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Récurrence Des Incendies De Marchés Au Sénégal: La Solution Est Dans L’urbanisme

La récurrence, avec frénésie, des incendies dans les marchés urbains, fait de ce fléau un véritable problème de politique publique au Sénégal. Pour preuve, la question s’est invitée en septembre 2018 en réunion du conseil des ministres avec une directive ferme, à l’époque, du Chef de l’état à l’endroit de son Premier ministre de faire tenir dans les meilleurs délais d’un Conseil interministériel sur la question de la modernisation des marchés urbains pour d’une prise en charge urgente et durable du phénomène. Ce qui le cas échéant, n’aurait pas été le premier conseil du genre tenu sur la même question des incendies dans les marchés. Et pour cause. Les incendies dans les marchés occasionnent des dégâts matériels immenses causant des pertes et dommages pours des acteurs économiques, les collectivités et les citoyens. Ces dommages et perte du fait de l’informalité de l’activité et de l’absence d’assurance ne sont qu’approximativement et imparfaitement estimé à des millions voire milliards. Les drames sociaux sont quasiment impossibles à quantifier et sont les plus préoccupants. L’image d’un homme sinistré pleurant à chaude larme suite à l’incendie du marché Petersen faisant la tour des médias et d’une femme qui s’effondre de dépit et de douleur en sont une illustration imparfaite mais très significative. Les incendies détruisent des familles, et brisent des foyers et obturent l’avenir de beaucoup de sinistrés.

Il y a certes, une volonté manifeste de l’Etat de prendre en charge la problématique. Cependant, les nombreuses mesures prises précédemment pour lutter contre le phénomène et qui semblent d’effet moindre, doivent inviter les pouvoir publics à faire un diagnostic plus approfondie de la problématique afin de proposer des mesures durables de prévention face au risque.

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Il est courant, suite à de telle événements, de voir des tentatives d’explication rationnelles comme par exemple : – cour circuits électriques, – exposition au feu de produits inflammables gaz, parfums, – propagation du feu des foyers des restaurants et garrottes installés anarchiquement dans l’espace marchants, – il y en a même qui invoquent – les agissements des malades mentaux qui squattent les aires de marché. Quoi que disent ces explications, ils se rejoignent toutes en un point : déficit d’aménagement urbain. Oui, autant s’en accorder tout de suite, les incendies dans les marchés sont d’éminent problème d’urbanisme. De ce point de vue, les acteurs de l’urbanisme sont en première ligne, en tant que gestionnaires de la ville, pour apporter les solutions à ce fléau dans le cadre de leurs missions régaliennes de planification urbaine, de police de l’urbanisme et de règlementation de l’aménagement de l’espace urbain.

  1. En quoi les incendies des marchés relèvent-elle de l’aménagement urbain ? Quelques constats.

De manière générale, la recherche nous permet de constater que l’urbanisation massive s’accompagne de la multiplication des potentiels d’accidents et d’incendies dans les espaces urbanisés. Les espaces marchands dans les villes, du fait des défaut d’aménagement et de l’occupation anarchiques, du défaut de mise aux sont très vulnérables à l’incendies quelque’ en soient les causes. Voici quelques constats pour s’en convaincre :

  1. Les incendies de marchés documentés depuis 1993 avec l’incendie du marché Kermel de Dakar jusqu’ à la dernière en date de Petersen sont des marchés urbains, localisé dans la ville et concerne généralement des marchés situé dans des zones dans segments peuplées ou dans des quartiers anciens. Sandaga (pour vétusté), presque aucun marché en milieu rural.
  2. Les sinistres sont d’autant plus important que parfois la rapidité de l’intervention des structures en charge de lutter contre les incendies et retardé par le défaut de fluidité de la circulation, l’absence de voie aménagé pour les ambulances et les véhicules de pompiers, l’étroitesse ou souvent plus grave encore l’encombrement des voix d’accès illégalement occupés même si on leur faire payer une taxe.
  3. Même si les sauteurs pompiers viennent à temps dans les lieux d’intervention, ils ne disposent pas souvent de plan de situation des lieux pour repérer les bouches d’incendies ce qui ne leur permet d’être au maximum de leur potentialité. Le cas de l’incendie du marché Thiaroye.
  4. Il se pose souvent un problème d’accès à une source d’eau pour le l’approvisionnement des points citerne. Les espaces comme les marchés damant disposé de réservoirs, de bâches ou de piscine à proximité bien repéré pour servir de l’iceux d’approvisionnement moins éloignés. Il faut au moins 60m3/ heure pour venir à bout d’un incendie moyen en deux heures d’intervention. Certains marchés doivent bénéficier d’un programme spécial pour les doter des canalisations nécessaires. Les image de sapeur-pompier avec es bouteille de d’eau sont édifiants.
  5. La distribution des incendies l’espace, permet de dire que les espaces marchands non aménagés ou aménagés mais dont l’occupation est mal organisée sont en terme de probabilité les plus exposés aux risques d’incendie. Et plus l’occupation est dense, plus le sinistre et les dommages et pertes qu’il engendre sont importantes. Aucun centre commercial, durement aménagé n’a fait l’objet d’incendie au Sénégal. Touchons du bois.

Tous ces aspects du problème des incendies constatés ne peuvent être prise en compte adéquatement et complétement que dans le cadre de l’urbanisme à travers ces outils existants à mettre en œuvre ou d’autre inexistante mais à penser et inventer.

  1. Recommandations aux autorité en charge de la question 

 

  1. Nous invitons aux acteurs en charge de la prise en charge de la question de considérer qu’une prise en charge durable n’est envisageable que dans le cadre de l’aménagement urbains seule à même de permettre une approche holistique et une coordination de l’ensemble des parties prenantes.

 

  1. Prendre le temps et les moyens d’évaluer tous les marchés urbains du Sénégal et de produire un rapport d’évaluation qui fournit une cartographie de la vulnérabilité au risque d’incendies ainsi que des besoins spécifiques de réhabilitation et de mise aux normes et d’adapter les conclusions au Programme de modernisation des marchés urbains.

 

  1. Evaluer le niveau de prise en charge des risque d’incendies dans les documents d’urbanisme d’une part et d’autre part mettre en priorités le respect des normes de prévention des risques d’incendies dans les instructions des dossiers de permis de construire de marchés urbains.

 

 

 

Souleymane DIALLO

Géographe – Urbaniste

dialojules@gmail.com

 

 

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