TEL PÈRE, TEL FILS
Faure Gnassingbé (Togo)
) Il commence sa carrière politique comme député au sein du Parlement togolais pour la circonscription de Blitta, sous l’étiquette du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT). Il est ensuite nommé ministre des Travaux publics, des Mines et des Télécommunications du gouvernement de Koffi Sama le 29 juillet 2003. Sa nomination en tant que président de la République était déjà prévue, en raison du mauvais état de santé de son père. En décembre 2002, Gnassingbé Eyadema avait fait amender la Constitution du pays, avec entre autres mesures, l’abaissement de l’âge nécessaire pour être président, de 45 à 35 ans, âge qu’avait son fils à cette époque. Ceci aurait permis à Faure Gnassingbé de se présenter à l’élection présidentielle de 2003 au cas où Eyadema ne pourrait se présenter. À la suite du décès de son père, le 5 février 2005, et d’un coup d’État constitutionnel soutenu par l’armée, Faure Gnassingbé devient président après avoir été élu président de l’Assemblée nationale.
Joseph Kabila (République Démocratique du Congo)
Fils du président Laurent-Désiré Kabila, tombeur de Mobutu Sese Seko, il succède à son père après son assassinat, le 16 janvier 2001, au cours de la deuxième guerre du Congo. En 2006, il est élu au second tour de l’élection présidentielle. Il est réélu en 2011 tandis que son principal adversaire, Étienne Tshisekedi, conteste les résultats. En 2016, alors qu’il ne peut se représenter pour un troisième mandat, il ajourne sine die l’élection présidentielle qui devait avoir lieu, provoquant une crise politique. Le 25 janvier 2019, Félix Tshisekedi (fils d’Étienne Tshisekedi) lui succède durant la première alternance pacifique dans l’histoire du pays. Les conditions dans lesquelles se déroule cette alternance sont cependant très controversées en raison de forts soupçons de fraude électorale et de “deal” pesant sur l’élection présidentielle de 2018. Il est suspecté de vouloir continuer à diriger le pays dans l’ombre.
Ali Bongo Ondimba (Gabon)
Fils du président Omar Bongo, Ali Bongo Ondimba est ministre de la Défense de 1999 à 2009. Il est élu chef de l’État en 2009, puis réélu en 2016. Ces deux élections sont contestées par ses opposants. Mais, le 24 septembre 2016, Ali Bongo est proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle, présidée par sa belle-mère, Marie-Madeleine Mborantsuo, avec 50,66 % des voix, suivi de Jean Ping avec 47,24 % des suffrages. Le 24 octobre 2018, alors que sont dévoilés les résultats officiels des élections législatives de 2018, largement remportées par le parti au pouvoir, Ali Bongo est hospitalisé à Riyad, en Arabie saoudite, officiellement pour une “fatigue sévère” due à du surmenage. De nombreux journaux de la presse internationale avancent qu’il a été victime d’un accident vasculaire cérébral (Avc) ou d’un œdème cérébral. Le 7 janvier 2019, une unité de soldats mutinés, prétextant l’état de santé d’Ali Bongo, en convalescence après un accident vasculaire cérébral, prend brièvement le contrôle de Radio Gabon et transmet un appel au soulèvement, dans une apparente tentative de coup d’État. Cette insurrection échoue le même jour ; sur cinq mutins, deux sont tués et les autres arrêtés. Le 15 janvier 2019, Ali Bongo assiste à l’investiture des nouveaux ministres, en fauteuil roulant. Le 25 mars, il retourne au Gabon.
Bachar el-Assad (Syrie)
Bachar el-Assad est un homme d’État syrien. Il est président de la République arabe syrienne depuis le 17 juillet 2000, date à laquelle il a succédé à son père, Hafez el-Assad. À la mort du président Hafez elAssad, le Parlement amende la Constitution pour abaisser l’âge minimum pour la candidature à la présidentielle, qui passe de 40 à 34 ans. Bachar el-Assad est promu deux jours plus tard Général en chef des forces armées syriennes par le viceprésident Khaddam, qui assure alors l’intérim à la tête du pays. Le Parlement le propose comme président de la République le 25 juin 2000. Il promet de mettre en œuvre des réformes économiques et politiques en Syrie, et est élu président de la République par un référendum qui s’est tenu le 10 juillet 2000.
