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Vigilance !

La jeune Bineta Camara (tuée à Tambacounda par un proche de son propre père, voilà juste une huitaine de jours) ! L’ancienne 5ème vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Fatoumata Matar Ndiaye, égorgée dans la banlieue dakaroise par son propre chauffeur, Samba Sow, en fin mai 2017 !

Une autopsie qui révèle que la jeune Coumba Yade serait morte à Hersent (Thiès) d’un traumatisme du rachis cervical avec fracture, sur fond d’abus sexuel en ce mois de mai ! Encore.  La liste des abus faits aux femmes est loin d’être exhaustive. Chaque jour, les médias rapportent dans leurs pages de faits divers, des meurtres, agressions, viols etc. Principale victime : la gent féminine.

Le comble, c’est qu’on entend rarement, très rarement même, le ministre de l’Intérieur, garant de la Sécurité publique, condamner ces actes ignobles perpétrés par des maniaques sur nos femmes, nos mamans, nos sœurs et surtout nos enfants. Il semble plus préoccupé par la recherche d’un «messie» devant driver le dialogue national d’où il a été récusé par l’opposition.

Quid des Procureurs ? Là aussi, il est rare de voir le Chef d’un Parquet régional monter au créneau pour s’adresser aux populations, via la presse, comme il est de coutume dans tous les pays normaux et dits démocratiques. Sauf bien sûr dans des dossiers politiques. Tirons donc le chapeau à Demba Traoré, Procureur de Tambacounda, suite aux violences ayant fait deux morts dans sa localité lors de la campagne de la présidentielle de 2019.

Mais, le plus abracadabrant, c’est le traitement médiatique qui est fait de ces sujets sur les plateaux de télévision. Personnellement, je refuse de croire que l’âge d’or du journalisme a existé dans notre pays. Toutefois, je dois admettre que notre profession vit les plus sombres heures de son histoire. N’ayons pas peur des mots : elle va…à vau-l’eau ! Particulièrement, au niveau de nos télévisions. En plus du mimétisme qui est en passe d’être érigé en règle, avec le copier-coller à tout va, le casting des présentateurs et autres animateurs laisse à désirer. Désormais, la règle semble la même : «sois belle, c’est tout !». La beauté et/ou la plastique priment sur la compétence, jusque dans nos séries télévisées à travers lesquelles des coquilles vides s’invitent tous les soirs dans nos salons. Aucune formation, ni sur le tas, encore moins dans les établissements. Elles quittent les planchers pour atterrir sur les petits écrans, martyrisant la langue de Molière et celle de Kocc. Et dire que nos hommes politiques se bousculent pour se faire interviewer par ces nymphes. Allez savoir le pourquoi du comment. En tout cas, ce n’est pas pour éclairer l’opinion publique sur certains dossiers brûlants qui auraient pourtant mérités des conférences de presse, ou une question d’actualité devant l’Assemblée nationale. Mais, ainsi va le Sénégal. Ne soyons donc pas étonnés que certains puissent entacher notre «commun vouloir de vie commune», en jouant avec trois irrédentismes qui menacent la stabilité de n’importe quel pays au monde. L’irrédentisme régional, l’irrédentisme religieux et enfin, l’irrédentisme ethnique. Notre pays a failli frôler le chaos avec le premier. Mais nous avons su démontrer à la face du monde que notre devise : «Un peuple. Un but. Une foi» est plus qu’un simple slogan. Depuis quelques temps, des fanatiques tentent de saper la quiétude de notre extraordinaire pays.

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Après l’affaire Penda Bâ, celle de l’ISJA (Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar) impose une certaine vigilance. D’où l’obligation qui incombe aux médias de jouer leur rôle de vigie, de se conformer à leur posture avant-gardiste. Nous devons nous ériger en sentinelle. L’information est certes devenue de la marchandise, mais nous ne devons pas être gagnés par le sensationnel, l’exploitation des peurs, le stéréotype, l’émotion, la complaisance et le silence. Combattons cette avalanche de stigmatisations en extirpant la mauvaise graine. Il y va de la survie de notre profession.







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