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Finances Et Gestion Publiques: Aux Origines Du Malaise économico-social

L’économie sénégalaise est fortement tributaire du moindre choc exogène, surtout portant sur les produits pétroliers. Une augmentation de un (1 dollar) sur les prix du pétrole sur le marché mondial, équivaut à une charge financière de quelques 50 milliards de FCFA en moyenne sur nos finances publiques. Entre 2012 et 2018, les cours du baril étaient autour de 50 dollars (prix plancher) et 70 dollars (prix plafond). Contrairement, à la période 2005 – 2010 où le prix du baril de pétrole oscillait entre 140 et 160 dollars où le Sénégal était sur le qui-vive (émeute de l’électricité, hausse des prix, etc..); sur la période 2012-2018, le baril de pétrole était entre 50 et 70 dollars. Donc, le Gouvernement du Sénégal, a pu se faire quelques  »réserves financières ».

Mais malheureusement, au lieu d’investir une partie de cette  »réserve financière » et d’épargner l’autre partie en provision pour faire face à la moindre hausse des produits pétroliers dont le Sénégal est extrêmement vulnérable, le Gouvernement du Sénégal a presque tout (ré)investit dans les Grands Travaux (TER, Modernisation des Cités religieuses, construction de nouvelles Universités, les infrastructures routières, la subvention des prix pour juguler toute hausse des prix, etc…) d’une part et d’autre part, les dépenses sociales (CMU, Bourses familiales, ect….).

Le résultat, en 2019, le Gouvernement a dépensé presque tout ce qu’il avait en  »réserve ». Dans le même temps, les Grands travaux pour lesquels l’Etat s’est coupé les veines, ne sont pas encore prêts pour au moins dégager un cash flow alors qu’il va devoir faire face aux répercutions de la hausse des produits pétroliers sur les six derniers mois. L’équation est sèche comme un rapport.

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En Economie, particulièrement en Finances et Gestions publiques, trois possibilités s’offrent à l’Etat, en de pareilles situations, pour faire face:

1- Un Ajustement structurel (Yalla Na Niou Si Yallah Mousseul)

2- Une Hausse généralisée des prix sans que le pouvoir d’achat  »les revenus » n’augmente, on parle alors d’inflation généralisée ( C’est la CATASTROPHE).

3) L’Endettement indirect-Le Marché financier (emprunt obligataire  »Places Boursières ») ou alors l’Endettement direct (Partenaires financiers, Banques de Développement). Seulement, sur ce point, le Sénégal a atteint son plafond et sur un budget de 4.000 milliards FCFA, la Dette publique est passée de 60,6 % du PIB en 2017 à 64,5 % en 2018, en prenant en compte les entreprises détenues par l’État et les entités parapubliques.

C’est donc dire que nous allons vers une situation économico-sociale défavorable et il est invité à la Classe politique, à la Société civile et au Mass-média, d’enrichir le débat national, pour permettre à notre pays de traverser cette période intermédiaire et appelée a être dépassée parce qu’il est de la Vie comme il est de l’Economie. Point de rupture. A y regarder de plus près, le Gouvernement est certes responsable pour partie en étant pas très prudent dans la dépense publique , mais aussi il faut sérieusement s’y pencher, notre Secteur privé national n’a pas été au rendez-vous. La question nodale; est donc celle-ci: comment faire pour que le secteur privé national sénégalais puisse suivre le rythme, en montant en gamme et en épaisseur.

That is the question.

Siré SY

DG de Bichri TV International

Economiste (Finances et Gestion publiques)

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