C’est parti ! 552 joueurs, répartis dans 24 équipes, se disputent la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019 durant cette 32e édition, la première à rassembler un plateau aussi élargi.
Tout au long de ce mois de compétition, la magie du ballon rond dictera sa loi. Les joueurs seront élevés au rang de légende ou de dieu. Des victoires tiendront à des miracles. Des défaites résulteront de coups du sort. Des larmes couleront. La joie cohabitera avec la déception. Le sang giclera même, par moments. Mais au soir de la finale, une seule équipe soulèvera le trophée. Les Sénégalais ou supporters de l’équipe nationale de football ne connaissent pas encore cette sensation : voir leur équipe favorite remporter un titre continental ou mondial.
En 14 participations à la CAN, en effet, les «Lions» ont essuyé six éliminations au premier tour (1965, 1968, 1986, 2008, 2012, 2015) et échoué cinq fois au stade des quarts de finale.
Les seuls souvenirs du Sénégal ne font référence qu’à une finale en 2002 au Mali (perdue aux tirs au but devant le Cameroun) et à des quatrième place en 1990 en Algérie et 2006 en Égypte.
Treize 13 ans après la «petite finale» perdue face au Nigeria, les «Lions» reviennent sur les rives du Nil. Aliou Cissé et ses «soldats» ont l’occasion, cette-fois, de garnir la vitrine du Sénégal d’un trophée continental.
Sur le papier, le Sénégal est la meilleure équipe africaine. Avec des joueurs de classe mondiale dans tous les compartiments du terrain (des buts à l’attaque, en passant par la défense et le milieu), il a tout pour vaincre la «malédiction».
Le peu qui nous a toujours manqué, nous l’espérons d’Aliou Cissé, «l’aboyeur» de l’épopée de 2002. Au-delà de la tactique et du maniement du ballon (que nos joueurs ont et savent faire), nous avons besoin qu’il leur insuffle l’âme de guerrier.
Eh oui, si dans les films de sport, on utilise souvent le cliché de l’entraîneur aux paroles inspirantes avant une grande compétition, celui dont le discours démarre doucement, plein de mots de motivation, et qui se termine invariablement par des cris d’énergie par tous les joueurs, c’est parce qu’il y a bien une raison. Ces scènes font ressortir les vraies qualités d’un grand entraîneur : motivation, inspiration, passion, cœur et âme d’équipe.
Si j’avais en face de moi Aliou Cissé, je lui dirais que le profane que je suis sais qu’un bon entraîneur est celui qui aide ses joueurs à devenir de meilleurs athlètes, de meilleures personnes.
Je lui dirais qu’un grand entraîneur a les mêmes qualités qu’un bon parent : l’écoute, le respect, la compassion, l’engagement, l’empathie, l’humour, la patience, la communication, un caractère positif et de la flexibilité.
Je lui dirais qu’un bon coach est celui qui sait créer de l’émulation entre ses joueurs et être en mesure de comprendre très vite sur qui il peut s’appuyer pour transmettre de l’enthousiasme à l’équipe.
Je lui dirai que dans les sports, ce qui compte le plus, c’est le côté guerrier, l’agressivité. Beaucoup de sportifs gagnent d’abord avec leurs tripes. Il faut toujours croire en soi, même quand les circonstances sont défavorables. Les efforts sont toujours récompensés.
Je lui dirais qu’un bon coach est celui qui valorise ceux qui montrent l’exemple par leur travail. Cela crée une émulation positive et soude une équipe.
Si j’avais en face de moi Aliou Cissé, je lui dirais enfin que j’ai envie au soir de la finale de la CAN entendre Sadio Mané dire : «Aliou Cissé est un manager très spécial. (…) C’est un coach qui aime ses joueurs, il est là pour ses joueurs. En même temps, il responsabilise ses joueurs. Nous, les joueurs, sommes prêts à tout pour lui ! On se défonce sur le terrain pour lui. Que ce soit à l’entraînement ou en match, on s’arrache pour lui. C’est un coach qui te donne envie d’aller à la guerre». Les mêmes mots que Sadio Mané avait tenu à l’endroit de son coach à Liverpool, au lendemain de sa consécration pour le « Onze d’Or 2019 ».
Si nous réussissons à avoir ce Aliou Cissé là, la CAN 2019 est à nous !