Je l’ai appris avec grande tristesse.
La tristesse surtout d’être loin et de ne pouvoir être de ceux qui l’accompagneront jusqu’au bout, jusqu’à sa demeure éternelle.
Momar savait que je savais, qui il était ; et je savais surtout ce qu’il représentait dans la profession.
Mais la distance de mes années d’éloignement et le fait d’être restés longtemps sans se voir ont fait que la sagesse lui à recommandé de prendre des précautions pour « m’aborder ».
Moi, le tout petit et jeune journaliste.
Il est passé par un de mes meilleurs amis dans la profession, Ben Makhtar Diop ci-devant Directeur de l’info du Groupe DMedias (jusqu’à son départ récent) et surtout co-animateur de l’émission quotidienne « L’essentiel » sur Sen TV. Émission qui porte encore l’ADN de Momar Seyni : il paraît qu’il était encore dimanche soir sur Sen TV pour commenter la pré-formation du gouvernement Dionne II. Je venais pour ma part, d’arriver à Paris en début de soirée de ce même dimanche, et j’y suis encore d’ailleurs pour un séjour de quelques jours.
Je disais donc que Momar a dû passer par Ben pour m’aborder, me parler, pensant qu’autrement il devait avoir à se présenter lui-même à moi.
Ça m’a gêné, j’avoue.
Je n’aurais vraiment pas été digne si je prétendais être journaliste au Sénégal sans connaître le Grand Momar.
J’ai par la suite, de sa propre bouche, compris son appréhension quand je lui ai dit le bonheur que c’était pour moi de pouvoir lui parler.
Et je m’honorais bien évidemment de son intérêt pour mon travail . . .
Il m’a confié son appréhension à complimenter aujourd’hui les plus jeunes, parce qu’on a vite pris la grosse tête.
Momar s’est réjoui qu’il y en ai encore quelques uns comme ça qui ne sont pas dans la « star system ».
Ça me va, mon Grand.
Si toi, en dépit de tout ce que tu es (tu le seras toujours) en dépit de ta contribution décisive pour le rayonnement des idées et d’une presse de qualité. Si toi, tu ne t’es pas pris pour Larry King, personne dans ce pays ne devrait bomber le torse d’être « Grand » journaliste.
A un célèbre illuminé qui t’a une fois jugé et caractérisé aux antipodes de tout ce que tu es, manifestement il ne te connaissait pas et, c’est bien dommage pour lui, tu as eu cette magnifique sagesse de ne pas lui offrir l’opportunité de voir ta colère.
Tu avais bien raison, Grand.
Nombre de tes vaillants congénères ont bien fait toute une vie, une vie bien plus méritoire, sans jamais avoir vu encore moins subir ta colère.
C’était tout toi !
Momar, j’espère juste que les confrères, que j’imagine nombreux pour te relever ce jeudi, prendront avec précision les coordonnées GPS de ta demeure éternelle pour que je puisse venir, à mon retour à Dakar, m’abreuver et m’inspirer encore de ta science.
Je ne t’oublierais pas dans mes prières, Momar.
En témoignage de compassion à l’autre Momar, Diongue, ton compère à la si bien nommée tribune « L’essentiel », et à mon ami Ben Makhtar qui savait te faire parler comme un psy avec son patient sur le divan.
A bientôt Momar, afin le plus tard possible.
Mais ce ne sera pas si désagréable finalement d’être en ascèse avec toi.
PS : Momar, je te remercie pour ta bienveillance pour n’avoir jamais réclamé que je te rende la place à l’émission « Sans Detour ».
Je t’ai remplacé une seule fois, au pif, sur demande de l’ami René Lake, tu m’as aussitôt validé et considéré que je pouvais valablement te relever.
Quel sacerdoce !
Merci de m’avoir préparé.
Je tâcherai de mériter ta confiance.
Mes condoléances René.
Et, fais-toi mon interprète auprès de toute la team SenePlus et Sup’IMax pour transmettre ma solidarité.