L’existence d’un humain se poursuit dans le souvenir des autres. Il est le dernier rempart contre le néant absolu, c’est pourquoi il faut le cultiver car les morts ne sont vraiment morts que lorsqu’il n’y a plus personne pour penser à eux. C’est ce devoir de mémoire vis-à-vis d’une belle personne qui m’a poussé à prêter ma plume à la défense d’une noble cause : celle de la reconnaissance. Momar Seyni Ndiaye, celui que j’appelais affectueusement derrière mon ordinateur, le grand analyste politique est cet individu. Il a quitté ce monde des vivants pour rejoindre le monde éternel.
Ceci dit, le décès de l’analyste politique et par ailleurs éditorialiste de SenePlus survenu le 10 Avril 2019 m’a terriblement touché. C’est avec beaucoup de regret et de tristesse que j’ai appris son départ. J’avais le cœur en miette quand j’ai lu l’annonce sur Twitter. Alors, j’ai versé des larmes de deuil, le tout dans une aphasie totale.
J’aimais beaucoup l’homme, sa prestance mais surtout son humilité. En fait, Momar Seyni Ndiaye était un agitateur d’idées, un transmetteur de connaissances hors pair qui refusait toujours de suivre la meute dans leurs analyses parcellaires à l’heure où les débats politiques dans le pays de Senghor battent des records de médiocrité. Son esprit fécond nous gratifiait régulièrement des analyses nimbées parfois d’humour mais raffinées.
Ah ! Momar était à bonne école, c’est pourquoi il n’hésitait d’un iota à challenger ses collègues journalistes à sa maïeutique afin qu’ils accouchent de très belles idées lors des débats politiques télévisés.
L’ancien journaliste du quotidien sénégalais, Le Soleil était un journaliste pertinent avec une plume d’analyste lucide mais furieusement aiguisée contre la mesquinerie de certains de nos intellectuels et hommes politiques.
D’ailleurs, ce franc parler lui a coûté parfois dans la grande rue de l’internet, insultes et moqueries. Mais malgré ces foucades et ces imbécilités de la part des ignares, Momar Seyni Ndiaye était présent et toujours avec la bonne mine.
J’étais constamment en extase quand je l’écoutais parler de politique, d’économie parce qu’il les maîtrisait.
J’aimais aussi le voir sur un même plateau de télé avec son ami et jeune frère, Momar Diongue. Le tandem de choc. En fait, quand je les voyais, je me disais qu’aujourd’hui, on n’aura pas un foutage de gueule mais plutôt des analyses de haute intensité.
Chercheur de vérité comme le juge d’instruction, éveilleur de conscience comme l’enseignant, Momar Seyni Ndiaye restera ad vitam aeternam dans les annales de la presse sénégalaise. Sa belle plume, ses analyses lors des débats politiques manqueront grandement aux passionnés pour la bonne conduite des affaires publiques : La politique !
Le bon humour et la voix de Momar Seyni Ndiaye manqueront à SenePlus, à Momar Diongue, à la presse mais aussi aux gens anonymes qui l’aimaient profondément comme la chair de leur chair.
Puisse le Seigneur t’accorder le repos éternel et t’accueillir dans son paradis céleste.
Au revoir transmetteur de connaissances !
Ancien élève de l’EBAD/UCAD, Birane Diop est actuellement étudiant en Master Stratégies informationnelles et documents numériques à l’Université Jean Moulin Lyon 3