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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

DÉvoilement…

DÉvoilement…

Il y a une vingtaine d’années, je m’interrogeais, à travers les colonnes du journal Walfadjiri, dans un article intitulé «  Le Sénégal, pays d’outremer ? » sur la décolonisation inachevée de nos mœurs politiques, culturelles, sociales, etc. Bref, depuis 1960, il semble que, sur des questions fondamentales, nous ayons tourné en rond et nous voilà revenus à la case départ avec des éléments de complication dont le moindre n’est pas l’accessibilité de la parole publique à tout être doté de cordes vocales. Même s’il n’est doté ni de raison ni de savoir. Avec pour conséquence, l’occupation de l’espace discursif par la fureur des décibels et non plus à la force des arguments. On en voit la représentation personnifiée sur le plateau de l’émission de la TFM, Jakarloo qui gagnerait à affiner son format. J’y compte quelques relations et j’ai envie de leur dire : parler plus fort ne veut pas dire avoir forcément raison.

Le débat sur le voile à l’école est à mon avis, le prolongement d’un débat étranger aux réalités sénégalaises. Il engage la France, son héritage colonial et sa capacité, ou non d’accepter les descendants de populations jadis conquises contre leur gré mais qui ont acquis, au fil du temps, des droits. Notamment celui du respect de leurs croyances et de leur droit à la différence. Cela regarde la France et tous les français ! Sans exclusive.

Cela dit, les règlements intérieurs doivent tenir compte de l’environnement extérieur ! c’est-à-dire des spécificités locales qui commencent,  justement, aux portes de l’école. Elles y entrent et en ressortent progressivement transformées. Cela fait de l’école un lieu de brassage, de connaissance mutuelle et de respect. Cela donne sens à ce que l’école doit contribuer à construire en nous et autour de nous. L’excellent Mamadou Oumar Ndiaye du Témoin, dans un éditorial succulent, entrevoit dans ce débat sur le voile à l’école, des enjeux souterrains qui impliqueraient le Hezbollah chiite libanais et ses combats d’arrière garde contre l’Islam sunnite et l’église catholique. De la géopolitique donc et pas, ou si peu, de religion. Et si on laissait les enfants en dehors de ces jeux d’adultes ?

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Quant à ce qui est en train de se passer à l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, c’est une traîtrise, un coup de poignard porté à des siècles de cohabitation harmonieuse entre les communautés musulmane et catholique sénégalaises qui n’en forment qu’une : de sang ! Et il faut y mettre un terme sans faiblesse. Je suis un exemple vivant, parmi des centaines de milliers, de ce que l’enseignement privé catholique au Sénégal n’a pas pour vocation de convertir des musulmans en chrétiens ! J’ai fréquenté le Collège de la Cathédrale et le Cours Secondaire Sacré-Cœur où j’ai obtenu mon Bac. La plupart de mes compagnons d’adolescence sont des catholiques. Je garde, à ce jour, les meilleures relations avec les uns et les autres. Nous n’avons jamais ressenti, entre nous, la moindre hostilité du fait religieux. Vous me direz le monde à changé ! Je réponds refusons de changer avec lui ! Refusons surtout que l’Occident ou l’Orient nous imposent l’agenda de leur propre histoire et les petites histoires de leurs torts et de leurs travers ! Car, en fait, des intégrismes et des extrémismes,  il y en a de tous les bords. Des fanatiques et des illuminés aussi. Jusqu’ici, notre pays le Sénégal a su construire un modèle fait d’une quête effrénée du « juste milieu » en tout. Petit pays par la taille, le Sénégal est riche d’une Histoire spirituelle et mystique, sociale et humaine qui a façonné une forme de cohabitation inter-religieuse et interethnique à promouvoir et à porter en exemple au « banquet de l’universel » aurait dit Sedar… Le frère de l’Archevêque de Dakar à une certaine époque, Monseigneur Thiandoum, n’officiait-il pas comme Imam dans une Mosquée à Popenguine ? Tous les sénégalais lui vouaient une grande estime à commencer par les guides religieux eux-mêmes. Voilà notre Sénégal à nous ! Qui ne se souvient du témoignage émouvant de l’Archevêque de Thiès, Monseigneur Jacques Sarr lors du rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh qui lui apportait le même paquet cadeau, à l’occasion du mois de Ramadan, qu’aux autres guides religieux musulmans ?

