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Un Football Qui Pue La Fraude

Un Football Qui Pue La Fraude

Le Jury disciplinaire de la Caf qui s’est réuni pour étudier ce cas a lourdement sanctionné le Syli, reconnu coupable de falsification des documents (passeports) d’Aboubacar Conté et d’Ahmed Tidiane Kéïta.

La tricherie était si évidente que le Sénégal n’a pas laissé passer l’occasion d’émettre une réclamation à la Caf. Les fédéraux avaient remis en question l’âge d’Aboubacar Conté et d’Ahmed Tidiane Keïta qui avaient disputé le tournoi U16 International Dream Cup 2017 au Japon et la Can U17 en Tanzanie avec deux dates de naissances différentes. En 2017, au Japon, les deux joueurs étaient nés le 13 novembre 2001 pour Conté et le 31 décembre 2001 pour Keïta. Et bizarrement en 2019, en Tanzanie, ils ont vu leur âge amputé d’une année. Cas de fraude ne pouvait être aussi flagrant. Suffisant pour convaincre les fédéraux que l’âge de ces deux joueurs avait été taillé pour leur permettre d’être éligible à la phase finale de la Can tanzanienne. Coupable de tricherie, le Syli perd donc sa deuxième place du tournoi et se voit obligé de restituer la médaille d’argent obtenue lors de cette Can.

La Guinée, disqualifiée pour la Coupe du monde de la catégorie, est également bannie des deux prochaines éditions de la Can U17. Les deux joueurs, quant à eux, ont été suspendus pour une période de deux ans. La fraude sur l’âge et le football africain, on ne le dira jamais assez, c’est une idylle qui date de longtemps et que rien n’a pu altérer. Pas même les mesures draconiennes de la Caf, encore moins l’Imagerie à résonance magnétique (Irm). Tel l’Hydre de Lerne, ce monstre à plusieurs têtes qui se régénèrent chaque fois qu’on les tranche, la problématique de l’âge réel des joueurs dans les petites catégories refait surface chaque fois, durant les grandes joutes continentales. Et les fraudes flagrantes et falsification de documents qui sont enregistrés continuent de ternir l’image du football africain. Venu assister à la finale du tournoi Ufoa des moins de 17 ans en septembre dernier, à Dakar, le président de la Caf, Ahmad, avait relevé que « la fraude sur l’âge fait partie des causes de nos contreperformances car nous trichons énormément en Afrique ». Et il n’a pas du tout tort. Mais en Afrique, les mauvaises habitudes ont la peau dure. Modifier l’âge des joueurs chez les petites catégories est devenu monnaie courante. L’on ne saurait jeter l’opprobre uniquement sur la Guinée, car en Afrique, la majorité des équipes nationales ont eu à tricher sur l’âge de leurs joueurs.

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Que ce soit le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou le Sénégal. Mais de tous les cas, celui du Bénin restera longtemps encore dans les annales. En effet, les Ecureuils qui devaient prendre part, au Niger, l’an dernier, au tournoi de la zone Ufoa B, qualificatif pour la Can U-17 Tanzanie 2019, avaient vu dix de leurs dix-huit joueurs épinglés pour tricherie sur l’âge à l’issue des tests d’Irm et aux examens cardiaques préventifs présentés par les joueurs (Pcca) et demandés par la Caf. Cette affaire de tricherie massive, considérée comme une «honte nationale» par le ministre des Sports, Oswald Homeky, avait fortement terni la réputation du Bénin et de son football. La justice béninoise s’en était mêlée et avait jugé cette affaire. Un acte très courageux. Reconnu coupable, l’ancien président de la Fédération, Anjorin Moucharaf, avait écopé de 12 mois d’emprisonnement, dont deux fermes, et les joueurs épinglés condamnés à 6 mois de prison dont un ferme. Aujourd’hui, le phénomène de fraude sur l’âge des joueurs, dans la petite catégorie surtout, continue d’inquiéter sur le continent africain. Pendant que certaines fédérations se mobilisent pour stopper ce fléau, des dirigeants, toute honte bue, se complaisent à tricher en utilisant des joueurs ayant dépassé, depuis longtemps, la limite d’âge dans l’unique but de triompher. A ce rythme, le football africain continuera toujours de puer la fraude. Un vrai cancer dont le foot aura du mal à se remettre.







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