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A Monsieur Macky Sall, Président De La République Du Sénégal

Plaidoyer sur la situation des victimes de démolition de constructions de Tivaouane Peulh et sur l’état actuel de leurs différents

dossiers

Suite aux trois jours de démolition sans sommation des constructions situées sur le prolongement de la Vdn (la côtière), le site de bail de la Sipres (6435/R 100ha) et de la Primature (6918/R 4ha), opérée par la Direction de la surveillance et de contrôle de l’occupation du sol (Dscos) en avril 2017, vous aviez ordonné l’arrêt des démolitions qui devaient se poursuive sur le reste de la zone des 40ha de la Sipres et l’évaluation des impenses réalisées par les victimes sur les trois zones démolies. Mieux, le 9 mars 2018, le maire de la commune de Tivaouane Peulh-Niaga, le chef de village et les responsables du collectif avaient rencontré le Premier ministre Boun Abdallah Dionne qui avait finalement donné des instructions fermes pour la rétrocession du site de la Primature (6918/R) et de 40ha de la Sipres aux victimes du collectif. Le ministre Oumar Guèye, à qui nous avions aussi rendu visite, nous avait fait part de ces mêmes décisions prises à l’endroit des victimes du collectif.

Au vu de tout ce qui précède, un recensement avait été finalement fait par le préfet du département de Rufisque, le sous-préfet et le Service des eaux et forêts pour le paiement des indemnités dues aux victimes. Quelques jours après, le maire Momar Sokhna Diop, le géomètre de la commune et les responsables du collectif sont allés procéder à l’implantation des coordonnées de la zone des 40ha située sur l’assiette de la Sipres, mais il s’est avéré que cette zone est entièrement habitée par la population dont les membres de la Coopérative des mareyeurs et beaucoup d’enseignants de la coopérative Cochehas. Les informations qui vous sont parvenues vous ont finalement éclairci sur cette situation. Avec votre sens de la compréhension et en mettant toujours en exergue l’aspect social dans votre politique, vous aviez pris la décision d’affecter 20ha au collectif des victimes de démolition de Tivaouane Peulh sur l’assiette de la Sipres.

A quelques jours de l’élection présidentielle, le gouverneur de Dakar avait ordonné le préfet, sous-préfet, maire et les directeurs des services techniques du Cadastre, de l’Urbanisme et des Impôts et domaines de Rufisque de préparer un projet de recasement des victimes du collectif sur une superficie de 20ha défalquée sur l’assiette de la Sipres. De ce fait, le maire de la commune avait convoqué toutes les victimes à la commune de Tivaouane Peulh le 1er février 2019 pour les informer, devant toute la presse sénégalaise, au sujet de cette décision présidentielle.

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Le 20 février 2019, l’implantation et le balisage des 20ha ont été faits par le Cadastre en présence des responsables du collectif. Par la suite, le préfet, le sous-préfet, le colonel de la Dscos, le commandant de la gendarmerie de Rufisque, le maire de la commune, le chef de village de Tivaouane Peulh et les responsables des services techniques ont fait une visite de reconnaissance du site avec quelques responsables du collectif. Après cela, les travaux d’aménagement ont débuté le 1er juillet 2019, mais à notre grande surprise, les agents du Service des eaux et forêts du département sont venus sur ce site le 27 juillet 2019, pour interrompre nos travaux en prétextant que ce site se trouve dans leur périmètre alors qu’on jouxte le site de bail de l’institut Mozdahir (6814/R) et aucun arbre n’a été impacté. Cependant, on a remarqué que le promoteur de Sci Promo Immo (Mbagnick) terrassait une grande partie de la bande de filaos qui longe le littoral de Tivaouane Peulh, il y a quelques mois de cela, mais il n’a jamais été inquiété par le Service des eaux et forêts du département de Rufisque. Le ministre de l’Environnement et du développement durable (Abdou Karim Sall) a effectué une visite sur notre site le 13 août 2019, lors de sa tournée dans le département de Rufisque, mais on attend depuis lors son feu vert pour continuer nos travaux d’aménagement.

Le 28 août 2019, les différents directeurs des services du Cadastre, de l’Urbanisme et des Impôts et domaines de Rufisque sont venus visiter l’assiette de la Sipres, sous l’ordre de leur supérieur cette fois-ci, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo. De ce fait, le lobbying de la Sipres n’est pas exclu dans cette démarche pour faire capoter l’attribution de 20ha dont bénéficient les victimes. Cependant, ces messieurs ont remarqué de leurs propres yeux que les 40ha sont déjà occupés par la population et qu’ils ne peuvent pas du tout contenir les victimes du collectif pour pouvoir rétrocéder à la Sipres les 20ha que vous nous avez déjà affectés. Ils ont même remarqué qu’il est impossible de revenir en arrière sur votre décision et le peu qui reste des 40ha doit servir de recasement pour les impactés de cette zone, car il faudra démolir des constructions afin d’avoir des voiries normales pour éviter la bidonvilisation de cette zone.

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Nous ne savons pas si le ministre Abdoulaye Daouda Diallo est bien informé ou non, mais quiconque veut revenir en arrière sur les 20ha déjà affectés au collectif ne connaît bien pas les conditions précaires dans lesquelles nos victimes vivent depuis la démolition de leurs constructions en 2017. Elles n’ont qu’un seul rêve : se voir indemniser et avoir un toit sur un site bien aménagé. Donc, nous vous prions, Monsieur le Président, d’être ferme sur votre décision. Beaucoup de réunions ont été tenues entre les autorités de l’Administration territoriale de Rufisque et les responsables du collectif dans le cadre de ce projet de recasement dont les travaux d’aménagement ont déjà commencé et nous étions même en phase de terminaison. Nous ne sommes pas dans une République des antivaleurs où il est permis de dire et de se dédire, tel n’est pas votre genre. Votre parole d’honneur engage toutes les institutions de la République, Monsieur le Président. C’est dans ce cadre que le préfet, sous-préfet et les services techniques du département de Rufisque ont tous œuvré dans ce projet de recasement des victimes de démolition de Tivaouane Peulh.

Nous vous prions aussi de donner des instructions pour une diligence dans le traitement des dossiers relatifs à notre indemnisation, car parmi nos 1 796 victimes, un grand nombre souffre énormément. Les calculs d’impenses sont déjà faits par l’Urbanisme de Rufisque et les dossiers transmis au préfet. Nous vous rappelons aussi qu’en ce qui concerne le site de bail de la Primature, nous attendons toujours le documenté acte de rétrocession pour pouvoir procéder à son aménagement en appliquant le Code de l’urbanisme, car nous voudrions nous conformer aux lois et règlements du pays pour éviter la bidonvilisation de Dakar, une politique qui vous est très chère.

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En vous exprimant à l’avance notre plus vive gratitude, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de notre haute considération.

Demba Khady DIAW – Le secrétaire général du collectif de victimes de démolition de Tivaoune Peulh

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