La récente actualité nous a remis les idées et les choses en place, rappelé des questions quotidiennes de notre République : notre police a un terrible et abyssal déficit de valeurs républicaines. L’affaire du pharmacien et du commissaire des Parcelles Assainies, la bavure de Thiès contre le boulanger voltigeur, nous remettent les choses à l’endroit : au lieu de nous servir et protéger, notre police oublie souvent sa propre devise et certains de ses éléments se comportent souvent plus en voyous qu’en policiers.
Qui ne voit pas qu’il s’agit là d’un profond problème sociologique : le niveau des candidats à la fonction policière est tragiquement à l’image de l’écrasante majorité de notre jeunesse : plus alphabétisés qu’instruits ; plus robots formés à bouffer du manifestant (ce sont des tragédies des forces de l’ordre africaines) qu’à faire respecter l’ordre en respectant les droits des citoyens. Mais toute leur formation semble plus être axée sur la baston et la castagne, qu’à la protection des citoyens.
Tout se passe comme si le port de l’uniforme et de l’arme était un permis pour brimer, réprimer, tabasser et, beaucoup trop souvent, tuer. Avec de fortes doses d’impunité. Cela est inacceptable en République. Le droit du citoyen de contester l’excès de pouvoir des hommes en tenue devient vite un délit, un « outrage ». Vous n’avez même plus le droit de discuter une décision très … discutable d’un policier dans la circulation sans risquer le fourgon et la direction des cachots avec en route, un traitement musclé.
Évidemment, à force d’entendre à longueur de formation ou de manifestation, que les « civils sont des merdeux qui « détestent la police », on fabrique des zombies, des « robots cops » dressés pour mater sans retenue tous les « excités » de la République : la jeunesse (élèves et étudiants) emmerdeuse ; les politiciens avides de pouvoir ; les syndicalistes qui n’arrêtent pas de revendiquer ; les droits de l’hommistes qui n’ont comme seule raison d’être qu’enquiquiner les institutions.
Dans leur formation (initiale ou permanente), on ne leur a jamais répété que les citoyens ont des droits imprescriptibles consignés dans notre texte fondamental ; qu’ils ont le droit d’en jouir, et eux, le devoir de protéger ces droits et leur jouissance par les citoyens. Qu’une manifestation n’est pas un acte de guerre, ni un champ de bataille, si tout est organisé dans l’ordre, la sécurisation. Plus que le code électoral, c’est le grand corps de police qui mériterait un toilettage. Attention, le « délit d’outrage » n’est pas loin !
Et puis, il y a aussi les vacances du premier d’entre nous et sa dame chez Marianne, dans la station balnéaire de Biarritz. Ils ont même eu la délicatesse de nous envoyer une mignonne photo, du couple présidentiel tendrement assis et collé sur tout ce qui a lieu d’être un banc public dans un jardin quelconque de la célèbre station. Avec un message explicite : « ouf, on est loin des merdes du pays avec ses hurleurs du vendredi contre son frangin ; les patrons du BTP et de l’enseignement supérieur qui n’arrêtent pas de lui pourrir la vie avec leurs réclamations persistantes et insistantes de présupposées dettes qu’il pleur devrait ».
Il n’y a pas que les insoumis de « Yen a marre », qui en ont marre. Lui aussi, si vous voulez tout savoir. Il ne peut même plus dormir quelques minutes, encore moins quelques heures pour récupérer de tous ces murs de lamentations qu’est devenu le pays. Alors, il faut avoir l’esprit mesquin et envieux pour lui denier le droit d’aller recharger ses batteries loin des puanteurs de nos rues (Dakar zéro déchet mon œil ! ) ; ces maudites pluies qui après s’être fait tant désirées sont tombées à l’improviste avec ses cortèges d’inondations après seulement 46 malheureux millimètres à Dakar !
Moi, je ne lui reproche absolument pas de prendre des vacances. C’est le droit pour tout travailleur, nom de Dieu ! Pour ceux qui peuvent se le permettre bien sûr. Lui, il peut : on lui a confié outre son salaire et les avantages y afférent, une mystérieuse caisse (noire, politique on s’en fout de l’appellation) qu’il peut utiliser sans que quiconque ne vienne lui demander ce qu’il en fait. Non, ce que je lui reproche, lui et ses ministres, c’est de détester nos sites touristiques, nos faunes et flores, nos rites, mythes et autres trésors nationaux, pour aller dépenser leur argent (le nôtre un peu aussi) chez Macron, le roi Mohamed VI, au Canada, même chez ce débile Yankee qui nous insulte tous les jours.
Oui que reprochent-ils à notre pays et ses merveilles touristiques ? Ils nous cassent les oreilles avec le « consommer local », le « contenu local » et autres litanies. Qu’ils sont les premiers à renier, ignorer. Et puis, combien de fois dans l’année vont-ils dans ces pays ? D’accord, le plus souvent c’est pour aller quémander du fric pour nos projets, mais ils calent toujours deux, trois jours de farniente. Mais à regarder les inondations, les dettes intérieures et extérieures, les multiples chantiers à l’arrêt, on se demande bien pourquoi ces missions et où est passé l’argent. Évidemment, Guy Marius, à ses dépens (30 jours de Rebeuss quand-même !) : 59 ans après nos supposées indépendances, ils vont toujours se soigner, et souvent y mourir, chez les anciens maîtres ! Alors pourquoi s’étonner, qu’ils y passent (dépensent) aussi leurs vacances !
Donner l’exemple en dépensant notre argent dans nos structures touristiques. L’exemple par le haut est une pédagogie. Mais depuis la nuit des temps, on sait que le poisson pourrit par la tête. Les Républiques aussi.
Au secours, les pluies reviennent ce dimanche, selon la météo. Notre président sera, paraît-il dans les airs entre Paris et le Japon. Qui pour sécher les quartiers, les maisons et les larmes de citoyens en désarroi ?