Les populations du village de Bacoum dans la commune de Diendé située dans la région de Sédhiou sont dans l’incompréhension totale.
En effet, pour assurer l’indépendance en électricité de la ville de Sédhiou, une centrale électrique a été implantée en 1996 à Bacoum (village situé à l’entrée de la ville de Sédhiou).
L’annonce de la venue de cette centrale dans ce village paisible avait suscité beaucoup d’espoir. Mais très vite, les populations ont déchanté pour plusieurs raisons.
D’abord, les autorités de la région de Sédhiou ont réquisitionné un terrain de 1200 m² appartenant à une famille qui cultivait ce terrain tout les ans pour vivre avec la récolte. L’État du Sénégal (la SENELEC) n’a versé aucun sou à cette famille. Le seul argument qui a été fourni est : les terrains appartiennent au domaine public.
Ensuite, les habitants dudit village ne comprennent toujours pas pourquoi les maisons du village situées au pied de la centrale ne disposent toujours pas d’électricité.
Enfin, trois ans après (2019), les mêmes autorités se sont présentées aux familles qui disposent de terrain autour de cette centrale. Elles leur ont fait savoir que la SENELEC va réaliser une extension de la centrale de Bacoum et pour cela, il faut en plus des 1200 mètres carrés une superficie de 2,5 hectares.
Les familles ont fait savoir que sur les terrains autour de la centrale, elles ont planté des Anacardiers qui produisent depuis plus de 20 ans. La préfecture de Sédhiou qui représente l’État du Sénégal a rétorqué aux familles qu’elles ne recevront aucun centime de l’État pour le dédommagement des terrains, mais que chaque pied d’Anacardier sera dédommagé.
Les familles ont posé la question à savoir pourquoi elles ne recevront pas d’indemnisation sur les terrains qui leurs appartiennent et qui leur fournissent des revenues. Les représentants de L’État ont répondu en disant que les terrains appartiennent au domaine public. Les familles ont demandé au préfet pourquoi au nord du pays (Diamniadio par exemple) les populations ont reçu une compensation, le préfet a répondu en disant qu’il ne maitrise pas cette question.
C’est dans ce contexte que les familles concernées ont été convoquées à la préfecture de Sédhiou le 10 aout 2019. Le sous-préfet M. Salif FAYE leur a fait savoir que chaque pied d’Anacardier sera indemnisé à hauteur de 10 000 FCFA.
Les familles ont fait savoir que cette somme est dérisoire comparée au rendement et à la durée de vie des arbres. M. FAYE leur a fait savoir que cette somme est à prendre ou à laisser, il argumenta que la production annuelle d’un anacardier est de 5 Kg et que le prix du Kg de la noix est fixé à 50 FCFA.
Les représentants des familles lui ont répondu que ce n’est pas vrai et que le rendement d’un Anacardier et le prix du Kg sur le marché sont largement supérieur. Le sous-préfet a fait fi de la contestation des familles et les obligea à signer les PV d’indemnisation. Il marqua même en remarque sur les PV « rien à signaler » alors que les familles ont bien contesté les sommes avancées.
Aujourd’hui, les familles sont complètement anéanties face à cette situation qu’elles pensent injuste. Elles croient que l’État du Sénégal (les autorités locales) les arnaque au nom de l’intérêt public. Elles pensent surtout que cette forfaiture du Préfet de Sédhiou n’est possible qu’en Casamance où les populations ne connaissent pas leur droit et surtout n’ont pas l’habitude de prendre des avocats pour défendre leurs intérêts.
Mais depuis dimanche les familles se concertent pour réfléchir à la possibilité de prendre un avocat afin d’affronter l’État du Sénégal pour que la justice se fasse. Elles sollicitent le pouvoir central de faire quelque chose pour les aider à bénéficier de plus de fonds pour amortir la perte de leur terre et de leurs plantations d’anacardiers.
Enfin, les familles demandent à toute personne pouvant les aider dans les démarches à les contacter.
Dr. M. CISSE
notre.jrs@gmail.com
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