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Rewmi, Devenir Un Parti De Masse Ou PÉrir

Rewmi, Devenir Un Parti De Masse Ou PÉrir

Le parti d’Idrissa Seck est arrivé à son point critique. Après trois  échecs successifs de notre leader à l’élection présidentielle, il nous faut pour dissiper le désenchantement et éviter la désespérance, entrer dans la mue de notre mouvement vers un grand parti de masse. Un impératif que d’être un levier-propulseur de notre champion vers le palais ! Depuis toujours Idy a été, est encore la locomotive du parti. Il est temps maintenant que les chevaux tirent le carrosse.

Le mutisme médiatique du chef commence à devenir improductif. Une stratégie en rupture totale par rapport aux postures d’avant. Positionnement qui lui avait permis, par la force et la puissance de son verbe, à se camper comme l’opposant radical au système corrosif Wade-Macky qui perdure dans une sorte de démocratie perfide au grand dam des populations. La communication du parti est orpheline de ses fils déserteurs (Abdourahmane et Thierno), malgré les embellies parlementaires de Déthié portées comme un lourd fardeau. Car comment porter la parole de quelqu’un qui ne parle pas ? C’est aussi le joug des intellectuels du parti qui ne peuvent vendre l’image d’un politicien muet.  Si la parole d’Idy est d’or, son silence est de plomb. Ce silence mystique ou stratégique de « Ndamal Kadior » a néanmoins le mérite de découvrir l’arbre qui cache la forêt, du moins qui cache le désert du parti.

Idrissa Seck est incontestablement la figure emblématique de son parti mais également la figure de proue. Le parti c’est Idy ! C’est son aura consensuelle, sa force de frappe médiatique et sa solide base électorale (Thiès-Touba). « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Que représente Rewmi à Dakar, à Kaolack, à Saint Louis, à Ziguinchor…etc ? A part Thiès quelle grande municipalité est-il en mesure de gagner. Les élans de sympathie et d’adhésion convergent toujours vers Idy le charismatique ou Idy le mythique et non vers le parti. Idy nous montre l’horizon et nous regardons son index pointeur. Aujourd’hui qu’un nouveau front de l’antisystème et un nouveau pôle de victimisation et de rédemption émergent dans la reconfiguration du paysage politique, nous nous enfermons dans la temporisation politique. Autrement dit pendant que la maison prend feu, nous regardons ailleurs. Il est temps d’inverser la tendance. Le parti Rewmi doit porter Idy et non Idy de continuer à porter le parti !

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Il est indispensable dorénavant de créer les conditions, les voies et moyens de susciter ou de promouvoir partout dans les territoires et terroirs du pays, de véritables leaderships locaux. Le général Idy doit lâcher et lancer la cavalerie pour conquérir un grand nombre de mairies et implanter des députés partout. Les talents ne manquent pas dans le parti, ils ne demandent qu’à s’investir dans les localités et à servir le pays. Le nouveau temps politique exige que l’on transcende l’image d’un parti de cadres et d’intellectuels, pour mieux incarner, par notre force de proposition, l’image de défenseur du peuple sans verser dans le populisme et la démagogie. Défendre le peuple en étant maire ou député en nombre rangé et visible aux côtés des populations et de leurs préoccupations. Le contexte politique exige des parades aux débordements sur notre gauche comme sur notre droite, dans une situation où les deux grands partis politiques prépondérants de notre histoire récente (PS et PDS) connaissent un déclin de phase terminale. La nature ayant horreur du vide, le terrain dégarni par ces partis en perdition ne restera pas longtemps en friche, d’autres que nous commencent à les mettre en jachère. Les jeunes pousses politiques représentent la cible privilégiée de nos concurrents. Bien visé, car les jeunes constituent la bombe démographique de demain donc les enjeux politiques futurs. Que fait Rewmi en leur direction ? Les mouvements des jeunes doivent être érigés en fer de lance du parti, avec des structures renforcées et des moyens conséquents pour impulser sa massification indispensable. De même que les « borrom moussor » tant vantée mais dont l’énorme potentiel n’est pas exploité à suffisance. Par leur biais, jeunes et femmes, statistiquement prédominants dans la population, le parti devrait connaître son apogée rapide.

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Toutefois, essentiellement et fondamentalement, Rewmi se doit de trouver éperdument une solution à sa disette d’argent. Les ressources financières sont la condition sine qua non de la conquête du pouvoir. Le nerf de la guerre pour se préparer et se retrouver finaliste du deuxième tour d’une élection présidentielle. Les déterminants des votes dans un Sénégal de pauvreté et de misère, sont beaucoup liés aux relations sonnantes et trébuchantes entretenues avec les électeurs. Le nier c’est du déni de la réalité socio-culturelle sénégalaise où les « diaxal, ndawtal, téranga … » sont plus attentionnés que les promesses électorales. Les campagnes de mobilisation sont très onéreuses et représentent les handicaps décisifs de l’opposition face au pouvoir qui utilise allégrement et impunément les deniers publics pour les achats de conscience et les miroirs aux alouettes. Un second impératif que de doter le parti de ressources pour financer son développement ! Toute une palette de solutions expérimentées ailleurs, existe pour combler ce gouffre le plus urgemment possible.

Par ailleurs, une incohérence majeure perdure dans le parti et il est impérieux d’y remédier nécessairement : La diaspora de Rewmi est passée au fil du temps de mère gestatrice (MSIS) à talon d’Achille de Rewmi. Les dernières élections présidentielles ont vu le parti reculer dans l’électorat des sénégalais de l’extérieur, par rapport aux partis petits frères et concurrents. Alors que ses structures dans la diaspora sont les mieux organisées et les plus dynamiques. Mais elles ne jouissent pas de toute la considération qu’elles méritent. La démobilisation gagne ses rangs au profit d’autres partis qui accordent plus de crédit en termes d’attentions militantes. Une négligence malheureuse, involontaire ou pas, mais dommageable car la diaspora activée à bon escient pourrait se révéler fructueusement comme la sève nourricière du parti.

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Les enjeux politiques de l’heure sont pressants et capitaux pour que les dirigeants de Rewmi les prennent à bras le corps et leurs apportent des réponses cruciales. Ils nécessitent d’en finir avec les rustines et les rafistolages du « circuler y a rien à voir ». L’heure est grave et le parti a mal et a besoin de sang neuf. C’est l’heure des affirmations positives et constructives, pour larguer les amarres et quitter le port des incertitudes ; Un Congrès extraordinaire s’impose ! Pour lancer les chantiers d’un grand parti de masse, afin de remobiliser les troupes, de redynamiser le parti, de redéfinir les nouvelles orientations et que notre champion fixe le cap ! 2024 c’est demain !

Cherif Ben Amar Ndiaye

Rewmi France







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