«Je vous aime» : c’est sur ces mots d’amour que Jacques Chirac, président de la République, avait, en 2007, pris congé des Français. Dieu sait pourtant que cet homme, en son temps, fut violemment critiqué. À un point qui fera dire à Bernadette Chirac : «Les Français n’aiment pas mon mari.» Nous voyons bien aujourd’hui, alors que son mari vient de s’éteindre à 86 ans, que l’hommage unanime de la nation lui apporte un émouvant démenti.
En ce qui nous concerne nous autres Sénégalais, ce n’est pas le soutien sans faille de Marième Faye Sall qui fera défaut à son mari, surtout s’il est attaqué injustement comme ce fut le cas lors de la visite de Macky Sall à New York, en marge de la 74ème conférence des Nations Unies.
En effet, à cette occasion, parmi la foule qui acclamait le couple présidentiel, un groupuscule de Sénégalais irresponsables et inconscients a tenté de ternir l’image du Sénégal en traitant de tous les noms le président de la République, tout comme son épouse et sa famille.
Ne devrions-nous pas avoir « un peu honte » du comportement de certains éléments de notre Diaspora, qui pour rester crédible aurait tout intérêt à revoir ses stratégies de lutte et modes opératoires, car huer et insulter son président de la République ou son épouse à l’étranger fait plus de mal au pays qu’autre chose.
À moins que ces ignobles attaques, ne doivent rien à la simple bêtise ni au hasard mais au contraire, fassent partie d’une stratégie bien orchestrée par certains opposants pour combler le vide sidéral de leur pensée politique.
Insulter les politiques n’est peut-être pas nouveau, mais l’impact des outrages de nos jours est amplifié par les réseaux sociaux et les chaînes télévisées d’information continue qui donnent un écho inédit à ces offenses publiques.
Comment dans ces conditions et dans ce monde lâche, ne pas protéger nos représentants contre les extrêmes et la haine, à commencer par le premier d’entre eux, en exerçant le délit d’offense au chef de l’Etat ?
Ceci n’est pas acceptable. Quand on insulte le président, on insulte la personne mais aussi la Nation. Car même si l’on n’est pas satisfait par la gouvernance actuelle du président, s’il l’on est aveugle et sourd à son action, il reste le père de la Nation et à ce titre a le droit au respect. La politique n’est pas un concours de haine et même dans l’adversité il y a un code d’honneur au combat.
La diaspora à laquelle j’appartiens, aurait beau jeu, comme je le fais la moitié de l’année, de revenir vivre au Sénégal. Qu’ils rentrent chez eux parfois, qu’ils viennent voir les bons et les mauvais aspects du progrès. On dirait que la Diaspora est devenue le condensé de toute l’incivilité du reste du monde, toujours prête à discréditer et dénigrer.
Heureusement, devant les huées de ces persifleurs, la Première Dame, Marième Faye Sall, s’est retournée et a regardé dans les yeux les manifestants. Elle a démontré son courage et défendu son rang, faisant honneur à notre éducation et à nos valeurs.
Cette grossièreté, énième signe du malaise qui frappe les sénégalais, durement touchés par la crise politique et économique, ne doit pas nous faire perdre de vue l’objectif d’intérêt général.
De grâce, moins de politique et plus de solutions, car s’il y a bien une voie qui ne ment pas c’est celle de poser des actes.
Chirac, pour lui rendre un dernier hommage était un animal politique au charisme de star. Il avait ce sens inné du contact et ce lien affectif avec les Français jusqu’à devenir « super sympa » à leurs yeux.
Mais nous, les Sénégalais, méfiants et introvertis comme nous le sommes, oserions-nous dire notre amour du Sénégal, avouer, ailleurs que dans les urnes, notre attachement de cœur et d’esprit à notre président.
Macky Sall apparaît peut-être moins « sympa » que son regretté homologue Français, mais son bilan politique est là !
Alors, s’il reste dans le temps utile de l’action, à notre écoute et à notre service, est-il juste de voir à ce point l’injure s’épanouir dans notre démocratie ?
Pour ma part je ne le pense pas et c’est pourquoi je vous le dis, chère Mme Marième Faye Sall, les Sénégalais aiment votre mari !
Peut-être pour le contraire de Jacques Chirac, sans doute aimé davantage pour ce qu’il fut que pour ce qu’il fit.
Oumou Wane est présidente d’Africa7