Jean-Claude Duvalier (Haïti)
Jean-Claude Duvalier, dit “Baby Doc” ou “Bébé Doc”, est reconnu président de la République d’Haïti de 1971 à 1986, après la mort de son père, le Dr François Duvalier, surnommé “Papa Doc”, car il était médecin et homme politique haïtien devenu président de la République d’Haïti de 1957 à 1964, et président à vie de 1964 à sa mort en 1971. Jean-Claude Duvalier est reconnu président de Haïti de 1971 à jusqu’à son renversement en 1986. Son règne fut marqué par la corruption et l’utilisation de milices privées, les “tontons macoutes”, de triste réputation. Jean-Claude Duvalier maintient un train de vie fastueux, incluant un mariage ayant coûté, en 1980, deux millions de dollars américains, et accumule des millions de dollars en s’impliquant dans le trafic de drogue ainsi que d’organes ou de corps d’Haïtiens morts. Les relations entre Haïti et les États-Unis s’améliorent sous la présidence de Duvalier-fils, pour plus tard se détériorer sous l’Administration Jimmy Carter, puis pour seulement s’améliorer sous Ronald Reagan, notamment à cause de l’anticommunisme de la famille Duvalier. Mais en 1986, Jean-Claude Duvalier est lâché par les États-Unis, alors que le mécontentement populaire contre son régime s’accroît. Confronté à la révolte, Jean-Claude Duvalier est contraint de quitter son pays et se réfugie en France. Le 16 janvier 2011, il revient à Haïti, après 25 ans d’exil, en déclarant qu’il revient “pour aider le peuple haïtien”. Le jour suivant, il est arrêté par la police haïtienne, faisant face à de possibles accusations de détournement de fonds. Le 18 janvier, Jean-Claude Duvalier est accusé de corruption. Il lui est interdit de quitter le pays en attendant son procès à Portau-Prince. Après trois refus de comparaître, il se présente pour la première fois devant la cour d’appel de Port-au-Prince, le 28 février 2013. Puis, en février 2014, la cour d’appel de Port-au-Prince a finalement décidé que Jean-Claude Duvalier pouvait être jugé pour “crimes contre l’humanité”, estimant les faits “imprescriptibles”. Mais en octobre de la même année, Jean-Claude Duvalier meurt d’une crise cardiaque sans avoir pu être jugé.
MOI, FILS OU FILLE DE PRÉSIDENT
Fils, filles ou frères de présidents de la République, même s’ils n’ont pas pu accéder au poste de leur père, ils ont néanmoins occupé, malgré eux, la scène médiatique ou judiciaire.
Karim Wade (Sénégal)
Karim Wade est le fils d’Abdoulaye Wade, ancien président de la République. Dans le cadre de son DESS, il a effectué son stage de 6 mois à Paris, à la Société de banque suisse qui lui propose dans la foulée un poste de cadre au département Fusion-Acquisition, qu’il occupe pendant un an, avant d’être recruté à Londres par la banque d’affaires UBS Warburg, une filiale de l’UBS (en 1998 la Société de banque suisse fusionne avec l’Union de banques suisses pour former l’UBS). Ses activités se situent dans le secteur des mines, dans le conseil à plusieurs gouvernements africains, mais aussi en relation avec des sociétés multinationales telles que De Beers (diamants), anglo-américain (mines) ou Texaco (pétrole).Après l’accession de son père à la magistrature suprême, il effectue de fréquentes navettes entre Londres et Dakar, puis décide, en 2002, de s’installer au Sénégal pour travailler dans l’Administration de son père. Jusque-là chargé de dossiers plutôt techniques, Karim Wade franchit une étape, lorsqu’en juin 2004, il est nommé président de l’Agence Nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI), avec pour mission de préparer et d’organiser le onzième sommet de l’OCI devant se tenir les 13 et 14 mars 2008 à Dakar. Il est nommé conseiller personnel du président de la République, chargé de la mise en œuvre de grands projets, avant de gravir les échelons, les uns après les autres. Au plus fort de son hégémonie, le ministre d’Etat Karim Wade a eu à cumuler les ministères des Infrastructures, de la Coopération internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports aériens et de l’Énergie. Ce super-ministère lui a valu le surnom de “ministre du ciel et de la terre”. Candidat malheureux à l’élection municipale de Dakar en 2009, accusé par l’opposition et la clameur publique d’être le principal bénéficiaire d’un “projet de dévolution monarchique du pouvoir”, Karim Wade est revenu de son propre gré au Sénégal pour se mettre à la disposition de la justice de son pays. Jugé par une cour spéciale, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), il est incarcéré à partir de 2014 pour “enrichissement illicite et détournements de fonds” et gracié en 2016 par le président de la République, Macky Sall, tout en restant condamné à payer une amende de 138 milliards de francs CFA. Aussitôt élargi de prison, Karim Wade est conduit à l’aéroport, pour être exilé à Doha, à bord du jet privé du procureur général de Qatar. Maintenant, aussi surréaliste que cela puisse paraître, Karim Wade a eu droit à un plaidoyer de “l’avocat de la défense” Macky Sall, alors Premier ministre du président Abdoulaye Wade : “On ne peut pas refuser à Karim Wade qui est un Sénégalais comme n’importe lequel des Sénégalais, ce n’est pas par ce qu’il est de teint clair qu’il n’est pas Sénégalais. C’est Karim Meïssa Wade, il s’appelle, fils de son père. Pour quoi il n’aurait pas droit à assumer une fonction publique au Sénégal. Dans un passé très récent, le président Senghor avait son neveu dans le gouvernement, ça n’a pas choqué. Adrien Senghor était son fils, il a fait un travail, il n’y a pas eu de problème. Le président Diouf avait son propre jeune frère dans le gouvernement. Nous n’avons jamais remis en cause ce principe, ce n’est pas parce qu’on est jeune frère du président de la République ou on est fils d’un président qu’on ne peut pas travailler dans son entourage. C’est un faux problème.
