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Les Partisans De La LibertÉ DÉbridÉe Oublient-ils Que L’État Est Un Produit Du Choc Des LibertÉs Et Des Droits ?

Retournons aux Fondamentaux de l’Etat. En analysant toutes les critiques formulées à l’encontre l’Etat, ses institutions et les Rapports entre elles, son fonctionnement, sa posture face aux libertés, l’on peut se demander si les auteurs de telles critiques appréhendent les origines, de cette architecture politique et sociale qu’est l’Etat, qui remonte à la nuit des temps et qui même s’il a subi des mutations et changé d’appellation au cours des âges, n’a fondamentalement pas changé ni dans sa structuration ni dans sa vocation.

L’Etat a toujours été, et reste l’émanation puis l’expression d’une domination de fait (autocratie), ou consensuelle(Démocratie), d’une classe sur une autre, d’un camp (Clan, Tribu, parti politique ou coalition de partis) sur un autre camp. Sa Fonction principale reste la préservation et la perpétuation d’un ordre social pré-établi. Aujourd’hui c’est l’ordre Républicain qui est à l’ère du Temps, défini par une charte fondamentale, des lois et règlements, adaptables par le camp qui domine au gré de sa légitimité sociale, jusqu’à ce qu’il en soit autrement. Ainsi la mission régalienne de l’Etat Républicain reste le maintien de l’ordre public et la protection des personnes et des biens (sécurité), la garantie de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale. Cette lourde mission est tributaire d’une bonne assise sociale, de l’aptitude de celui-ci à fournir des réponses économiques, sociales, culturelles adéquates aux différentes sollicitations, aux angoisses existentielles d’ordre sécuritaire, sanitaire, Educationnel, Environnemental etc… de la population.

Devant de telles urgences jugez un Etat (de surcroit en Développement) à partir de fantasmes créés par des lobbies extérieurs mus par des desseins inavoués de déconstruction de nos valeurs sociétales sous le masque de défense de Droits de l’Homme ou des Libertés de profaner des cultes, d’insulter des Institutions, de perturber l’ordre public par des marches intempestives sans objet, des calomnies, des agressions à la dignité des gens, à la morale, relève à mon avis d’une immaturité, d’un infantilisme, politiques et d’une irresponsabilité ahurissante. C’est vraiment vivre son utopie que d’Imaginer un seul instant que dans un Etat Démocratique, la permissivité à toutes les dérives, verbales, comportementales, la violation des lois, le piétinement des Institutions, doivent être tolérés.

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Avoir une telle posture, atteste d’un manque de repères historiques de l’évolution de l’espèce humaine et des Sociétés humaines, Evolution qui étaye à suffisance que l’espèce humaine n’a jamais pu jouir d’une liberté absolue, non encadrée depuis nos premiers ascendants, ADAM et EVE que le Seigneur avait accordés la liberté d’Habiter où ils veulent dans son Jardin et de manger tout, sauf goûter aux fruits de l’arbre interdit. Sur terre également, la liberté de circuler des premiers hommes même pour assouvir des besoins primaires, a été limitée par les obstacles de la Nature, son hostilité, sa rigueur. Seulement c’est en intégrant et en assimilant ces obstacles, que l’homme est parvenu à se bonifier en évoluant progressivement vers des étapes supérieures, au plan physiologique (Cromagnon, Néandertal, Homofabius), au plan de la socialisation (chasse, Agriculture, production/Accumulation, échanges commerciaux) mais surtout au plan institutionnel et sécuritaire avec le besoin de plus en plus prégnant d’une meilleure structuration de la communauté.

La nécessité de limiter les libertés et les ambitions qui s’entrechoquaient s’est faite sentir alors et a débouché sur la pertinence d’un ordre social, d’un code de conduite devenu incontournable dans la vie communautaire, renforcée par l’apparition de la propriété individuelle, puis collective et le désir de conquête de plus d’espaces, d’où la naissance de l’Etat et ses Forces spéciales pour maintenir l’ordre et assurer la Sécurité, le Droit est apparu concomitamment et progressivement, l’Etat de Droit, l’Etat Républicain. Ainsi donc Etat de Droit et Limitations des Libertés, vont de pair et ne sont pas antinomiques.

