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Réflexions Suite Au Limogeage De Trois Hauts Fonctionnaires De L’administration Publique

Les récentes décisions de limogeage de trois hauts fonctionnaires occupant des emplois de direction de haute responsabilité m’ont amené à quelques réflexions sur la problématique de la gestion de notre Administration Publique, notamment la haute administration sous le régime libéral depuis l’avènement de la première alternance en 2000.

Les problèmes relatifs au limogeage de Mr Sory Kaba, Directeur des Sénégalais de l’Extérieur du Ministère des Affaires Etrangères d’une part, et à celui du Directeur de Cabinet et du Directeur des Droits de l’Homme du Secrétariat d’Etat des Droits de l’Homme auprès du Ministère de la Justice d’ autre part, sont quelque peu différents mais relèvent toujours de la même problématique de la gestion de notre Administration Publique. Mr Sory Kaba a-t-il eu l’autorisation de sa hiérarchie d’accepter l’invitation de la RFM à cette émission radiophonique, très suivie par ailleurs le dimanche?

Cette formalité est de rigueur dans toute administration bien organisée. Un haut fonctionnaire quelque soit son niveau de responsabilité, à plus forte raison dans les emplois ci concernés, ne peut de sa propre initiative intervenir dans les média sans demander l’autorisation de sa hiérarchie. C’est une règle élémentaire de la déontologie administrative telle qu’on l’enseigne dans les écoles de formation à la Fonction Publique comme l’ENAM. En plus Mr Kaba aurait du se limiter aux questions relatives à sa fonction et aux missions de la structure administrative qu’il dirige.

Là aussi il a transgressé une autre règle fondamentale de la déontologie administrative relative au droit ou à l’obligation de réserve du haut fonctionnaire. Il aurait dû refuser de se prononcer sur des questions politiques et d’autres politiciennes, et se limiter aux questions « professionnelles ». En agissant ainsi, Mr Sory Kaba savait6il qu’il venait d’enfreindre deux règles fondamentales de la déontologie administrative, prêtant ainsi le flanc, pour légitimer la décision prise ?

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Je suis certain qu’un administrateur civil ou un conseiller aux affaires étrangères, formé à l’ENAM et étant passé dans les fourches caudines des cours de déontologie administrative aurait évité ou refusé de débattre de ces questions politiques et politiciennes. Pour tout dire la Haute Administration est un métier auquel il faut être formé. Sinon bonjour les dégâts! C’est ce que nous vivons depuis la première alternance en 2000 qui se prolonge avec la deuxième alternance: c’est le « spoil system », systeme de gestion de l’administration nord américaine qui veut qu’un nouveau gouvernement s’installe avec de nouveaux dirigeants à la tète de l’administration venant souvent du privé.

Les emplois supérieurs de l’Administration publique jusqu’alors occupes par de hauts fonctionnaires ayant subi la formation adéquate, exigée par ces emplois, sont occupes par de nouvelles recrues formées en dehors des écoles de formation dédiées à ces emplois. Certains exercent même ainsi leur premier emploi. Quant au limogeage des hauts fonctionnaires du Secrétariat d’Etat aux Droits de L’Homme auprès du Ministère de la Justice, mon opinion est que ces derniers ont été laissés à eux-mêmes sans instructions claires pour participer à une réunion d’ une organisation des Nations Unies qui se penche depuis quelques années sur une affaire politico judiciaire importante pour l Etat du Sénégal.

Sans doute les réunions de cette organisation des nations sont nombreuses pour ne pas dire routinières, l’opinion publique n’étant pas souvent informé de ses conclusions, mais une attention particulière aurait du être apportée à la préparation de la participation du Sénégal à cette session. L’environnement politico social brouillant de rumeurs d’apaisement politiques, de réconciliation nationale avec la libération de Khalifa Sall et le souhait social d’amnistie des prisonniers politiques comme Khalifa Sall et Karim Wade, à mon avis une attention particulière aurait du être apportée à la préparation des réunions courantes de cette instance internationale. Cela est la responsabilité du Ministre, responsable hiérarchique des représentants du Sénégal à cette instance.

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Or il s’avère, au vu de la réaction du Ministre de la Justice et celle du Ministère des Affaires Etrangères rapportées par les medias, qu’il n’y a pas de préparation de cette réunion ni d’instructions précises données à nos hauts fonctionnaires représentant de l’état du Sénégal. A mon avis, ici c’est la responsabilité du Ministre de la Justice qui est en cause. Car il est d’usage dans notre administration de bien encadrer les représentants de l’Etat aux organisations internationales en leur transmettant des instructions claires sur les positions à tenir et défendre dans ces milieux. Cette fonction d’encadrement revient à l’autorité politique qu’est le Ministre. Là il est évident qu’il y a eu carence voire faillite !

Pathé Ndiaye est expert en Management Public, Conseiller en Organisation de Classe Exceptionnelle, Ex Directeur du B.O.M.







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