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Quelle Analyse Fait-on Des Résultats Issus Des Examens ?

Quelle Analyse Fait-on Des Résultats Issus Des Examens ?

Malgré les multiples difficultés rencontrées dans leur carrière par les enseignants, ces derniers se sont résignés en décrétant une année scolaire avec zéro perturbation. Une façon de montrer leur patriotisme et engagement dans l’exercice du métier qu’ils considèrent comme un sacerdoce. Toutefois, il a été remarqué au Sénégal que les années scolaires d’accalmie sont souvent synonymes de mauvais résultats durant les examens de fin d’année. Ainsi, cette situation mérite d’être diagnostiquée par l’ensemble des acteurs du système éducatif sénégalais. C’est fort de ce constat que nous nous interrogeons sur les origines de ces mauvais résultats. Pourquoi donc les résultats sont médiocres cette année ? Comment peut-on expliquer ce bas taux de réussite aussi bien au Bac qu’au Bfem et éventuellement au Cefe ? N’est-il pas temps de revoir l’évaluation dans son ensemble ?

Voilà autant de questions qui mériteraient des solutions afin de faire de notre système éducatif une école de qualité aux résultats escomptés.

D’emblée, la responsabilité doit être imputée à l’Etat. En effet, le faible taux de réussite à l’examen du Bac est une politique du gouvernement du Sénégal qui vise à réduire le nombre de bacheliers. L’Etat, étant dans l’incapacité d’orienter les nouveaux bacheliers, est obligé de corser les épreuves. L’illustration la plus parfaite est le nombre d’étudiants renvoyés du privé pour une dette de 16 milliards. Abondant en ce sens, cette tendance baissière des résultats se justifie par les épreuves hors programme, souvent proposées à l’examen. Comme en atteste l’épreuve de Mathé­matiques de l’examen du Bfem 2019. D’après les informations glanées, la même erreur est revenue à l’examen du Cefe en Langue et communication, où un texte inadapté a été choisi. Dès lors, compte tenu de cette situation, il urge donc de laisser le soin aux enseignants, craie en main, la latitude de choisir les épreuves pour éviter de pénaliser les apprenants.

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Ensuite, ce faible taux de réussite trouve ses origines dans la largesse des programmes enseignés à nos élèves. Ainsi, ces programmes sont trop vastes. En guise d’exemple, nous pouvons citer des chapitres enseignés en 3ème et qui n’ont aucune importance pour l’apprenant. Exemple : «L’impérialisme dans le reste du monde et conflits et révolutions au 20ème siècle (révolution chinoise, révolution russe)». Ces leçons citées ci-dessus n’ont aucune utilité pour nos élèves. De grâce, chers inspecteurs généraux de l’éducation, il est urgent de réformer le programme afin de supprimer ces leçons qui ne font que bourrer nos apprenants.

En outre, l’autre élément qui est à l’origine de la baisse des résultats est les dates retenues pour l’organisation du Bfem. Ces dates sont jugées très éloignées. C’est la raison pour laquelle la plupart des élèves désapprennent durant cette période, parce que déjà plongés dans la ferveur des vacances. Par ailleurs, il est important de revoir le calendrier des examens de fin d’année, surtout celui du Bfem.

En plus, l’évaluation telle que nous la faisons doit être revue. A ce niveau, il faut comprendre que l’examen coïncide généralement avec la fin d’un cycle. Cela dit, le type d’évaluation adapté est donc une évaluation terminale. Ce type d’évaluation est un processus qui démarre depuis l’installation des compétences, le choix des épreuves, le critère de notation (barème de correction) et l’évaluation proprement dite. Toutes ces phases sont importantes dans une évaluation et mériteraient d’être prises en compte.

Ces quelques remarques constituent les points saillants de notre réflexion. Cependant, nous devons rappeler que nous n’avons ni la prétention de critiquer, encore moins de faire un étalage de connaissances. Ainsi donc, nous aurons la grande modestie de recevoir vos critiques et suggestions pour une école sénégalaise de qualité.

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Elimane SENE

Ancien SG Régional de Louga

Membre du Ben du Saemss

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