S.L : A-t-il été facile pour vous de choisir la nouvelle équipe gouvernementale ?
M.S : Non du tout ! Ce genre d’exercice n’est jamais facile car il faut opérer des choix pour arriver à mettre en place la meilleure équipe qui soit par rapport au projet qu’on a pour le Sénégal.
S.L : Et pour ceux-là qui ne figurent plus dans l’équipe ?
M.S : Penses-tu qu’il est facile de se séparer de gens avec qui on a eu à travailler pendant longtemps ? Non ! On est même des fois habité par un chagrin quand arrive le moment de le faire. Cependant, on ne doit pas oublier que le cœur d’un homme d’Etat doit être dans sa tête. On met plus en avant l’intérêt supérieur de la Nation que toute autre considération. Ensuite, on ne peut vraiment pas mettre tout le monde dans un gouvernement.
S.L : Etes-vous au courant que certains responsables ne sont pas contents ?
Il me coupe court…
Macky Sall : Ils ne sont pas contents de mes choix ou bien parce qu’ils n’ont pas été choisis ? Il y’a une différence. Tu sais, quand j’étais en campagne à l’intérieur du pays mon regard était plus attiré par ces milliers de jeunes et ces personnes âgées qui suivaient mon convoi sous le soleil en scandant mon nom ou celui de la coalition. Au plus profond de moi-même, j’éprouvais de la gratitude pour ces gens-là qui n’ont jamais rien reçu de moi et qui d’ailleurs n’ont jamais eu la chance de me serrer la main. Qui a plus de mérite que ces gens-là ? Quand on soutient un candidat, on soutient son projet pensant qu’il propose le meilleur programme pour le pays mais pas parce qu’on pense être nommé ici ou ailleurs.
Maintenant, si c’est dans la presse que je dois apprendre que telle ou telle autre personne n’est pas contente, cela ne fait pas trop sérieux. Nous sommes dans un parti avec des instances où les gens peuvent s’exprimer en toute liberté. Pourquoi alors étaler sur la place publique sa colère ? Ne dit-on pas que le linge sale se lave en famille ? Quel est le but recherché ? C’est si pour mettre une pression sur moi alors là c’est peine perdue.
Je suis plus occupé à chercher à améliorer les conditions de vie des populations qui m’ont fait confiance une seconde fois et à inscrire le SENEGAL dans le groupe des pays émergents que de m’occuper des humeurs d’un groupe de personnes. Les sénégalais ne m’ont pas élu pour cela.
S.L : Maintenant parlons de votre parti, l’APR. A quand sa structuration ?
M.S : Structurer un parti n’est pas chose aisée car on risque de se heurter à des chocs d’ambition à tous les niveaux. Il faut avec intelligence procéder à une structuration horizontale et verticale sans créer l’éclatement du groupe. C’est pour cela que j’ai invité tous les responsables à réfléchir afin de me faire des propositions intelligentes devant aboutir à la structuration sans douleur aucune de l’Alliance pour la République.
Outre la structuration, le parti travaillera à mettre en avant l’idéologie républicaine qui la sous-tend. Tu sais, il est fréquent de rencontrer des personnes qui se considèrent comme militant d’un parti politique mais qui ont une vague connaissance (ou qui ignorent) de l’idéologie et des éléments identitaires de ce parti. Cette réalité est non seulement un frein à la cohésion interne des partis mais aussi un obstacle à l’objectif de mobilisation des masses autour des positions de ces partis dans la société. La fondation de tout parti politique et donc sa force et l’efficacité de son appareil se construisent à partir de la clarté et de la diffusion de son idéologie, de sa vision, de ses principes et valeurs auprès de ses membres, de ses sympathisants et de la population en général.
S.L : Que pouvez-vous nous dire de la suppression du poste de Premier Ministre et de ce que vous appelez « Fast Track » ?
M.S : Les deux sont intimement liés. Vous ne pouvez pas vouloir une chose et ne pas se donner les moyens de l’accomplir. La prise en charge des problèmes des sénégalais ne doit pas attendre et ne doit souffrir d’aucune lenteur. Si le Président que je suis par la grâce d’Allah veut être plus proche des dossiers et être informé à temps réel, je ne vois vraiment pas où se trouve le problème. Maintenant, on ne peut empêcher à personne de trouver dans chaque acte posé par le Président de la République des relents politiques. D’ailleurs, j’ai appelé à une large concertation autour de cette question et d’autres. Maintenant que puis-je faire si des responsables refusent de se mettre autour d’une table pour discuter des préoccupations nationales ?
Je veux juste que les choses aillent plus vite et n’oublions pas que l’emblème de notre parti est le cheval et il est temps que ce dernier fasse son « jaabal ».
S.L : Merci Monsieur le Président.
M.S : Merci Souleymane.
P.S : Ceci est un dialogue fictif avec son caractère imaginatif appartenant au domaine de la fiction.
Souleymane Ly
Spécialiste en communication
julelsly10@yahoo.fr
776516505
Share on: WhatsAppL’article Mon tête-à-tête avec le président Macky Sall (Souleymane Ly) .