Aliou Sall (Sénégal)
Frère cadet du président Macky Sall, Aliou Sall, ancien journaliste pigiste qui noircissait les colonnes du canard WAL FADJRI où il touchait tout juste 50 F CFA la ligne, d’après les révélations de feu-Sidy Lamine Niasse, et qui a eu à travailler après au Bureau économique de l’ambassade du Sénégal en Chine, sous le magistère du président Abdoulaye Wade est, aujourd’hui que son grand frère est devenu le chef de l’Etat du Sénégal, l’un des plus grands cumulards du pays à côté de Mamadou Racine Sy. Aliou Sall est le maire de Guédiawaye, président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) qui est l’actionnaire principal du pavillon aérien sénégalais Air Sénégal, administrateur à la Banque de Dakar (BDK), directeur général de Sahel Aviation. Ouf ! Excusez du peu. Aliou Sall, inconnu au bataillon avant que Macky Sall ne soit devenu chef de l’Etat du Sénégal, est un personnage très controversé, aujourd’hui très encombrant pour son grand frère de président de la République, car empêtré dans plusieurs affaires scabreuses. En février 2016, réagissant aux accusations de Birahim Seck du Forum Civil le soupçonnant de blanchiment d’argent avec la constitution de la Banque de Dakar (BDK), coïncidant “miraculeusement” avec la découverte d’hydrocarbures au Sénégal, Aliou Sall avait pété un câble : “Quand Birahim Seck dit que la Banque de Dakar (BDK) appartient à Timis Corporation, il a menti. Il ne peut apporter de preuves sur ses allégations. Ce sont des mensonges. C’est lâche”. Les accusations portées contre Aliou Sall dans l’affaire PETROTIM dans le cadre de contrats de recherche de partage de production entre l’Etat et PETROTIM pour les blocs Cayar off-shore profond et Saint-Louis off-shore profond sont très graves : corruption, concussion, conflit d’intérêt, délit d’initié. Après avoir plastronné et crié sur tous les toits qu’il allait déposer une plainte contre la journaliste Mayeni Jones, auteure du fameux reportage et son employeur, BBC, Aliou Sall s’est par la suite dégonflé comme un ballon de baudruche percé, en décidant finalement de faire un recours non juridictionnel par voie de requête auprès du médiateur de la chaine britannique.
Alaa Moubarak (Egypte)
Le “golden boy” et sémillant Alaa Moubarak est un homme d’affaires égyptien et l’aîné des deux fils du président égyptien déchu, Hosni Moubarak, et de sa femme, Suzanne Moubarak. Il se tient “sous le radar”, contrairement à son plus jeune frère, Gamal, et ne tente pas la politique, préférant les affaires. Alaa Moubarak est condamné à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics alloués à l’entretien des palais présidentiels. Alaa Moubarak est cité dans l’affaire des Panama Papers en avril 2016. Le 15 septembre 2018, il est arrêté en compagnie de son frère Gamal Moubarak et cinq autres personnes. Ils sont accusés de “manipulations boursières” effectuées lors de transactions de titres de la banque Al Watany Bank of Egypt. En effet, ils auraient réalisé, lors de ces transactions, des profits illégaux de 500 millions de livres égyptiennes (25 millions de dollars). Le 20 septembre, un tribunal égyptien a ordonné sa libération conditionnelle contre le payement d’une caution de 100000 livres égyptiennes
Pape SAMB