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Devoirs Et RÉaction De La Population Face Au Drame Des TalibÉs

Si après 30 ans de la convention relative aux droits de l’enfant, au Sénégal on continue à voir des atrocités et des traitements inhumains sur des enfants, il y a lieu de remettre en cause l’application effective de cette convention.

On est tous d’accord que les Daaras sont des écoles coraniques. Et qui dit école fait référence à une institution. Et en tant qu’institution disciplinaire, ils doivent être soumis à des normes tant juridiques que religieuses. Aucune religion n’autorise une telle pratique que ce soit à l’endroit des adultes encore moins à l’encontre des enfants.

Posons-nous ces questions suivantes :

Apprendre le coran ou faire connaitre aux enfants leur religion nécessite-t-elle la violence envers eux ?

Combattre cette pratique signifie-t-elle agir contre sa religion ?

Est-ce que moi en tant que croyant, peu importe la religion, j’oserai personnellement faire subir de tels traitements à des enfants ?

Si vous parvenez à une réponse positive considérez-vous comme un défenseur du mal et allez apprendre à mieux connaitre votre religion.

Si vous répondez par la négation, alors sonnez l’alarme et refusez d’être complice.

Quand on n’agit pas consciemment face une violation des droits humains, on prend position passivement. Le fait de ne pas agir, de détourner le regard, nous rend complice de cette violation.

Et ce qui est souvent malheureux dans notre pays, c’est que quand une situation redoutable ne nous touche pas directement touche, on n’est pas concerné par conséquent on se déresponsabilise. Mais il suffit qu’une seule information virulente comme le cas de l’arrestation de ce Marabout Khadim Gueye perce l’actualité médiatique, pour que tout le monde commence à s’intéresser au cas de ses talibés.

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Et pourtant, pas mal de manifestations ont été menées ces derniers temps concernant le réchauffement climatique, les violences conjugales à l’égard des femmes… Mais est-ce qu’on cherche à se faire entendre quotidiennement sur la situation des talibés ?

Pourtant, vous les côtoyez tous les jours, leur donnez à manger ou de l’argent, les sollicitez pour des services en échange de petite somme ou d’autres récompenses en nature.

Les violences que subissent ces enfants sont endémiques et sont aussi graves que celles que subissent les adultes du fait de leur vulnérabilité.

Nous sommes tous conscients que l’épée tombe sur ces enfants. Et si on ne réagit pas quand l’épée tombe, ça veut dire qu’on valide et on légitime la violence faite sur ces derniers. Toute violence est problématique, et intervenir, c’est dénoncer et apporter son soutien. Ne ce reste que par une simple dénonciation des violences dont vous avez eu connaissance ou dont vous êtes témoin. En le faisant, vous sauvez la vie de plusieurs enfants. Ainsi, les écoles coraniques qui mettent en danger la santé et la sécurité des enfants seront signalées aux autorités compétentes.

Certes, il convient à l’Etat de garantir et de promouvoir le respect des droits de l’enfant. Mais en tant que citoyen, doit-on toujours rester les bras croisés à attendre l’Etat ?

Est-ce qu’on se pose la question de savoir qu’est-ce que nous pouvons faire pour éradiquer ces pratiques cruelles ? Ne sous-estimez jamais ce que vous pouvez faire, aussi minime qu’il soit, il peut aider, sauver, protéger un enfant. Pour cela, il faut écouter ces enfants et prendre en compte leur parole (article 12 de la CDE)

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A l’Etat et aux défenseurs des droits de l’enfant, nous rappelons une urgence de mesures exhaustives à la problématique des enfants talibés.

Aux auteurs de ces maltraitances, l’application effective de la loi pénale. A ces enfants victimes, nous rassurons que la population est là et est prête pour le combat de votre bien-être dans le respect de la dignité humaine.

Sophie Thiombane est étudiante en master interdisciplinaire en doit de l’enfant au (CIDE), Université de Genève







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