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Pour Toutes Les Binta Camara, Contre Les Hypocrisies !

Pour Toutes Les Binta Camara, Contre Les Hypocrisies !

Tout à nos fanfaronnades, on se voit plus beaux qu’on est ; plus vertueux alors que nos actes et comportements dessinent le contraire ; on se dit croyant, voire pieux, alors que nous sommes les plus grands pécheurs devant l’Eternel ; on plaide la droiture alors qu’on ment comme des arracheurs de dents et que, souvent, trop souvent, notre rapport au bien publique est d’une légèreté coupable. Bref, nous sommes, nous vivons dans une société d’hypocrisies.

Nos larmes de pleureuses, nos indignations aussi sélectives qu’éphémères, nos hauts-le-coeur face aux crimes des nôtres, nos crimes, définissent une société de …faussetés, d’hypocrites assumées, de mensonges intégrés comme des vérités. Violences, viols, meurtres, bref toutes ces violences qui relèvent de l’état animal qu’on pense, non, qu’on espère, plus encore, qu’on conjure, tout cela, ces « déviances » là, sont notre humanité.

Quand une société, à force d’altération de son être profond, fondateur, se dissout dans les oukases de prétendues valeurs religieuses, pourquoi elle ne secrèterait pas des gens qui ont grandit dans les mensonges. D’une prétendue supériorité morale et physique ; de celui par qui lequel la femme ira au paradis ou en enfer selon qu’elle aura été l’esclave ou non de son maître de mari. Pourquoi une telle « dé-éducation » ne formaterait-elle pas des esprits pour qui, les violences, les viols, la déshumanisation des femmes, relèveraient de décrets et droits devins ?

C’est dans les familles d’abord, les écoles (toutes les écoles) qu’on « dispense » (que je déteste ce mot !) une éducation qui fait du petit garçon un petit monstre aux comportements « masculins », c’est à dire, violent et violeur en puissance vis-à-vis des jeunes filles qui deviendront les victimes expiatoires de leurs frères à qui on a attribué (octroyé) le permis de brimades, oppression, voire de tuer si on résiste à leurs envies de viols.

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La petite fille balaie, fait le ménage et le linge, la popote pour toute la famille (en générale très élargie), celle à qui on ne demandera pas son avis (pourquoi on lui reconnaîtrait cette humanité ?) pour lui imposer des co-épouses auxquelles (jusqu’à quatre) son homme et maître a droit du fait « d’autorisations divines ». Souvent, trop souvent, presque toujours, on oublie la condition : « si tu peux (économiquement), et surtout, si tu peux mettre les quatre sur le même pied d’égalité ! Or, aucun humain ne peut garantir et prétendre à cette « égalité » vis-à-vis de « ses épouses-esclaves ». Même entre ses enfants, il arrive qu’un parent ait plus d’ « amour » que l’autre, que les autres. Nous parlons là de liens de sangs et non de choix, désir-décision de vie commune, d’amour qui n’est pas filiale.

Si tu peux ! Si tu peux subvenir à tous leurs besoins (matériels et sexuels) de la même manière ; si tu peux prendre en charge correctement les produits de tes semences et non les « fabriquer » et puis les confier, les jeter à la rue, ou les mètre en gage (cage) chez l’usurpateur, l’usurier, le marabout, marchand de jeunesses et à l’occasion, violeur et pédophile.

L’hypocrisie de ces « parents » qui, sous prétexte de « nos valeurs », de  « nos traditions », d’une « morale »  puisée dans des délires religieux, voire dans des interprétations utilitaires pour les hommes, ces parents donc, ruent dans les brancards quand on suggère de considérer leurs enfants comme des êtres humains et qui donc, doivent connaître leur corps, son fonctionnement, ses organes leur usage, leur utilité, mais aussi leur nocivité, donc d’introduire cette éducation là, cette formation là, cette ouverture d’esprit-là.

