces questions.
L’OPPOSITION A AUSSI RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE
Parce que pour dialoguer il faut être deux. Donc si les conditions de sincérité et d’applicabilité des conclusions du dialogue sont réunies, il faut s’engager dans un dialogue qui permette une véritable refondation des institutions réoublicaines et démocratiques, une réévaluation et réexamen du système électoral et des organes de régulation. La démocratie c’est aussi repenser les partis politiques, leur démocratie interne, leurs financements et ceux des campagnes.
Le rendez-vous avec l’histoire si le dialigue ne marche pas, peut advenir par une régulation par la catastrophe, par la violence, par le chaos. Ce choix est rejeter avec force par Idrissa Seck de façon claire et nette. À Macky de jouer son avenir et l’avenir du Sénégal. Rassurer définitivement tout le monde par rapport au 3eme mandat est fondamental.
Trop de promesses non tenues et de reniements d’engagements ont nourri doutes et scepticismes dans une bonne partie de l’opinion.
Personnellement, je pense que Macky Sall sait plus que tout le monde que son intérêt et celui du Sénégal est le respect de la Constitution et donc des deux mandats.
Président Maky Sall, nous sommes historiquement dans un tournant important qu’il faut négocier avec audace, avec créativité en ayant confiance au génie du peuple sénégalais.