Depuis la réélection du Président Macky Sall au soir du 24 février 2019, c’est le branle-bas de combat au sein de l’Alliance pour la République et la coalition Bennoo Bokk Yakaar pour un jeu de positionnements.
Entre les responsables politiques revendiquant des scores importants dans leurs différentes localités, les appels du pied et les menaces à peines voilées, il était évident que le remaniement effectué le dimanche 07 avril 2019 ne pouvait être chose aisée pour le Président Macky Sall.
L’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale a suscité diverses réactions au sein de la coalition Bennoo Bokk Yakaar. Entre la joie des entrants, la déception des sortants, la stupéfaction liée à certaines nominations et les attentes des militants de la première heure, nous assistons depuis quelques jours à des velléités de fronde dans le parti comme dans la coalition, car les élections locales qui pointent à l’horizon scelleront définitivement le glas de la recomposition politique si attendue au sein de l’appareil politique de l’Alliance pour la République.
Nous pouvons comprendre la frustration de certains, mais tout le monde ne peut être Ministre, Directeur Général, Président de Conseil d’Administration ou tout simplement ‘’Recasé’’ !
Nous nous devons d’être vigilants par rapport à nos réactions et comportements, surtout à l’image que nous renvoyons aux sénégalais qui ont élu le Président Macky Sall et qui nous observent. Certes nous avons été le vaisseau qui a servi de point d’appui au Président mais tout le mérite revient au peuple souverain. Perdre cela de vue, c’est fragiliser le Président, le parti la coalition et s’exposer au durcissement du regard des sénégalais à notre égard.
Ce nouveau gouvernement qui obéit au tempo Fast Track et aux orientations définies par le Président de la République devrait en même temps être apte à aller à l’assaut des collectivités territoriales en décembre 2019.
Gardons-nous surtout de donner l’image d’un parti divisé, dont les responsables sont avides de pouvoir et de sinécures. Sinon quel est le sens de notre engagement politique ? Si les Sénégalais devaient, au lendemain de la constitution du gouvernement Macky II, penser que nous ne sommes mus que par nos intérêts particuliers, ils pourraient être tentés de nous réserver quelques surprises lors des échéances à venir.
Dès lors, certains responsables seraient plus inspirés d’accepter les décisions du Président de la République et l’aider à accomplir sa mission dans la sérénité. Ne plus être ministre n’est pas une fin en soi si l’on a un métier et que l’on est capable de donner un nouvel élan à sa carrière professionnelle. Avoir été ministre représente déjà un gros avantage sur un CV ! Rappelons le cas de Ségolène Royal, qui a créé une fondation pour continuer à servir la cause écologique, après avoir quitté le gouvernement. Donc Ministre ou rien, ne peut être un exemple pour nous jeunes responsables politiques qui sommes sur le terrain au contact des populations pour expliquer les programmes et projets du Président. Soyons plus solidaires, cultivons le sens du sacrifice et faisons part de plus de générosité.
Au Président Macky Sall,
Excellence, beaucoup de vos militants et responsables politiques sont sereins, continuent de mouiller le maillot et sont confiants quant aux bonnes décisions que vous ne manquerez pas de prendre à la base. Ils attendent de vous davantage d’attention et d’équité face aux dures réalités qu’ils affrontent sans relâche sur le terrain.
Nous pouvons comprendre la frustration de certains hauts responsables, néanmoins il faudrait tenir compte du sentiment d’injustice et d’abandon qui couve à la base, l’idée répandue étant que certains segments sont favorisés au détriment d’autres, pas forcément plus méritants ou plus engagés.
Il serait peut-être temps, Excellence, d’envisager, avant les élections locales, une forme d’Etats Généraux du parti afin que chacun se sente revigoré, allégé des doutes, frustrations et meurtrissures qui annihilent les énergies. Vous seul en avez le pouvoir et l’initiative car somme toute, les militants sont très attachés à votre personne et au parti. Ne pas agir, serait ouvrir le parti à tous les vents, aux alliances contre nature et risquer de voir les medias être l’exutoire et les arbitres de nos batailles internes lors des prochaines investitures.
Respectueusement,
Couro Wane est responsable politique de L’Alliance pour la République (APR)