Il se trouve même des imbéciles drapés dans des réputations surfaites d’intellectuels, …d’ex révolutionnaires, de toujours (hélas) leaders d’opinions, qui justifient le viol par le chômage ! Sur quelle étude sociologique ou statistique s’appuie-t-il pour assener de telles contre vérités, de telles monstruosités ? Parce que, en dehors de statiques fiables, les comptes rendus de presse et d’audience ne tracent pas de tels profils de violeurs, tortionnaire de femmes. 

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Ils sont ouvriers, paysans, maçons, pêcheurs, enseignants (instituteurs ou professeurs), cadres, hauts fonctionnaires, ministres, députés et même chefs d’Etat, vrais et faux marabouts, médecins dans le secret de leurs cabinets, mêmes des PCA qui se tapent des bagnoles de 46 millions alors que leur société est incapable de payer les salaires à temps, de s’acquitter des cotisations sociales (Ipm, Ipres), on trouve ces salopards partout dans cette société d’hypocrisies. Oui, on trouve ces prédateurs un peu partout dans les ténèbres et pénombres d’une société qui se croit policée alors qu’elle se comporte comme le dernier des incultes !

Une société où de dangereux obscurantistes, prédateurs, qui se terrent le jour et sortent de son terrier quand un être humain en tue un autre, pour toutes les raisons possibles (détraqués ou saints d’esprits), pour nous chanter le retour de la peine capitale comme antidote aux pulsions de violences, viols, voire de mort. Courageusement, ils invoquent DIEU, pour entuber la populace, enfumer son esprit et justifier en vérité leurs penchants sanguinaires ! Ce sont des rebuts de l’Histoire et falsificateurs des Saintes écritures.

Il est cependant illusoire de croire qu’on peut solutionner la question des violences faites aux femmes, et toutes les autres violences du reste, par des gadgets produits des émotions devant la barbarie humaine. Oui, l’humain peut être barbare, sanguinaire, sauvage, tueur ! Il est très rarement ange, et plus souvent le diable.

Non, on ne fera pas l’économie d’une éducation réformée où on n’apprend plus différemment la vie en société aux jeunes filles et aux jeunes garçons ; 

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On bannira les exégèses à l’emporte pièces des saintes écritures destinées à perpétuer la supposée « mâle supériorité-domination » ; on éduquera filles et garçons dans une fraternelle égalité et mutuel respect. Bref, l’humanité et ses attributs positifs se fabriquent dans la famille, l’école (les écoles), les traditions positifs et non dans la nostalgie des archaïsmes de temps révolus.

L’Etat s’acquittera de son rôle de régulateur et de formateur impartial des citoyens. Il dispensera l’éducation et la formation. Des filles et des garçons de la même façon, sans discrimination ; ses démembrements, forces de sécurité, de répression et de justice montreront le même respect pour les hommes comme pour les femmes. Ils s’abstiendront de traitement selon le sexe, les réflexions sexistes, voire dégradantes dans leurs services. 

Bref, une société qui ne ferme pas les yeux sur ses tares, ne promeut pas filouterie, vols, détournements. Une société d’humains, égaux devant elle, sans petits monstres ni fillettes futures esclaves.

Notre société est-elle capable d’une (de) telle(s) révolution(s) ? Peut-elle trouver en elle, dans ce qu’elle a de mieux comme valeurs non corrompues, le courage de faire face à ces tares et dérives pour nettoyer ses déchets …sociétaux ? Quoi qu’il en soit, il est évident qu’aucun raccourci juridique ou barbarie légale ne résoudront nos problèmes de société.

Pour paraphraser l’autre, l’humanité ne se pose que les questions dont elle a les réponses. J’ajoute que les solutions à nos problèmes de société se trouvent dans cette même société ; dans le génie humain. Utilisons-le à bon escient. Avec bien sûr, une très bonne et grosse dose de courage politique et sociale face à l’obscurantisme des obscurantistes, aux vraies-fausses pesanteurs supposées immuables.

dndiaye@seneplus.com







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