Tous les analystes du football sont unanimes à regretter l’absence de Kara Mbodji dans la défense sénégalaise. Papis Djilabodji, Kara Mbodji étaient de très belles promesses dans la défense sénégalaise au regard de leurs apparitions généralement étincelantes. Le premier, psychologiquement atteint, par sa « radiation » sournoise en équipe nationale, a du mal à retrouver son moral d’antan. Depuis qu’il a été ostracisé par l’entraineur pour des raisons encore mystérieuses, il n’arrive même plus à s’imposer dans un club européen. Le second, avec un jeu de tête remarquablement efficace aussi bien en défense qu’en attaque, s’est lui aussi vu fermer les portes de l’équipe nationale pour des raisons purement subjectives.
La liste des victimes de la rigidité de l’entraineur est longue, mais on lui trouve toujours des excuses parce qu’il « fait des résultats » ! Et quels résultats, si on tient compte de la valeur de cette équipe dont il tient les rênes depuis quelques années sans jamais convaincre vraiment ! On ne peut pas bâtir une équipe nationale « NATIONALE » et se permettre la désinvolture dont ce monsieur fait montre dans son rapport avec ses hommes. Personne n’a dit que la rigueur n’est pas salutaire en équipe nationale, mais ce que dénoncent certains chroniqueurs dans son attitude peut se résumer ainsi : l’injustice peut, à elle seule, provoquer le désordre dans un groupe. La base première d’une équipe nationale conquérante, c’est la grandeur d’âme de son entraineur, sa capacité à transcender certains petits incidents. Les états d’âme sont les pires ennemis des leaders et ce, aussi bien dans le domaine politique que dans celui du sport : on ne gère pas les hommes par ses émotions. Un entraineur dont on dit qu’il a « ses joueurs » pose problème, d’autant qu’il ne fait pas de résultats !
Nous ne parlons pas de football, nous ne n’y connaissons guère, mais nous savons lire les faits : Aliou Cissé n’a toujours pas réussi à bâtir une équipe nationale avec un esprit conquérant. Nous regardons le football, et derrière la technique, nous percevons des hommes avec leurs choix et leurs comportements. C’est sous cet angle que nous tentons de comprendre pourquoi, malgré la palette de joueurs exceptionnels que nous avons, notre entraîneur n’a jamais réussi à insuffler à son équipe un projet de jeu clair et un mental de fer qui font en général la force des grandes équipe ?
Les chroniqueurs sportifs les plus rigoureux dans ce pays ont toujours dit que le Sénégal mérite un entraineur de classe mondiale et Dieu sait qu’il y en a dans ce pays. Mais le problème, ce n’est ni Aliou Cissé, ni les joueurs, c’est notre pays avec ses mœurs extrêmement fumistes, complaisantes, magouilleuses,… Il suffit, dans ce pays d’avoir des faiseurs de nom, des lobbyistes, dans la presse pour avoir de la légitimité. D’entraineur adjoint d’une équipe olympique, qu’il n’a pas d’ailleurs bâtie, Aliou Cissé est bombardé entraineur national : Dieu est juste ! Et le résultat est là : une équipe totalement liquéfiée aussi bien sur le plan physique que sur celui mental. C’est ce qui arrive lorsqu’on occupe une station par imposture et qu’on s’en sert pour régler des comptes. On ne peut briser des carrières de façon aussi injuste et espérer des résultats fameux. Il y aura tôt ou tard un retour de bâton lorsqu’on abuse du pouvoir au point d’en faire une affaire personnelle.
Notre pays est une grande imposture à cause d’une caste de flagorneurs, adeptes du « samba mbayaane », qui nous impose une culture incompatible avec la performance et la rentabilité sur la base de la valeur intrinsèque des hommes. Comme Macky Sall, notre entraineur ne sait pas voir le caractère transcendant et quasi divin de la faculté de décider pour un groupe d’hommes. Notre culture est infectée par la tricherie, le mandarinat éhonté, et des pratiques comploteuses. Le Sénégal est le seul pays où on peut transformer le démon en ange.