J’ai eu des échanges avec un jeune ami qui s’interrogeait aussi sur l’histoire de ce sabre attribué à El Hadji Cheikh Oumar Tall. Cet ami se demandait comment le sabre de quelqu’un qui a «disparu» pouvait se retrouver en France ? Les Québécois auraient dit bonne question !
Je ne suis pas historien pour répondre avec précision, mais je me suis permis quelques remarques et observations qu’aurait eues n’importe quel journaliste serieux pour essayer d’arriver à la vérité. Je les reproduis ici :
1) Cheikh Oumar avait-il un seul et unique sabre ?
2) «disparu» ne veut pas forcément dire «disparu avec son sabre»
3) «disparu», ne veut pas dire «évaporé», non plus.
4) On peut bien avoir fait «disparaître»
Cheikh Oumar , à dessein et nourrir la thèse. Ses ennemis comme ses alliés peuvent y avoir, chacun un intérêt, pour des raisons différentes ! Les uns pour protéger sa dépouille de «l’ennemi», les autres pour éviter de «créer» un lieu de pèlerinage qui aurait permis de rassembler ses fidèles et ses successeurs.
Voilà pour moi des pistes qui auraient dû intéresser nos historiens depuis, pour apporter la lumière sur cette «disparition» et probablement sur le… sabre! J’avais ajouté à ces remarques que (dans notre pays) nous ne nous intéressons pas à l’histoire, mais aux mythes et légendes.
Revoyez l’histoire de tous nos chefs religieux (je dis bien tous), il n’y a que des mythes portés par des fanatiques religieux ! Aucune rigueur scientifique. On n’est pas vraiment dans l’histoire (en tant que champ de recherche), mais dans le «euskey samay maam» et le «jerejefeuté ama serigne» ou encore «serigne diw, yaafi guene», etc., (pour les non wolofones, vous pouvez résumer par «chanter les louanges»). Et d’autres considérations puériles qui nous permettent de nous autoglorifier !
Maintenant, au delà du sabre et de son retour médiatisé, à dessein, par la diplomatie française, c’est justement tout notre rapport avec la France et l’histoire de la colonisation telle qu’elle nous est contée qu’il nous faut revoir. Et cette histoire doit aider à définir nos rapports avec la France d’aujourd’hui. Avec tous nos autres partenaires, du reste. Malheureusement, nos dirigeants, y compris celui «né après les indépendances», n’ont pas ce temps là !
Pourtant, tout est là. La preuve, en même temps qu’elle nous ramenait ce sabre à l’histoire trouble, la France nous fourguait des «patrouilleurs» et des missiles. Certainement au prix fort. Juste au détour d’un conseil interministériel…bidon ! C’est inadmissible. C’est l’ami Messi 2 qui est interpellé. Il nous doit des comptes, à nous les citoyens de ce pays.
En attendant l’histoire retiendra que c’est lui qui enrichissait les entreprises françaises en difficulté, et nourrissait la France lorsque celle-ci ne représentait plus grand chose dans le monde.
Pour qui en doute, si le droit de veto devait être de nouveau réattribué aux cinq plus grandes puissances dans le monde, la France en serait privé…comme le Sénégal
Texte tiré de la page facebook du doyen Hamadou Tidiane Sy