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Un Costume De Favori Si Lourd À Assumer

La Caf a procédé vendredi dernier au tirage au sort de la 32e édition de la Can qui démarre au mois de juin prochain en Egypte. La main heureuse ou malheureuse de Yaya Touré a mis notre équipe dans la poule C, en compagnie de la Tanzanie qu’elle n’a jamais rencontrée, de l’Algérie qui l’a toujours battue en phase finale et du Kenya, son souffre-douleur. Depuis que nous connaissons nos adversaires, des voix, autorisées ou pas, se sont élevées pour juger la poule abordable, facile, jouable. Les 15 millions d’experts, jamais avares en analyses, ne se sont pas fait prier.

C’est devenu une coutume maintenant, chaque participation de nos « Lions » à une phase finale s’accompagne d’une ferveur incommensurable. L’optimisme devient la chose la mieux partagée et les attentes sont souvent surréalistes. L’on n’hésite jamais à toujours placer l’équipe dans le lot des grands favoris. Normal, si l’on sait que l’équipe a participé à la Coupe du monde 2018 en Russie, a réussi un parcours sans faute en éliminatoire de la Can, n’a plus perdu de match officiel depuis … et, pour couronner le tout, le Sénégal est la première nation africaine au classement Fifa. Ce sont d’ailleurs ces performances qui ont valu à notre équipe l’honneur de figurer dans le pot A lors du tirage au sort, évitant du coup de croiser, au premier tour, les mastodontes que sont l’Egypte, le Cameroun, le Nigéria, le Maroc et la Tunisie.

Cette première Can à 24 équipes donne un appétit gargantuesque. Le Sénégal, encore étiqueté favori et qui caresse le rêve de dépoussiérer enfin son armoire à trophée jusque-là vide, a un bon coup à jouer. Mais le parcours de cette équipe en quatorze phases finale a révélé que le costume de favori parait très lourd à endosser. Eh oui, pas besoin de convoquer l’histoire pour se rendre à l’évidence que notre passé en Can n’est pas aussi reluisant. De 1965 à aujourd’hui, soit en quatorze participations, nos « Lions » ont toujours failli soit en quart, en demi, en finale (une fois) ou même … en match de poule. Et les Can 2008, 2012 et 2015 resteront sûrement les pires de l’histoire du football sénégalais, l’équipe étant à chaque fois éliminée après un petit tour. Des fiascos dont les cicatrices restent encore béantes.

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A l’analyse de nos résultats donc et en les comparant à ceux des nations comme l’Egypte, le Cameroun, le Ghana ou encore le Nigéria, on pourrait être amené à penser que le Sénégal ne représente pas grand-chose sur l’échiquier continental. Tout au plus, fut-il vice-champion d’Afrique en 2002 et quart de finaliste de la Coupe du Monde la même année. Les échecs successifs de l’équipe ont été difficiles à digérer pour un peuple qui est toujours resté et continue de rester sur sa faim.

L’on espère que dans deux mois, en Egypte, l’équipe saura s’appuyer sur ces échecs pour aller chercher ce titre continental qui le fuit depuis toujours. Ce sera la seule manière de répondre à la longue attente du peuple sénégalais qui escompte impatiemment connaître la joie d’une victoire finale. Avec une ribambelle de joueurs évoluant au haut niveau, l’équipe d’Aliou Cissé possède suffisamment d’atouts pour revenir avec dans ses bagages le prestigieux trophée. Sadio Mané et compagnie, qui ont une très lourde responsabilité sur leurs épaules, doivent comprendre qu’ils sont des Lions et le lion, symbole de puissance et de férocité, c’est le roi de la jungle et ça rugit fort. Ça griffe sa proie, la déchiquette avant de lui porter le coup fatal. Il doit donc régner en maître, marquer son territoire et être sans pitié face à l’adversaire. C’est cette attitude que doivent adopter nos chers « Lions », qui vont se mesurer, en terre égyptienne, à d’autres prétendants aussi féroces qui voudront leur barrer la route.

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En Egypte, les « Lions » seront donc à portée d’un rêve. Ils sont très attendus pour enterrer les espoirs de tous leurs concurrents et se parer enfin de ce titre de champion d’Afrique convoité par vingt-trois autres nations. L’équipe se doit de faire honneur à l’emblème de l’animal féroce, grandiose et majestueux qu’elle porte. Aux joueurs donc de se battre comme de vrais lions pour régner enfin sur le continent et montrer enfin que le costume de favori leur va à merveille.







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