En encadrant les libertés, l’Etat les reconnaît tacitement et les renforce, régule les prétentions injustifiées, immodérées, des individus et des groupes, protège contre les périls extérieurs, toutes choses qui peuvent renvoyer à la case de départ, autrement dit à la Loi de jungle si l’on n’y prend garde. Comprenons donc l’histoire de l’Etat et ses enjeux et travaillons à le consolider dans sa fonction d’équilibre entre les Droits, les intérêts des uns et des autres et de préservation de l’ordre en attendant le “Grand Soir” quand la propriété privée disparaîtra et que les ressources de la planète connaîtront une répartition plus juste, plus équitable et quand chacun se servira selon ses besoins et l’auto- contrôle sera la règle. ET si la Mondialisation qui invite à la négation de l’Etat, pouvait être au plan économique d’abord, un raccourci pour cette dernière étape ultime de socialisation de l’humain, qui ne doit pas viser seulement l’absence de contrôle des Libertés, mais aussi la possibilité de se servir librement, alors l’on applaudirait des pieds et des mains cet ordre néolibéral et ses suppôts dans nos pays! Une autre tare dans la méprise de l’Etat est cette conception biaisée qui réduit celui-ci à l’Exécutif, aux hommes et femmes aux commandes, en omettant, que la représentation nationale (parlement), la justice (Pouvoir judiciaire) même si l’on cherche à leur trouver une virginité propre dans l’Etat moderne (la République), ils ont toujours été et le sont encore des composantes indissociables de tout Etat. Aucune de ses trois entités ne peut aller sans l’autre, leur indépendance n’est qu’une vue de l’esprit et n’existe dans aucun pays de la planète.

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A ce titre Admettons que la justice n’est pas un Pouvoir, elle n’a pas de légitimité sociale, elle est une commodité fonctionnelle entre les deux Pouvoirs légitimes (l’exécutif incarné par le Président de la République et le Parlement (représentation populaire). La justice ne fait qu’apprécier le comportement du citoyen ou du groupe par rapport à la Loi et applique les dispositions de celle-ci. Dans aucun pays, même aux Etats unis, ou en France les deux pouvoirs légitimes ne sont nullement indépendants, chaque Pouvoir fait ce qu’il à faire séparément mais il existe toujours un système de vase communicant qui permet une intelligence partisane au moment de prendre les actes et les décisions, majeurs, au niveau de chaque sphère ( les libéraux au Congrès ne nagent pas à contre courant avec TRUMP. Au demeurant toutes les trois entités (Exécutif, Parlement, judiciaire) constituent les trois leviers d’un même corps social, la société, ils requièrent dans leur opérationnalisation, harmonie, conjugaison des synergies en vue de l’avènement d’un ordre Républicain base de tout progrès économique et social durable. L’ innovation et le rôle que la Démocratie, ou autorité de la majorité sur la minorité sans autre forme de procès (ni origine, ni classe), a apporté aux Etats, est l’accès et la dévolution, pacifiques, du Pouvoir par les urnes, la Séparation des Pouvoirs de Montesquieu, (et non leur indépendance qui viendrait d’un glissement sémantique) et la garantie des valeurs de “Liberté, d’Egalité (devant la loi) mais aussi de Fraternité (absence de médisance), référencée à la Révolution Française de 1789 qui a inspiré les Rédacteurs de la Déclaration Universelle de 1948. Faut-il le rappeler dans le cadre du débat en cours, en République, la sauvegarde de l’ordre Public est imputable à l’exécutif, incarné par le Président de la République qui en répond.

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A cet effet il délègue conformément à la Loi l’appréciation de cet ordre à deux hauts Fonctionnaires (ministre de l’intérieur et ministre de la justice) qui à leur tour, s’appuient sur des leviers (Préfets et Procureurs). Alors dans le cadre du maintien de l’ordre Public, c’est aux procureurs et exclusivement aux procureurs que revient la prérogative de prendre des mesures de sauvegarde en cas de menaces ou risques supposés de trouble à cet ordre et ceci par procuration de la Société via le dépositaire du Pouvoir, qui n’est personne d’autre que le Chef de l’Etat. La société va plus loin avec le délégataire de son Pouvoir en lui conférant le Pouvoir de Grâce. Pourquoi donc s’acharner sur un Procureur dont le titre est révélateur, en cherchant à lui faire porter un manteau qui n’est pas le sien. Décomplexons-nous, dans une Démocratie, qui signifie Autorité d’une majorité sur une minorité, un Procureur doit être, réactif, proactif et rester aux ordres de celui qui a l’exclusivité de veiller sur l’ordre Républicain et qui en répond et pas quelqu’un d’autre. IL y va de la sécurité et de l’intérêt de tous. Avec un procureur indépendant on n’est plus en Démocratie.

D’où tire-t-il sa légitimité ? Ce qui se passe en France n’est pas à imiter, mais à méditer. Quand les partis politiques, les Syndicats sont disqualifiés, les Réseaux sociaux mènent l’ordre, le Procureur est dépassé, l’exécutif impuissant juridiquement, avec ce Mouvement incontrôlé de gilets verts, la République est atteinte dans ses Fondamentaux. L’on s’achemine vers un Etat innommable.

Walmack NDIAYE

Observateur politique







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