Loin des passions enflammées et des états d’âme passagers, je voudrais, en toute simplicité, porter un témoignage libre et public sur Mme Aminata Touré, Mimi pour ses intimes, quant à la réalité de sa conviction, de son intégrité et de sa constance dans sa démarche politique. Je ne voudrais toutefois pas cacher une amitié pour elle, teintée aussi d’une certaine admiration pour son engagement et sa détermination politique. Je pense enfin que ce témoignage pourrait avoir une juste valeur, dès lors qu’elle et moi savons, et quelques autres aussi, que nous ne sommes pas engagés dans les mêmes démarches politiques.
Ce faisant, qu’elle puisse souffrir dans l’indulgence, de la divulgation publique d’un débat épistolaire personnel, que nous eûmes par voie de mails, il y a 3 ans, précisément le 3 novembre 2016. Alors, instamment et avec ferveur, je souhaitais pour elle, qu’elle s’arrache à ce que je percevais, à l’intérieur de son propre parti, comme une réelle hostilité à sa personne, menée par des coteries politiques mesquines, jalouses forcément, et surtout sournoises, qui voulaient l’empêcher de traduire en toute liberté, son engagement politique en soutien au Président de la république.
En effet, je souhaitais pour elle, que le Président de la République la propulsa comme candidate du Sénégal, à la prestigieuse station de Présidente de la Commission de l’UEMOA, quand notre pays était en bras de fer avec le Niger. L’actualité politique à cette époque, dans les pays de la sous région, en donnait de larges échos.
Bien sûr qu’Aminata Touré réunissait toutes les compétences politiques et techniques, pour mener à bien cette mission, aussi bien pour le compte de l’Union elle-même, que pour le prestige propre de notre pays. L’image du Sénégal ne pouvait que s’en renforcer davantage, dès lors qu’en la proposant comme 1ère femme Secrétaire Générale de l’Union, notre pays innovait encore, pionnier toujours en avancements démocratiques, dans cet espace régional en profonde mutation sociale et économique. Mais elle balaya… nettement et clairement cette idée, avec en bandoulière une ferme volonté de la militante, volontairement engagée à l’objectif de la réélection du Président Macky Sall en 2019. Sa conviction, déjà à ce moment là, était déjà toute faite sur la perspective d’une victoire, inéluctable à ses yeux, du candidat Macky Sall à la future élection présidentielle de 2019 ; nous étions, rappelons le, en 2016.
Et cette position qu’elle affirmait, corrélait parfaitement au autre renoncement, identique, et tout aussi ferme, d’une proposition onusienne, d’occuper la position importante de Secrétaire Général Adjoint de M. Gutierrez, lequel venait d’être élu par la communauté internationale à la tête de l’ONU. C’était encore pour les mêmes raisons de son engagement, entièrement porté à la victoire prochaine du candidat Macky Sall. Nos deux logiques, durant nos échanges ci-dessous, en ce moment là, divergeaient totalement…
Moi : « Bonjour chère amie, Suis actuellement en mission à la Cour des Comptes de l’UEMOA, pour les besoins d’un audit à la Commission. Prenant une pause de 13h, mes pensées vont vers toi…. Je veux revenir, toujours en plaidoyer ardent, pour te dire, pour insister et pour te prier, que tu comprennes, mon Dieu !!!, que la Présidence de la Commission de l’UEMOA, est une porte d’avenir pour toi. Une forte intuition me dit, que ce sera une porte-destin, pour notre pays et pour notre sous région. Mais tu as semblé répondre à mon sms prétextant que ce serait renoncer à un combat politique que tu as choisi librement. Mais je pense que NON!!!
Au contraire, je crois, que ce serait là aussi, un autre chemin pour ton même combat politique, sauf que celui là, emprunte une bifurcation par biais d’une organisation internationale d’intégration de nos pays. Ce sera, j’insiste, une station transitoire pour 5 années au moins, ou 10 ans au plus, pour la réaffirmation nationale et internationale de ta vraie dimension politique. Alter Ego, tu le seras de tes pairs chefs d’Etat de la sous région, et tu plongeras au cœur des politiques économiques de l’intégration régionale. Te connaissant, je te crois vraiment en bien meilleure position que quiconque, pour conduire, depuis la Commission de l’UEMOA, l’intégration avec la CEDEAO, perspective inévitable à terme.
Position de temporisation et d’attente, tu ne renonces surement pas à la politique de ton pays, mais tu auras choisi une stratégie, qui pour moi, te densifiera, te fécondera, tout en te protégeant de la politique politicienne, hélas, tellement nocive aux meilleurs des hommes et femmes politiques de nos pays. J’ai cette lecture de la trajectoire d’autres hommes politiques de la sous région, le malien M. Soumayla Cissé avec l’UEMOA à Ouagadougou, dont le destin politique national dans son pays est en cours, M. Yayi Boni avec la BOAD, qui lui a pu réussir le sacre suprême chez lui, après deux mandats successifs à la station BOAD à Lomé. Demain, en outre, les enjeux de l’intégration des nos Etats pèseront encore plus dans les politiques nationales et dans les débats nationaux…. et moi, je vois te bien et te souhaite pleinement, partie prenante de ce mouvement d’avenir. Je crois enfin que c’est aider d’une autre façon, avec fidélité et abnégation, ton Président M. Macky Sall. C’est là, l’humble avis d’un ami….
ELLE : « Non !!! Mon cher ami, je te remercie pour ton soutien et tes vœux, mais j’ai fait un choix délibéré, d’être ici au Sénégal, « bien droite dans mes bottes », pour me battre en vue de la réélection du Président Macky Sall en 2019. C’est la continuité d’une vision et ‘d’un combat que je mène sans faiblesse depuis 2012. Je ne veux pas y renoncer, et ne crois surtout pas que je suis malheureuse pour cela. En politique, l’engagement personnel et la démarche à moyen et long terme doit procéder d’une claire vision, basée sur des convictions fortes. Peu importe les avatars du parcours, ce qui compte en définitive, c’est que la trajectoire soit maintenue, et fermement. Je crois sincèrement que nous sommes dans la bonne direction. Ce n’est donc pas maintenant que je vais abandonner le terrain et tout laisser tomber, et partir ailleurs. Non, je ne le ferai pas ». Malgré mon insistance, elle, toujours polie, et pour faire court, me répondait pour conclure cet échange,
ELLE : « Bon, cher ami, nous en reparlerons un jour… ». Trois années sont passées, je veux reconnaître aujourd’hui, par ce témoignage puisé dans nos échanges, comme elle m’y invitait d’en parler un jour
MOI : « Eh !! Oui… chère amie, tu avais bien raison ».
ELLE, suite et pas fin de son engagement en cours:
« Je voudrais remercier le Président de la République Macky SALL pour la confiance qu’il m’a renouvelée en me nommant Présidente du Conseil Économique, Social et Environnemental. Je lui renouvelle mon engagement, ma loyauté et à ma détermination à remplir cette nouvelle mission». Morale dans cette histoire, il faut l’emprunter à Albert Camus : Madame Aminata Toure, UNE FEMME AUTHENTIQUE.