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EntrÉe Frauduleuse De Locafrique Dans Le Capital De La Sar

EntrÉe Frauduleuse De Locafrique Dans Le Capital De La Sar

Au moment où les Sénégalais s’offusquent du scandale de la cession des licences d’exploitation du pétrole, un autre scandale est en train de se dérouler au niveau de la Société Africaine de Raffinage (SAR). Sans que personne n’en pipe mot. 

En effet, sans appel d’offres, l’Etat est en train de céder la majorité du capital de la SAR à l’établissement financier Locafrique. Le dernier numéro de Jeune Afrique paru cette semaine évoque la question sous le titre  » Hydrocarbures : le sénégalais Locafrique s’offre la SAR ». 

En soi, la prise de parts majoritaire dans le capital de la SAR par une entreprise sénégalaise n’aurait soulevé aucune question si la procédure était transparente de bout en bout. Malheureusement, l’arrivée de Locafrique dans le capital de la SAR s’est opérée dans la plus totale opacité. 

Jeune Afrique écrit à ce sujet « entré dans le capital de la Société africaine de raffinage en 2017, Khadim Bâ, patron de l’entreprise spécialiste du crédit-bail, est aujourd’hui en passe d’en prendre le contrôle. » 

Le magazine panafricain indique qu’à 35 ans, « Khadim Bâ est sur le point de remporter son pari après plus d’un an de suspense« . « À la fin de juin, l’homme d’affaires devrait contrôler 51 % du tour de table (moyennant 70 millions d’euros, soit environ 46 milliards de francs CFA) de la très stratégique Société africaine de raffinage (SAR).

Des questions légitimes méritent d’être posées. Quels sont les avis de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) sur cette décision de cession de parts de l’Etat du Sénégal ? Pourquoi aucune communication publique n’a eu lieu par rapport à la privatisation de cette entreprise, un des fleurons de l’économie sénégalaise d’avant la découverte du pétrole ?  

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Ce qui est bizarre, c’est la date d’entrée de Locafrique dans le capital de la SAR, année 2017, soit après la découverte du gaz et du pétrole. Les autres bizarreries sont relatives au fait que contrairement à la pratique courante, la SAR n’a pas été évaluée par un cabinet réputé pour déterminer son prix de cession, comme ce fût le cas de la Sonacos au début des années 2000, après la survenue de la première alternance. 

La règle est qu’aucune entreprise ne peut-être cédée sans une évaluation exhaustive. Dans le cas de la SAR, le ministre de l’Énergie Makhtar Cissé est interpellé pour dire aux Sénégalais quand est-ce que l’évaluation de la SAR a été effectuée et par quel cabinet d’expertise ?

L’arrivée de partenaires stratégiques financiers dotés de puissants moyens dans le capital d’une entreprise du secteur pétrolier est certes à saluer. Mais, faudrait-il que cette entrée dans le capital soit réalisée de façon transparente, surtout qu’il s’agit dune entreprise publique. En effet, le nouvel arrivant peut venir avec des moyens financiers et un apport important dans le management. 

La question qui se pose aujourd’hui est pourquoi l’Etat du Sénégal n’a pas opéré une ouverture de capital transparente pour la SAR ? Des investisseurs sénégalais, entreprises comme personnes physiques, seraient alors entrés dans le capital de l’entreprise publique à privatiser. Par ailleurs, un appel public à l’épargne grâce à l’actionnariat populaire aurait permis à la SAR de s’ouvrir aux sénégalais.  

C’est dire que l’État du Sénégal n’a pas pris l’option d’une gestion transparente. Cette privatisation avec l’entrée de Locafrique dans le capital de la SAR est suspicieuse car elle est intervenue après la découverte du pétrole et du gaz. Pourquoi le choix de Locafrique ? Pourquoi subitement vouloir donner la majorité du capital à cette entreprise privée ? Le gouvernement doit fournir des réponses.

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D’aucuns pensent que le choix de Locafrique s’est justifiée parce que la SAR était en difficulté. C’est une explication biscornue. En réalité, un cahier de charges aurait pu être dressé ainsi qu’une procédure de cession rendue publique. Et les parts à céder reviendraient alors à l’entreprise ayant fait la meilleure offre.  

Sur ce point, c’est le mutisme du FMI et de la Banque Mondiale qui est plus que suspect. Ces deux institutions ont préconisé les procédures transparentes de cessions d’actifs publics. 

Pourquoi dans le cas précis de la SAR, c’est subitement l’omerta ? Nous attendons leurs réponses argumentées et celles du gouvernement aussi. Le ministre de l’Énergie Makhtar Cissé est interpellé. Nous osons croire que nous aurons de réponses claires et précises sans faux-fuyants. 







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