L’Afrique, ayant raté en 1963, son Unité politique et fédérale (Etats-Unis d’Afrique), vient de lancer son Unité économique et commerciale à travers sa Zone de Libre Echange Continental (ZLEC). Seulement, lancer la ZLEC sans des mesures d’accompagnement idoines, serait très contre productif pour l’écrasante majorité des économies africaines (50 Etats). Car, dans ce contexte de mondialisation sous fond d’innovations technologiques très agressive, une globalisation qui est en définitive totalité et morcellement, le loup entrera de plus en plus dans la bergerie et ce serait suicidaire pour l’Afrique, de se mettre dans la peau de l’agneau. L’Afrique devra se mettre dans les habits du renard. Se mettre dans les habits du renard, pour les économies africaines et pour l’Union Africaine, se sera de se pencher sérieusement sur trois vraies questions parceque conditionnalités à tout reclassement économique inédit de l’Afrique : (1) celle des APE (Accords de Partenariat Economique) avec l’Union européenne, (2) la nécessité pour l’Afrique, de nourrir l’Afrique (l’Agriculture) et (3) l’Industrialisation des économies africaines, afin qu’elles montent en gamme, en puissance et en épaisseur. Les APE pour dénicher le Cheval de Troie occidental et asiatique. L’Agriculture, pour que l’Afrique nourrisse l’Afrique. L’industrialisation, pour que l’Afrique s’inserre mieux dans les chaines de valeurs transfrontalières.
»L’arme nucléaire est dissuasive, mais l’arme alimentiare est persuasive ! »
Rien de plus élémentaire que de nourrir sa propre population. L’Afrique, avec ses plus d’un milliard d’habitants, n’arrive pas jusque-là, à s’auto-nourrir. L’Afrique se fait (toujours) nourrir. Alors que l’enviable position géostrategique du continent, aux immenses dotations factorielles, de précieux atouts géo-climatiques, font que l’Afrique a entre ses mains, de quoi résoudre son équation au troisième degré : le potentiel agricole, la disponibilité alimentaire et l’accroissement de sa population. L’arme nucléaire est dissuasive, mais l’arme alimentaire est persuasive ! Et les Africains doivent tout mettre en oeuvre pour faire d’abord face à l’alimentation, nous rappelle sans cesse l’ingénieur agronome Moussa Seck.
En finir avec la mondialisation de connivence
Alioune Gueye, président du Groupe Afrique Challenge, l’Afrique qui ose !, écrivait dans l’une de ses chroniques dans African Business Journal (N#7), que le temps est venu pour l’Afrique, d’en finir avec la mondialisation de connivence et place à une mondialisation entrepreunariale, celle qui redistribue la croissance. Car, aucun produit n’est plus entièrement fabriqué dans un seul pays. Il nous faut donc, nous inscrire dans les chaines de valeurs les plus profitables, avec des spécialisations appropriées qui se traduiront en emplois plus qualifiés pour les populations africaines. Or, à l’heure actuelle, l’Industrialisation de l’Afrique, ressemble plus à un jeu de Monopoly, dans lequel l’Afrique est plus commerçante que productrice, en (re)vendant les produits manufacturés des autres.
Pour un Observatoire Panafricain sur la ZLEC
C’est l’Unité politique qui précéde à l’Unité économique. Nous avons réalisé notre Unité politique (Union Africaine) même s’il n’est qu’organique en ce moment. Nous venons de réaliser, par la ZLEC, notre Unité économique et commerciale. Et la mise sur pied d’un Observatoire Panafricain sur la ZLEC, nous permettra de compléter au temps tactique et politique, le temps stratégique et prospectif. Pour permettre à nos décideurs politiques, de penser en hommes d’actions et à nos acteurs économiques, d’agir en hommes de pensée. Voilà, en filigrane, les objectifs et la mission de cet Observatoire Panafricain sur la ZLEC que le Think Tank Africa WorldWide Group en appelle de tout ses voeux. Oui, pour un Observatoire Panafricain sur la ZLEC, parceque les actes que nous posons aujourd’hui, ne produiront pas d’effet dans les prochaines années, mais dans vingt cinq ans, voire cinquante ans. De sorte que, ce n’est pas parceque nous avons tel passé que nous posons ces actes, mais parceque nous voulons tel futur que nous posons nos actes. Pour l’Afrique, »Nulle fatalité qui tienne, le monde n’a pas de destin. Aux hommes de choisir leur avenir, avant que le futur le leur impose ».
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