Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Un Samedi Noir à Ogossagou

Un Samedi Noir à Ogossagou

L’humanité se déshumanise

Plus de 160 morts, le bilan est macabre. Le bilan est trop lourd pour que je trouve le sommeil. Ecrire mais oui puisque je n’ai que des mots après mes larmes. Ecrire pour me soulager mais écrire pour que disparaisse cette énorme boule à ma gorge.

Cruel est ce qui arrive à ce village malien où vieillards, femmes et enfants innocents qui n’ont demandé qu’à vivre ne savaient point qu’ils avaient rendez-vous avec un drame ô combien odieux, voire même inqualifiable.

Qu’est-il arrivé à l’être humain ?

Il y a quelques jours, dans deux mosquées de la Nouvelle Zélande, en pleine prière du vendredi où un terroriste oui, puisque c’est un acte de terrorisme, s’est filmé puis est passé à l’acte.

Le samedi 23 mars dernier, des chasseurs Dozos «présumés» de la tribu des Dogons ont tué et brûlé vif tout un village peul ravageant au passage tout leurs cases et vivres.

Dieu Seul notre Unique Créateur a droit à la vie d’un être humain mais quand ce dernier se veut justicier alors il y a feu en demeure.

Je vais convoquer cette célèbre citation de Nanténébella Keïta qui dit que «s‘il ne reste que deux choses à partager dans ce monde, j’enseignerais la patience et l’humanisme».

Car oui, il faudra une énorme dose de patience et d’humanisme aux rescapés et orphelins de ce massacre pour que jamais ils ne songent au pire, c’est-à-dire à la vengeance.

Où trouver les coupables ? L’accord tacite de la France.

En 2015, lors des accords d’Alger, le Mali avait consenti à se faire aider par des groupes d’autodéfense. Ce que la France, en particulier, elle aussi redoutant l’enlisement dans cette intervention qui n’en finit pas, avait tacitement entériné.

A LIRE  FAIDHERBE, DU POLYTECHNICIEN AU GOUVERNEUR DU SENEGAL

S’ensuivit la légitimation de milices, essentiellement constituées sur des bases communautaires. Des milices dont les membres n’ont suivi aucune formation. Des milices dont les membres sont autorisées à porter des armes, donc à agir sur la base des émotions et de la subjectivité. Ces milices loyalistes n’ont d’intérêt que pour la défense de leur communauté.

Le gouvernement malien n’est pas en reste.

Parmi les dispositions prises par le gouvernement, on note clairement des irrégularités.

La dissolution de la milice Dan Na Ambassagou. Beaucoup doutent de sa dissolution effective, notamment compte tenu du contexte actuel dans le Centre du Mali. «Prendre un décret est un acte, mais le faire appliquer dans le contexte actuel au Centre du Mali est autre chose, souligne le chercheur de l’Iss Ibrahim à Jeune Afrique. Je doute que l’Etat ait les moyens de désarmer cette milice dans le Centre, surtout que les facteurs qui ont poussé à la création de cette milice sont toujours là.»

Le gouvernement malien avait délivré un récépissé pour reconnaître ce groupe initialement créé pour défendre les Dogons. Mais au lieu de détenir des armes de chasse comme tous les Dozo, Dan Na Ambassagou détient, lui, des armes de guerre.

Parmi les résolutions envisageables

• Situer les responsabilités et sanctionner lourdement pour que plus jamais ceci ne se répète.

• Destituer le ministre de la Défense et des forces armées qui est incapable de la protection de ses citoyens.

• Dissoudre les milices à commencer par celle de Amadou Koufa à celle de Dan Na Ambas­sagou.

A LIRE  HALTE AU DIVERSIONNISME CONTRE-REVOLUTIONNAIRE !

J’en appelle à la sensibilité des humains de voir ce crime commis sur la terre du Mali visant certes un groupe ethnique mais avant tout des citoyens maliens mais aussi des citoyens de l’humanité.

Que Dieu ait pitié de leurs âmes.

Djibril DIAW

Citoyen errant

djibson9@gmail.com

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *