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A L’ATTENTION DU MINISTRE ABDOU LATIF COULIBALY

Depuis l’avènement du régime de Macky Sall, les erreurs de communication se multiplient ; les unes plus graves que les autres. Finalement, ces erreurs sont révélatrices d’un comportement d’arrogance ou d’ignorance. Tenez ! On est en 2013, le ministre de la promotion de la bonne gouvernance, chargé des relations avec les institutions, Monsieur Abdou Latif Coulibaly, dans le cadre de l’affaire qui avait opposé la cimenterie Dangoté à la famille de feu Serigne Saliou Mbacké (Paix à son âme), ex-Khalife général des mourides, le verbe haut, s’était fendu d’un « sâlawlou » de tonnerre en sortant son fameux « le sieur Saliou Mbacké ». Il s’en est suivi un grand tollé avec des secousses telluriques qui avaient fait vaciller les fondations du palais présidentiel. « Un manque de considération », avaient crié des membres de la communauté mouride, le ministre Abdou Latif Coulibaly avait même reçu des menaces de mort.

Dans une tribune de haute facture, Monsieur Fallou Cissé, Conseiller en Développement communautaire avait tenu à recadrer le ministre Abdou Latif Coulibaly en dénonçant « le trop plein de suffisance de certaines personnes qui entourent le président de la République qui, normalement, devait jouer un rôle de premier plan dans une communication irréprochable du palais. En suivant Latif sur le plateau de la RTS, beaucoup de Sénégalais étaient profondément touchés par un propos suffisamment révélateur de la nature  du  porte-parole  du  Gouvernement. « Le sieur Saliou Mbacké« a dit Latif, sans gêne (sinon, il allait rectifier). Latif doit être à mesure de dire tout ce qu’il a envie de dire dans le respect des croyances et de la foi des autres, sans choquer  des millions de personnes, à moins qu’il ne cherche délibérément à prouver et démontrer que « les marabouts sont des citoyens ordinaires «. Il ne  suffit  pas  d’être  un  directeur d’une grande école de journalisme pour être un bon communicateur. Je  pense  qu’il est temps  que  nos  intellectuels  se  décomplexent, reconnaissent et utilisent certaines valeurs culturelles non-écrites mais parfois beaucoup plus efficaces que le droit avec ses lois et autres règlements enseignés dans les plus grandes écoles. 

Par exemple, la matérialisation d’un seul adage wolof : « xulóo amul ñakk waxtaan a am « (il n’y a point de conflit mais seulement un manque de communication),  vaut  plus  que  beaucoup  de textes de lois. Car, tous les conflits finissent  autour d’une table. Au Sénégal, il y’a des valeurs à préserver quelles que soient les turpitudes  des  circonstances.  Je  n’ai  jamais entendu un musulman dire «Thiandoum« ou «Théodore« ou «Jacques Seck«. Je n’ai pas non plus entendu un seul Chrétien dire «Abdoul Aziz Dabakh«, «Mansour Sy«, «Saliou  Mbacké«  ou  «Fallou  Mbacké«.  Par cette appellation ostentatoire et déplacée, «Saliou Mbacké«, beaucoup de personnes sont meurtries, pas par fanatisme, mais par soucis d’équilibre ».

Un manque de révérence à l’égard des prophètes

Six ans après cette bourde monumentale, le même Abdou Latif Coulibaly remet ça, plus grave cette fois-ci encore, car l’irrévérence touche le Prophète de l’Islam, Seydina Mouhamed (PSL). En effet, à peine repêché de justesse après le naufrage de l’infortuné El Hadji Hamidou Kassé, emporté par les courants de son intervention sur TV5 suivie de celle sur AFRICA RADIO, déjà Monsieur Abdou Latif Coulibaly engage la polémique. Alors qu’il avait été viré lors de la formation du premier gouvernement du président Macky Sall post-réélection, Monsieur Abdou Latif Coulibaly n’a pas eu à broyer du noir pendant longtemps, la « sortie de route » de Kassé lui ayant permis un retour aux affaires aussi prématuré qu’inespéré alors que beaucoup le prenaient pour englouti par les eaux pour toujours. Mais, que n’a-t-il fait pour marquer sa ré-exhumation que de traiter les gens d’« incultes » et de blasphémer. Voici ce que Monsieur Abdou Latif Coulibaly, tout nouveau ministre et porte-parole du président de la République, enfilant la robe d’avocat d’Aliou Sall, a déclaré sur les ondes de la RADIO FUTURS MEDIAS (RFM) : « J’ai entendu des incultes dire qu’Aliou Sall ne devait pas jurer sur le Saint Coran parce que tout le monde n’est pas musulman dans ce pays. Ils ignorent que quand on jure de cette manière, on ne jure ni sur Mouhamed (sic.), ni sur Jésus (sic.), ni sur Moussa (sic.) ; mais on jure devant Dieu qui est Unique. Dieu nomme tous les hommes qui croient aux religions révélées ». Tout le monde aura remarqué le manque de révérence à l’égard des prophètes ci-dessus cités, toisés dans ce passage comme on le ferait pour un simple quidam. Monsieur Abdou Latif Coulibaly apostrophe lesdits prophètes comme s’ils avaient gardé les vaches ou fait les 400 coups ensemble. Monsieur Abdou Latif Coulibaly nous sert ici, de façon on ne peut plus désinvolte, des « Mouhamed », « Jésus » ou « Moussa ».

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Ce manque de respect à l’égard du Sceau des Prophètes, Seydina Mouhamed (PSL), est d’autant plus incompréhensible et impardonnable que Monsieur Abdou Latif Coulibaly porte un patronyme qui est un des 99 noms d’Allah : Al Latif, اااااا qui signifie « le doux », « le compatissant », « le plus subtil », « le très raffiné », « le bon », « le bienveillant ». Ma foi, des postures que Monsieur le ministre gagnerait à adopter pour son grand bien. Dans un document intitulé « Les noms et les surnoms du Prophète  (PSL) dans le Coran », disponible sur la Toile, on est un peu plus édifié sur la façon (correcte) d’interpeller les saints, à commencer par le prophète Mouhamed (PSL). Il y est dit que dans le noble Coran, le noble Prophète de l’Islam (PSL) est nommé par des noms et des surnoms différents. En ce qui concerne le prénom du Prophète, son nom est enregistré sous deux formes : «Ahmad« et «Mohammad«. Le prénom «Ahmad« n’est pris qu’une seule fois dans le Coran (Sourate LXI, verset 6), tandis que le prénom «Mohammad« est répété à quatre reprises (sourate III, verset 144 ; sourate XXXI; verset 40 ; sourate XLVII, verset 2 ; et sourate XLIII, verset 29).

Par ailleurs, dans les récits coraniques, le Coran fait allusion aux noms de plusieurs prophètes. Cependant, il paraît qu’il y a une différence entre l’appellation des autres prophètes et celle du vénéré Prophète de l’Islam (SA). Il est certain que les prophètes étaient tous interpellés par Dieu, mais il est intéressant de savoir que dans le texte coranique, les expressions telles que « Ô Prophète« ( اا اااا ااااا( ou « Ô messager« ( اا اااا اااااا ( ne sont utilisés que pour le vénéré Prophète de l’Islam (PSL). En effet, il semble que dans la vision coranique, ces deux interpellations sont exclusivement réservées au Prophète de l’Islam (PSL). Dans le noble Coran, les autres prophètes sont souvent interpellés de la façon suivante : « Ô Jésus« (sourate III, verset 55), « Ô Yahya« (sourate XIX, verset 12), «Ô Moïse« (sourate XXVII, versets 9 et 10), et « Ô Adam« (sourate II, verset 33). Or, nous ne trouvons jamais l’interpellation « Ô Mohammad« ou « Ô Ahmad«; dans le noble Coran. Penelope Brown et Stephen C. Levinson estiment que le respect de la politesse s’exprime par le mode d’interpellation d’une personne en utilisant son prénom. Mais il paraît que cette règle ne correspond pas à l’interpellation du Prophète de l’Islam (PSL). Pour expliquer ce phénomène, nous pouvons dire que l’usage des prénoms du Prophète de l’Islam (SA), c’est-à-dire «Ahmad« et «Mohammad« est un moyen, dans le noble Coran, pour insister sur la personne du Messager de Dieu, afin qu’aucun autre individu ne puisse prétendre occuper sa place et se mettre à son rang.

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Dans le verset coranique où se trouve le prénom «Ahmad«, le Coran nous indique que le Prophète de l’Islam avait été déjà présenté dans la Torah et dans l’Evangile. Il s’agit donc d’un rappel pour dire que les Juifs et les Chrétiens connaissaient déjà le messager de Dieu et qu’ils reconnaissaient l’avènement du dernier messager de Dieu. Dans le verset 157 de la sourate III, nous lisons : «Ceux-là qui suivent le messager, le prophète gentil qu’ils trouvent en toutes lettres chez eux dans la Thora et l’Evangile«. Pourtant, il faut savoir que cet usage du prénom n’a pas été constaté, lorsque le texte coranique interpelle le Prophète de l’Islam (PSL) par le prénom «Mohammad«. Penelope Brown et Stephen C. Levinson disent que l’interpellation d’une personne par son surnom ou titre est un signe du respect et de politesse, dû au pouvoir ou à la distance sociale. Or, un tel usage n’existe pas dans le noble Coran pour interpeller le Prophète de l’Islam (PSL), car Dieu est supérieur à tout et il est le plus puissant, comme nous le dit le saint Coran : «Il n’y a rien qui Lui soit semblable«. (Verset 11 de la sourate XLII).

Par ailleurs, il faut admettre que la question de la distance sociale relative n’intervient pas non plus dans l’interpellation faite par Dieu à Son messager dans le texte coranique. En réalité, il n’y a personne qui soit considéré comme étranger et inconnu pour Dieu. Par conséquent, l’usage d’une interpellation de politesse pour marquer cette distance sociale est exclu dans le noble Coran. Nous lisons dans le noble Coran : «Nous sommes plus près de vous que votre veine jugulaire«. (Verset 16 de la sourate L) Par conséquent, les deux facteurs du pouvoir ou de la distance sociale ne peuvent pas expliquer l’usage des interpellations telles que « Ô Prophète« ( اا اااا اا ) »messager Ô « ou ) ااااا اااا اااااا ( dans le noble Coran. Il semble alors que dans les cas où le Prophète de l’Islam (PSL) est interpellé par «prophète« ou «messager« le texte coranique met directement l’accent sur la mission du Prophète de l’Islam pour enseigner la vérité aux humains.

C’est la raison pour laquelle, il a été considéré comme supérieur aux autres humains. C’est dans ce contexte que le noble Coran respecte les règles de politesse à l’égard du Prophète de l’Islam (PSL) et appelle les gens à respecter le Messager de Dieu : «Ne traitez pas l’appel du Messager comme vous faites, entre vous, de l’appel des uns aux autres«. (Verset 63 de la sourate XXIV). Selon les linguistes, lorsque l’on souhaite exprimer son respect pour la personne à qui l’on adresse la parole, il faut respecter certaines règles linguistiques pour exprimer la politesse. Quand nous interpellons une personne par son prénom, nous insistons en fait sur l’intimité avec la personne interpellée. Lorsque nous interpellons une personne par son nom ou son surnom ou titre, nous insistons évidemment sur les facteurs tels que le pouvoir et la distance sociale.

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Abdou Latif Coulibaly, aujourd’hui laudateur et thuriféraire du président Macky Sall

Avec toute cette arrogance vis-à-vis de guides religieux respectables et qui drainent des millions de fidèles prêts à tout pour préserver leur honneur et leur dignité, Monsieur Abdou Latif Coulibaly doit faire très attention en mesurant son langage, en pesant et en soupesant la teneur de ses propos. Surtout que sa langue a souvent fourché et que la consultation de la VAR ne lui est pas très favorable si l’on se rappelle que c’est le même Abdou Latif Coulibaly, aujourd’hui laudateur et thuriféraire du président Macky Sall au point de faire maigrir et mourir de jalousie le fantasque Farba Ngom, griot attitré de Macky Sall, qui disait dans une autre vie que : «Macky Sall  ne peut pas être un président de la république, car il n’en a ni l’envergure politique, ni l’envergure intellectuelle«. Il n’est pas exagéré de dire que Monsieur Abdou Latif Coulibaly, ancien journaliste, habitué aux écarts de langage, devrait se racheter une conduite discursive, mais aussi s’employer à fond pour éviter d’être logé à la même enseigne que ses confrères de CHARLIE HEBDO, du nom de ce canard autoproclamé « journal irresponsable », réputés pour leur irrévérence et leurs caricatures envers le Prophète de l’islam (PSL). Piètre consolation, Monsieur Abdou Latif Coulibaly peut s’estimer heureux de ne pas être seul dans l’hérésie.

On se souvient que Souleymane Jules Diop, dans une vidéo virale qui avait enflammé la Toile, avait eu à rapporter des propos prêtés à Jean Paul Dias dans laquelle ce dernier aurait dit que « Junior » (sic.) et lui prenaient ensemble le whisky. Outre l’appellation inconvenante de « Junior » à l’égard de feu-Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine (Paix à son âme), le caractère odieux de ce document avait heurté les consciences. Mais, grand seigneur et magnanime, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, du haut de sa mansuétude, avait accepté de recevoir son insulteur, tout penaud, et de lui accorder son pardon, sans manquer de prier pour lui avant son départ. Ce qui n’est pas sans rappeler le pardon de Serigne Touba aux toubabs, nonobstant les exactions, les maltraitances et les tentatives d’humiliation que le Cheikh a subies de la part de ces derniers. Quelle leçon de grandeur et de dépassement qu’on doit donner en exemple et en modèle achevé à tous ces « kilifa » revanchards à souhait, qui sont très prompts à embastiller leurs adversaires politiques pour la moindre peccadille. Regardez mon doigt.

papeaasamb@gmail.com







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