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L’oir Noir Du Sénégal

L’oir Noir Du Sénégal

Il m’a fallu plus d’un mois à lire cet essai parce que j’étais à cheval sur plusieurs choses mais aussi je voulais prendre le temps nécessaire afin de comprendre les analyses et propositions émises dans ce bouquin. D’abord, à coups de modestie, d’humilité, de générosité, d’engagement, de compréhension des éléments de ce sujet, l’auteur force le respect. Ce faisant, je ne pouvais pas lire ces papiers en diagonale. 

D’emblée, ce livre de Fary Ndao, ingénieur géologue, essayiste au surplus engagé politique, composé de 259 pages et scindé en neuf chapitres, propose un cadre de réflexion générale sur les énergies fossiles découvertes dans le sous-sol sénégalais.

En effet, le sujet de ces nouvelles découvertes de ressources géologiques au large de Sangomar, Saint-Louis et Cayar, soulèvent beaucoup de passions auprès du peuple sénégalais. Ce qui pousse même les profanes qui ne connaissent d’un iota le secteur pétrolier et gazier d’en discuter.

Alors, ce livre est un bréviaire qui édifie le commun des sénégalais sur la première source d’énergie dans le monde. A cet égard, dans le premier chapitre intitulé « généralités sur l’énergie », le spécialiste de surcroit connaisseur du domaine, nous explique grâce a un langage simple, ouvert et accessible aux profanes « a quoi ça sert l’énergie ? », « les produits dérives de l’énergie », « les qualités intrinsèques de l’énergie ».

A titre d’exemple sur les points énumères dans ce chapitre : « l’énergie nous permet de transformer le monde qui nous entoure. Elle se conserve au cours du temps mais sa qualité se dégrade irréversiblement ».

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Par ailleurs, dans le second chapitre qui porte le nom de ces nouvelles découvertes à savoir le « pétrole » et le « gaz », Fary explique dans la plus grande sobriété l’origine du pétrole et du gaz naturel.

En d’autres termes, il nous dit que le pétrole (du latin petra, pierre ou roche et oleum, huile) est une énergie primaire. C’est un compose naturel liquide qui contient plusieurs hydrocarbures tels que l’essence, le gasoil, le kérosene, le butane, le naphta, etc.

Pour ce qui est du gaz naturel à ne pas mélanger avec le gaz butane, est une énergie fossile ne résultant pas de la transformation d’une autre énergie, etc. Ensuite, dans le chapitre cinq qui aborde le point sur la « législation pétrolière au Sénégal ». Fary met en exergue six aspects dont on peut citer quelques-uns :

– « la législation pétrolière au Sénégal est composée d’un code pétrolier, de son décret d’application et d’un contrat type. »

– « le régime de partage de production est privilégie par l’état du Sénégal qui signe des contrats de recherche et de partage de production (CRPP) avec un contractant composé de Petrosen et d’une ou plusieurs compagnie (s) pétrolière (s).

– « l’état n’investit pas dans l’exploitation. Au sein du contractant, ce sont les compagnies pétrolières internationales qui assument le risque d’exploration. Petrosen, avec son « carried interest » de 10%, ne paie rien durant cette phase mais peut aller jusqu’a 20% en cas de découverte. L’état reste le propriétaire des hydrocarbures qui sont découverts par le contractant avec qui il partage la production. » Si nous allons dans le chapitre huit, l’auteur alerte la puissance publique sur les questions de « transparence », des « reformes et utilisation des revenus ».

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En effet, ces ressources géologiques non renouvelables découvertes dans certains pays d’Afrique ont été la plupart du temps utilisées à d’autres fins sans que ses retombées économiques puissent impacter l’ensemble du corpus avec en toile de fond les gouvernes (le peuple).

Et le Sénégal n’est pas épargné par cette maladie de la gestion financière défectueuse de ses pouvoirs publics. L’or noir en Afrique a souvent été source de malversations, de corruptions avec les dessous-de-table. « toutes ces pratiques peuvent se reproduire au Sénégal car malgré les efforts déclarés et parfois mis en œuvre (Itie), le terreau administratif et politique demeure favorable a la corruption. »

C’est sous ce rapport, qu’il invite l’état à adopter une politique de transparence en mettant en œuvre des réformes rigoureuses car l’état doit être transparent sur les contrats qu’il signe avec les compagnies pétrolières opérant au Sénégal.

En sus de cela, Fary exhorte l’état sénégalais à disposer d’outils numériques sous sa main pour mieux informer et ceci en temps réel car aujourd’hui le numérique est entré dans nos vies, dans nos maisons, bref dans nos entreprises et on doit se l’approprier.

Enfin dans le dernier chapitre intitule, je cite : « préparer le Sénégal au monde de demain », le diplômé de l’IST de l’université de Dakar et de l’université Claude Bernard Lyon 1 appelle l’état sénégalais et la société civile à se pencher sur cette question primordiale.

En effet, le pétrole et le gaz possèdent une double dimension :

  • Primo, une dimension politique car c’est une démarche purement territorialisée et du coup ils sont soumis au contrôle de l’état.
  • Secundo ils ont une dimension économique et écologique.

    Grande consommatrice de ressources en eau et en énergie, l’industrie pétrolière et gazière se voit soumise a des normes environnementales. C’est pourquoi, il est opportun de faire un saut vers les énergies vertes notamment l’énergie solaire.

    Ceci pourrait être une aubaine in fine un desserrement de l’étau pour notre politique énergétique. 

La Senelec connaitra moins de problèmes de distributions d’énergie électrique.

En somme, comme il l’a écrit noir sur blanc dans la quatrième de couverture « ce livre permet a chacun de plonger dans les arcanes d’une industrie méconnue du grand public ». 

Sans être prétentieux, je suggère ce papier aux citoyens, universitaires, politiques mais surtout aux journalistes.

Je ne crois pas à la maladie hollandaise, je crois plutôt à la mauvaise gestion de nos ressources naturelles. Mais j’espere que les recettes tirées de ces ressources non renouvelables seront utilisées en bon escient et investis dans des secteurs porteurs. 







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