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Cheveux Naturels Ou Port Du Voile à L’école Au Sénégal : Une Aberration Sénégalaise De Trop !

Cheveux Naturels Ou Port Du Voile à L’école Au Sénégal : Une Aberration Sénégalaise De Trop !

Je me serais bien gardé de donner un avis sur la question, car après mon «post» sur les assertions récurrentes de certains leaders d’opinion sur la représentativité de la communauté catholique au sein de la population sénégalaise, j’ai eu des retours à faire pâlir un moine en pleine méditation. Mais tant pis, c’est dans la contradiction qu’éclot la construction.

Permettez-moi chers amis  de vous raconter une anecdote !

Entre 2005 et 2009, j’avais ma fille inscrite à Yavuz Selim. Elle faisait partie des rares enfants catholiques dans cette école. Pendant 4 années, ses vacances scolaires étaient décalées par rapport à celles des autres élèves du Sénégal : 2 jours à Noël, rien à Pâques par contre 2 semaines à la Korité et 2 autres à la Tabaski. Elle avait même cours le vendredi saint, le lundi de Pâques, le lundi de Pentecôte.

Quand j’ai interpellé la direction de l’établissement, il m’a été opposé des dispositions statutaires et réglementaires de l’établissement. Au sein de l’Association des parents d’élèves, j’avais été mis en minorité pour ma demande de «conformisation» [1] de l’établissement  au calendrier officiel de l’Etat du Sénégal.

Comme je suis têtu, j’avais voulu interpeller par écrit Monsieur le ministre de tutelle avec ampliation Monsieur l’ambassadeur de Turquie à Dakar, mais mon épouse a refréné mes ardeurs en me disant ceci : «Xavier, je n’approuve pas ta démarche. Admettons que tu réussisses à faire ployer l’administration, que retiendra ta fille ? Nous l’avons inscrite dans un établissement dont les fondements éducatifs sont basés sur le modèle des valeurs islamiques en toute connaissance de cause. Notre fille doit apprendre à se conformer au modèle qui lui est imposé ou proposé. Où sont passées les valeurs du vivre ensemble que tu prônes ? Si même on lui imposerait le voile, je le lui ferais porter contre vents et marées. Même si elle devrait aller à l’école le jour de Pâques, je l’y conduirais moi-même. Nous avons choisi pour elle, car c’est notre rôle. Nous l’avons fait en toute connaissance de cause. Alors, assumons ! Je ne te laisserai pas polluer cette enfant. Si tu veux mener une bataille inter religieuse, épargne ta fille ! Elle ne doit pas servir d’alibi.

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Par contre, le jour où tu voudras que nous la retirions de là,  parce que le modèle ne te séduit plus, nous pourrons en discuter librement. Mais pour le moment, enseignons à notre enfant les vraies valeurs de la vie en communauté !»

Avec le recul, j’ai trouvé que mon épouse avait entièrement raison et j’ai laissé ma fille poursuivre son cursus au sein de l’établissement, en participant même aux cours sur l’islam. Ce qu’elle y a gagné me rend fier aujourd’hui. Elle est devenue plus catholique que jamais.

Cette leçon n’a pas seulement éduqué ma fille. Moi aussi, j’ai tiré des enseignements de sagesse. L’actuel déchaînement de toute la presse sénégalaise pour ce non-événement alors que les véritables enjeux et ses corollaires éducatifs sont ailleurs… me rend triste.

Voir des professionnels de la communication passer à côté de ce que je trouve d’essentiel, pour ne s’occuper que d’un épiphénomène, me désole et me rend nerveux.

Pendant que les 99% des élèves du Sénégal sont encore en vacances, l’à peine, un centième restant commence une nouvelle année studieuse avec un programme propre sans que les hectolitres de larmes de la multitude [2] qui a échoué en juillet dernier ne nous interpellent…

Et les parents de ceux [3] qui vont ravir tous les prix du Concours général 2020 voudraient enfermer tout le Peuple sénégalais dans une préoccupation qui n’est pas la sienne.

Tous ces énarques de l’éducation, y compris nos brillants imams, qui s’en donnent passionnément avec des théories aussi fallacieuses qu’inopportunes me font peur. En lieu et place d’une véritable introspection pour faire avancer notre système éducatif, à l’image de ces bonnes écoles comme Jeanne d’Arc, on nous plonge dans une querelle de borne-fontaine.

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Nous sommes à un mois de la rentrée scolaire officielle, préoccupons-nous plutôt de l’aventure annoncée de la suppression du Cfee. Une mutation qui transformerait le cycle primaire en une méga garderie d’enfants et d’adolescents, auxquels aucune évaluation sérieuse, paraît-il, ne viendrait sanctionner 9 années d’apprentissage (maternelle comprise)…

De plus, Yavuz Selim, Jeanne d’Arc, Mariama Niasse et autres, c’est une affaire de «bourgeoise bourguignonne» sénégalaise. Laissons ces aristocrates régler leurs problèmes entre eux ! En hommes cultivés, ils finissent toujours par s’entendre.

Refusons d’être enfermés dans ces petites considérations «mystico-magico-religieuses» dont les pourfendeurs n’y croient même pas !

Que ces gamines soient en cheveux naturels, en crâne rasé ou en foulard, apprenons-les plutôt à s’adapter aux différents contextes et vicissitudes de la vie ! Que nous, parents, nous nous fassions violence pour laisser nos enfants apprendre à se conformer aux règles et dogmes de la vie, car il y en aura toujours des règlements intérieurs ou extérieurs, partout où ils iront.

Xavier DIATTA

Ancien parent

d’élève à Yavuz Selim

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