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Au Maire Balla Moussa Daffe, À Force De Combat

Au Maire Balla Moussa Daffe, À Force De Combat

C’est avec un réel plaisir que j’ai lu le décret présidentiel numéro 2019-1370 du 09 septembre 2019 vous désignant Parrain du deuxième lycée de la commune de Sédhiou. Après Ibou Diallo, c’est vous. Cette décision du Président Macky SALL est à saluer à plus d’un titre. Vous êtes un symbole vivant, une référence pour des milliers de personnes.

Votre parcours si exemplaire est une belle leçon pour les hommes et femmes de ma génération. Il est dit de vous, justement, que vous aviez sacrifié bien des possibilités de carrières académiques pour être au service de votre ville, de votre terroir et de votre pays. Il des actions qui ne sont accomplies que par les âmes fortes qui, en acceptant les privations, transcendent leur époque et les contingences humaines pour le plus grand bien sur cette terre. Marie de Hennezel note fort à propos : « chaque engagement particulier nous porte au seuil d’une aventure, dans laquelle il faudra se risquer avec tout son être ». Il y a quelques années, j’ai eu à rendre visite au Professeur Abdoulaye Elimane Kane à la cité Fayçal.

Dans notre échange, l’ancien ministre de la culture m’a parlé de Sédhiou avec émotion. Surtout de sa venue lors d’une des éditions des Journées Culturelles dans la capitale du Pakao. Il a, m’a-t-il dit au passage, fait une partie de son enfance à Sédhiou. Déjà, enfant, j’entendais votre nom sonner comme une devise, un hymne. Durant les séances de génie en herbe, à l’école élémentaire, l’évocation de votre nom comme premier magistrat de la ville de Sédhiou donnait lieu à des salves d’applaudissement.

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En grandissant, j’ai vu, au loin il me faut le dire, un homme simple, disponible et généreux de son temps, cette denrée si rare dans une civilisation technicienne. Ma génération de l’école élémentaire a reçu des Ulis une ouverture au monde à travers les Correspondantes. Le mien portait le nom de Touly, un métis dont le nom servait à ma défunte mère pour m’apostropher. Il fut une année, nous avions accueilli une délégation de cette ville française. Les préparatifs de cet événement culturel étaient plus que solennels. Le drapeau Bleu-Blanc-Rouge nous a révélé une France majestueuse, humaniste et ouverte. Sédhiou vivait au rythme de la cordialité, de la joie et de l’entraide.

Vous êtes devenu, par la force des choses, un patrimoine pour la jeune génération. Sur un ton familier, permettez-moi, M. le Maire, de vous dire ce que j’ai et dans le cœur et dans la tête vous concernant. Sédhiou est une ville qui fut longtemps identifiée à votre nom. Votre passage à la mairie de notre ville – presque deux décennies- a coïncidé avec ce que certains qualifient l’âge d’or de ce terroir. C’est à votre honneur.

De vieilles personnes m’ont aussi dit le sens de dévouement dont avait fait montre votre vénérable père, de regrettée mémoire, lors de la construction de la grande mosquée de Sédhiou. Je garde le souvenir d’un homme aux yeux pétillants derrières des lunettes d’intello, une tête qui inspirait le respect et une allure si fière et bien posée qui suscitait l’admiration. Votre personnalité a logé deux figures exceptionnelles : l’intellectuel et le politique.

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Bien souvent, le second a pris le pas sur le premier. Vous n’avez pas été à l‘abri des controverses politiques et autres choix graves à des heures critiques de la vie politique sénégalaise. Et c’est là que je juge opportun de vous inviter à rédiger vos mémoires. Ma génération et la postérité méritent d’avoir en main des informations de premier niveau sur l’histoire politique de Sédhiou et bien au-delà. À ma connaissance, vous avez été maire, ministre, député et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ces facettes font de votre vie, Oncle Balla, un roman, un récit digne d’être lu et su par le plus grand nombre. Vos mémoires constitueront, à n’en pas douter, un viatique pour nous autres qui voulons servir politiquement et intellectuellement cette belle ville de Sédhiou.

Malgré la surabondance de paroles, nous sommes, aujourd’hui, dans une civilisation scripturaire qui donne plus de poids au livre qu’à la parole ailée qui part de bouche à oreille. Une jeunesse bien préparée est à même de gérer ce qui est cher aux Anciens dans un monde fluctuant et engagé sur des trajectoires ambiguës. Et le premier niveau de préparation est d’ordre mental, cognitif. Ma génération doit recevoir de vous la lanterne pour assurer la Grande Marche. Recevez, Oncle Balla, mes sincères remerciements pour les services rendus à Sédhiou et à ses fils et filles de tout âge.

Ibou Dramé SYLLA

Doctorant en Philosophie/Ucad

xadkor@gmail.com







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