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Respect Pour L’histoire Et Nos Chefs Religieux

Ici, au Sénégal, Cheikh Tidiane Sy Al Maktoub a créé le Parti de la Solidarité du Sénégal (PSS) et défendu de façon musclée sa liste aux élections législatives du 22 mars 1959. Ses adversaires du BDS, en l’occurrence les Présidents Senghor et Dia, ont été courageusement et vigoureusement attaqués durant la campagne. Le paroxysme de l’effervescence électorale a débouché sur la mort d’une personne. Dans cette ambiance électrique, le téméraire fils de Sérigne Ababacar Sy qualifia le Président Senghor de (……).

Il est inconvenant de mentionner le mot excessivement désobligeant. Cheikh Tidiane Sy a été aussitôt interpellé puis privé de liberté à Rebeuss. Coup de théâtre : L’arrangement entre dignitaires de Tivaouane et plénipotentiaires du gouvernement d’alors, a pris le dessus sur le procès. Bien des années après, Cheikh Tidiane Sy administrera encore la preuve que les marabouts sont des citoyens extraordinaires.

En effet, son Excellence Cheikh Tidiane Sy, nommé ambassadeur du Sénégal auprès de la RAU (République Arabe Unie, une entité mort-née fusionnant l’Egypte et la Syrie), est rappelé à Dakar et démis de ses fonctions, pour fautes de gestion. Sa réaction discourtoise au cours d’un entretien avec le Ministre de des Affaires Etrangères de l’époque, Doudou Thiam, est assimilable à un chef d’œuvre d’irrespect hiérarchique. L’épisode mémorable est classé sans plainte ni emprisonnement. » Ces propos de Babacar Justin Ndiaye dans sa dernière chronique publiée par le site Dakar actu sont dangereux à tous égards et peuvent allumer l’étincelle de la poudre de la foi sur laquelle repose certaines adeptes d’une des confréries les importantes du Sénégal : La tijanniya, capitale Tivaoune.

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D’emblée, M. Ndiaye s’est trompé gravement sur le nom de Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, c’est bien Al Makhtoum (pôle caché en arabe) et non AL Makhtoub. Puis, dans le corps du texte, un vocabulaire presqu’injurieux a été choisi pour des raisons volontaires ou inconnues par exemple « excessivement désobligeant » « démis de ses fonctions pour faute de gestion » « réaction discourtoise ». Ce choix de style prouve amplement que vous n’êtes pas d’une honnêteté intellectuelle incontestable. Car, tous ces faits remontent à l’adolescence du fameux chroniqueur car ayant eu lieu fin des années cinquante et début des années soixante et vous étiez adolescent. De plus, vous n’êtes pas témoin oculaire des faits encore moins un historien professionnel reconnu.

Le soubassement de ce texte repose sur des amalgames, des approximations injurieuses et une mauvaise foi choquante. Nous ignorons l’appartenance religieuse ou confrérique de notre chroniqueur, mais son patronyme jette la confusion dans les esprits vigilants : Babacar Justin N’Diaye. Quels liens entre Cheikh Béthio Thioune et ses Thiantacounes accusés de mort d’homme et l’emprisonnement un guide religieux à la suite d’élections contestées au début de l’accession à la souveraineté internationale de notre pays ? Au moins, il doit le respect pour la mémoire d’un homme d’affaires dynamique à l’origine de la première cimenterie du Sénégal (la Sococim), un éveilleur de consciences et un prêcheur hors pair toujours dans la logique mohamédienne- -dénonciation de nos tares religieuses, sociales et politiques quoi qu’il puisse lui en couter. Un intellectuel sérieux se limite à ce qu’il sait. Aucun historien sénégalais n’a encore étudié et publié sur cette période très trouble de notre histoire (événements de 1962, référendum de 1963 et la détention d’ Al Makhtoum».

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Donc, il serait plus sage de ne pas heurter les membres de la famille d’AL Makhtoum, ses innombrables talibés et amis. Cantonnez vous à votre rôle de chroniqueur qui se doit être honnête intellectuellement à défaut d’être objectif. On ignore tout de votre formation académique, mais celle du journaliste ne doit pas être pas exempte de reproches. Car, la vérification est le ba.ba de ce métier. L’humilité, la modestie, et le respect des faits restent la marque de fabrique des grands journalistes qui ont marqué l’histoire des médias durant le vingtième siècle. Jean Daniel, le directeur du célèbre hebdo français de l’ex nouvel Observateur devenu l’Observateur, à plus de 90 ans, en est l’exemple vivant. Il continue de raconter dans de brillants éditoriaux le monde et ses soubresauts déconcertants. Très modeste, il peut se vanter pourtant d’avoir rencontré d’immenses hommes politiques d’HO Chi Min à François Hollande plus récemment. Alors, du calme. Une culture même encyclopédique ne peut cacher le déficit des exigences de la collecte et du traitement de l’information. Encore faut-il l’apprendre à bonne école. L’analyse de salon nous a toujours rebutés. Nous préférons nous coltiner le réel avec les reportages, les interviews et autres. La chronique peut être un genre noble.

D’éminents confrères comme Mame Less Camara (Abdou Sow, Walf) ou Modou Mamoune Faye (le Soleil) l’ont prouvé à suffisance. M. Ndiaye semble avoir banalisé cette posture d’analyste en manquant le respect de l’équidistance des chapelles et des intérêts. Il veut dissimuler ses partis pris sous une plume qui se veut savante en racontant parfois des contre-vérités historiques. Eviter de heurter les croyances des sénégalais ou de jouer aux révisionnistes. On ne refait pas l’histoire. Ceux qui l’ont tenté comme -le fasciste Jean Marie Le Pen, premier leader du parti d’extrême français, Le Front National – ont lamentablement échoué et sont relégués dans les Poubelles de l’Histoire. Vouloir faire le buzz à tout prix ne mérite pas cette discourtoisie envers un guide religieux qui a été quand même le Khalife général des tidianes. Donc, respect. On ne s’attaque pas impunément aux croyances des gens sans en payer souvent le prix. L’histoire des religions en atteste depuis l’aube des temps. A bon entendeur…

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