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Pour dire : ne nous laissons pas noyer dans un verre d’eau par des alchimistes amateurs au service de forces obscurantistes qui veulent démembrer notre nation et profiter de son affaiblissement pour conduire leur funeste projet… Vigilance ! Nous valons mieux !

La Justice doit être juste ! Le Juriste Seybani Sougou a adressé des correspondances circonstanciées, posant des questions précises à qui de droit. En résumé, il énonce que la non publication de certains actes administratifs majeurs au journal officiel pourraient les entacher de nullité. Ce qui pose des questions d’une gravité extrême dans un Etat de droit. Aucune suite n’a été donnée à sa démarche qui entre, pourtant, dans le cadre d’une exigence de bonne gouvernance.

A ma connaissance, seul l’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye a rebondit sur la démarche de Monsieur Sougou pour interpeller le Conseil Constitutionnel. En sa qualité  d’ancien haut responsable de notre pays, sa voix est autorisée pour le moins. Car, la question reste de savoir si les citoyens jouissent encore du doit de s’interroger, puis celui d’interpeller par voie de courrier les autorités délégataires du mandat populaire. Et de pouvoir s’attendre à une réponse fût-elle de…politesse.

Peut-être bien que ces questions seront soulevées à l’entame des travaux du dialogue national pour nous éclairer sur le statut de certaines de nos Institutions. A moins que certains va-et-vient nocturnes ne se chargent de ranger aux oubliettes tous les sujets qui fâchent ! Impossible n’est pas sénégalais…

Inondations et mal vivre… Depuis la fameuse grande inondation de 2005, aucun chantier d’envergure n’a permis d’éradiquer, définitivement et durablement, le phénomène. Même cause, mêmes effets. Sisyphe a, à n’en pas douter, une descendance au Sénégal ! Il serait intéressant de faire évaluer les sommes englouties dans l’assainissement toutes ces dernières années. Auditer les marchés passés et les résultats qui en étaient attendus. L’argent public doit servir à améliorer le sort des populations d’une année à l’autre. Sinon l’émergence continuera à se transformer en une immersion sans fin dans la misère et le mal vivre pour les plus démunis. Pendant ce temps, certaines exhibent leurs « richesses » en kilos d’or et en parures dont le mauvais goût le dispute à  une inconcevable légèreté dans un pays inondé, endetté, déprimé et, sur bien des aspects, au bout du rouleau. Les vidéos privées rendues publiques sont des armes de destruction massive. Faites attention à ceux qui mangent à votre table ! Triste époque…

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Pendant ce temps Adama Gaye aurait entamé une grève de la faim. Parce que certainement, il ressent dans sa chair une injustice qui lui est faite. Ce genre « d’offense », s’il en est, ne devrait pas être passible de plus de 15 jours d’emprisonnement et, éventuellement d’une forte amende. Si le but recherché est de dresser des limites et de rappeler jusqu’où il ne faut pas aller trop loin. A mon avis, un chef d’État qui prend la pleine mesure de la grâce que lui a faite la providence doit comprendre qu’il détient aussi, le temps de son mandat, le privilège de la magnanimité. Et en faire usage sans parcimonie. Avec hauteur et panache.

Adama Gaye doit retrouver la Liberté ! Que personne ne me demande de dire pour quelle raison. Je me mets juste à sa place et je me dis : une offense, surtout si on estime que les faits allégués sont faux et les propos disproportionnés, vaut-elle une vie d’homme ? 







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