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Conference De Presse Au Siege Du Frapp

Tableau 4 (suite)

Mamadou « Lénine » Diallo : Personnellement je n’ai rien contre prési Mack’s Niangal même si je lui trouve un air revêche et la mine boudeuse, comme s’il voulait faire peur à des enfants qui ne veulent pas aller se coucher. Il est le plus souvent fâché comme si on lui avait fait quelque chose alors qu’on lui a tout donné !

Madior Salabigué : Mais il est comme ça naturellement, ce n’est pas quelqu’un d’extraverti…après tout chacun a sa nature et on ne peut pas lui reprocher d’être sévère car il ne le fait pas exprès !

Mamadou « Lénine » Diallo : En fait ce n’est pas ce qui me dérange

Madior Salabigué ; ce que je n’aime pas c’est le mode de gouvernance de notre pays basé sur le mensonge, l’injustice, la corruption, l’impunité, le népotisme, le clientélisme et son corollaire l’opportunisme. Nous nous attendions à des ruptures avec son arrivée au pouvoir, mais ça continue de plus belle ! tant qu’il en sera ainsi, Sunugaal ne connaîtra ni le développement ni la démocratie et restera à la traine…

Toussaint « Louverture » Mendy (sarcastique) : Madior Salabigué Fall ndiaga yaaram, en dépit de tout le bruit fait autour de pseudo-performances économiques, sais-tu que notre pays figure dans le peloton des pays les plus pauvres du monde? Toi-même ne te plains tu pas de ne plus manger que du fondé et du thiakri le soir, faute de mieux !

Madior Salabigué : (vaincu, la tête basse) Céététet !…Gayi baal lèen ma aq ! C’est vous qui avez raison ! Dëkk bi doxul ! Sunugaal dafa ndool !

( rideau)

Tableau 5

Conférence de presse au siège du FRAPP dans un quartier de la banlieue dakaroise. Assis derrière une grande table Guy-Marius Sagna et ses camarades font face aux journalistes de la presse nationale et internationale. L’ambiance est chaleureuse. Après le réglage des micros, et quelques mots de bienvenue adressés au public par un membre du bureau de FRAPP une main se lève. Le jeu des questions-réponses commence.

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Samba Oumar Faye, du quotidien « Jant bi, l’astre du jour » : Guy-Marius Sagna, après plus d’un mois de détention à la prison de Rebeuss vous avez retrouvé la liberté, quels sont vos sentiments ? Merci pour votre question, mais avant toute chose je voudrais remercier du fond du cœur tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont apporté leur soutien durant l’épreuve que j’ai eu à subir. C’est aussi grâce à eux que j’ai réussi à tenir jusqu’au bout. Ma gratitude va également à mes avocats dont la compétence et la pugnacité ont fait merveille. J’en reviens donc à votre question Monsieur Faye. Comme de bien entendu, j’éprouve tout d’abord un immense soulagement car ce verdict est la preuve éclatante de mon innocence. D’autre part, tout le monde sait que Rebeuss ce n’est pas le King Fahd palace et qu’on ne peut qu’être heureux d’en ressortir sain et sauf…Cependant je dois dire qu’une grande tristesse m’habite aussi quand je pense à tous ceux que j’ai laissés là-bas et qui n’ont pas la même chance que moi. Il y a parmi eux des hommes de grande valeur, injustement incarcérés. A eux tous je souhaite de sortir le plus rapidement possible de ce pénitencier étouffant où ils ne méritent pas d’être enfermés. vous savez, la privation de liberté est la plus terrible sanction que l’on puisse infliger à un être humain ; s’il s’y ajoute des conditions de vie dégradantes, alors on est peut-être plus très loin de l’enfer !…

Madiambal Laax, « Siweul infos » : Monsieur Sagna, pouvez- vous nous dire comment vous avez vécu ces quelques semaines d’incarcération dans cette maison d’arrêt à la réputation si sulfureuse ? Je dirai que je les ai vécus avec philosophie (il marque une pause)…Oui avec philosophie et j’ajouterais, en serrant les dents, car le milieu carcéral ce n’est pas fait pour les enfants de chœur. On cherche à tout moment à vous humilier, à vous rabaisser et il vous faire preuve de courage et d’endurance pour pouvoir préserver votre dignité. Tenez, moi par exemple, dès que je suis arrivé ils m’ont obligé » à me mettre à poils. C’était pour m’humilier, me saper le moral au départ. Mais j’ai compris ce qu’ils voulaient et je ne suis pas tombé dans leur piège. Je me suis exécuté, non sans leur avoir fait remarquer le cynisme et l’inutilité d’un tel procédé. Ils ont rigolé, mais après ils m’ont foutu la paix. Au fil des jours j’ai appris connaître la mentalité des matons de Rebeuss qui est la même que celle de tous les gardiens de prison du monde. Heureusement ils ne sont pas tous mauvais et certains sont même très humains et n’hésitent pas à venir en aide aux détenus en difficulté. vous savez, beaucoup de gens ont le moral détruit à jamais après un séjour en cabane. A Rebeuss les détenus sont en permanence exposés aux brimades des matons ou même à l’agressivité de leurs propres compagnons d’infortune. Il ne faut pas être fragile ! je ne peux pas entrer dans les détails de la violence qui y règne, ce serait trop long à expliquer, mais sachez seulement que Rebeuss est un monde déshumanisé et ça, il est urgent que ça change. On ne peut pas continuer à tolérer de pareilles choses dans un pays signataire de la charte des droits humains !

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Sakhéwar Diop, « Sahel News » : Le sigle de votre organisation « FRAPP, France dégage » laisse penser que vous êtes anti-français. Qu’en est-il exactement ? Alors là, il faut faire très attention ! je vais donc apporter quelques précisions et clarifier notre position de manière à éviter les interprétations tendancieuses et de mettre de l’eau au moulin de nos détracteurs. Tout d’abord je voudrais dire haut et fort que nous ne sommes pas anti-français et que nous ne l’avons jamais été ! Nous n’avons rien contre le peuple français avec lequel nous rattachent des liens historiques, fussent-ils douloureux. Nous avons en partage avec lui une langue, la langue française, et nous apprécions sa culture, même si le principe de réciprocité n’est malheureusement pas appliqué. Je le répète une fois de plus, nous apprécions le peuple français, et pas seulement à cause de ses desserts ! (il est interrompu par des éclats de rire et un tonnerre d’applaudissements)….Il faut que cela soit clair ! Par contre, et ça je le dis tout aussi franchement, nous n’aimons pas la France néocolonialiste, la France impérialiste, la France des multinationales et des cartels dont le seul but à Sunugaal et en Afrique est d’exploiter nos ressources naturelles et d’avoir la mainmise sur nos richesses et notre économie ! Cette France là, nous ne l’aimons pas et nous ne nous en cachons pas ! Nous ne pouvons pas l’aimer car elle veut continuer à faire de nous des tirailleurs serviles, des nègres banania et cela, nous ne l’accepterons jamais ! c’est donc à cette France là que nous nous adressons lorsque nous disons : « France dégage ! » (nouveaux d’applaudissements nourris) (à suivre…).

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